29 avril 2024

WRC, Lappi engrange avec son approche « intelligente » au rallye de Suède

Esapekka Lappi a provisoirement pris de gros points grâce à son parcours sans faute lors de la deuxième étape du Rallye de Suède ce samedi. Le Finlandais en a profité pour se rapprocher de sa première victoire en Championnat du Monde FIA des Rallyes depuis six ans.

En bouclant la deuxième étape aux commandes de l’épreuve, Esapekka Lappi (Hyundai i20 N Rally1 Hybrid) marquait provisoirement dix-huit points qui seront ajoutés à son capital de la saison s’il rallie l’arrivée dimanche après-midi selon le nouveau barème en vigueur en 2024.

Leader pour 3’’2 au petit matin après un vendredi extrêmement mouvementé, le Finlandais était d’abord mis sous pression par Takamoto Katsuta (Toyota GR Yaris Rally1 Hybrid). Le Japonais revenait à neuf dixièmes de seconde seulement après son attaque dans Vännäs (15,65 km), la première spéciale du jour.

#4, Esapekka Lappi / Janne Ferm, Hyundai, leader. pht. WRC

Esapekka Lappi se retrouvait toutefois esseulé en tête lorsque son poursuivant plongeait dans un mur de neige après 3,4 km dans l’ES10.

Malgré une avance s’établissant à 1’31 »6 après l’ES10, le leader confiait ses difficultés à trouver le juste équilibre entre attaque et gestion. Comme ses pairs, Esapekka Lappi devait également préserver ses pneumatiques cloutés sur des routes de plus en plus dégradées. Déjà vainqueur en WRC, le pilote Hyundai bouclait toutefois l’étape sans incident et s’élancera avec 1’06’’3 d’avantage avant les trois spéciales décisives de dimanche.

« Ce n’était pas trop mal », déclarait Esapekka Lappi à propos de son samedi. « J’ai essayé de gérer les pneus cet après-midi tout en restant intelligent sur le plan du rythme. C’est difficile, je n’y suis pas tellement habitué donc ce n’est pas le métier le plus simple du monde. Tout est toutefois sous contrôle. »

Esapekka Lappi abordera la dernière journée avec la victoire dans son viseur. En parallèle, Takamoto Katsuta tentera d’éviter de repartir les mains vides. Touché dans son orgueil, le Japonais aura à cœur d’aller chercher les sept points en jeu sur le dimanche, mais aussi les cinq unités offertes à l’auteur du meilleur temps de la Wolf Power Stage.

#16, Adrien Fourmaux / Alexandre Coria, Ford, P2. pht. Jaanus Ree

« Nous avons signé un bon chrono dans la première spéciale pour revenir sur EP [Lappi] », confiait Takamoto Katsuta, abattu. « Je voulais continuer à attaquer, pour gagner peut-être encore plus de temps, mais j’en ai évidemment trop fait. J’allais un peu trop vite dans un virage, l’arrière m’a échappé et j’ai tapé le mur de neige. Nous étions coincés et nous ne pouvions pas en sortir. »

Lors d’une journée ayant vu cinq pilotes différents se partager les sept spéciales au programme, Adrien Fourmaux (M-Sport Ford Puma Rally1 Hybrid) brillait pour le 68e anniversaire de Malcolm Wilson.

Après avoir pris l’ascendant sur Oliver Solberg (Skoda Fabia RS Rally2) pour la troisième place dans l’ES9, le Français était promu en deuxième position avec l’arrêt de Takamoto Katsuta. Il continuait de dévoiler son potentiel en signant le quatrième scratch de sa carrière en mondial dans l’ES11. Malgré une frayeur dans les derniers kilomètres de l’ES15, où il était surpris par le Puma accidenté de son équipier Grégoire Munster, il se maintenait au deuxième rang pour décrocher quinze points provisoires.

« J’ai vu la vidéo [de Munster] et je pensais que c’était le virage d’avant », confiait le Lillois. « Quand j’ai réalisé qu’ils étaient là, c’était déjà trop tard. Quelle bonne journée avec des montagnes russes, des hauts et des bas, mais je suis content de cette deuxième place. »

#33, Elfyn Evans / Scott Martin, Toyota, P3. pht. WRC

Gêné par son rôle d’ouvreur une grande partie du vendredi après-midi, Elfyn Evans (Toyota GR Yaris Rally1 Hybrid) manquait le scratch pour trois dixièmes de seconde dans l’ES9 avant que son troisième meilleur temps dans l’ES10 ne le propulse sur le podium provisoire, à 11’’4 d’Adrien Fourmaux. Par la suite, le Gallois « brossait un mur de neige à l’intérieur d’un virage » et « perdait beaucoup de puissance » pour retrouver le parc d’assistance à mi-journée à 16’’2 du pilote français. Surveillant ses clous tout au long de l’après-midi, le pilote Toyota bouclait finalement l’étape à 16’’7 de son adversaire.

#11, Thierry Neuville / Martijn Wydaeghe, Hyundai, P4. pht. WRC

Onzième vendredi soir après des problèmes de pression d’essence lui valant quarante secondes de pénalité, Thierry Neuville (Hyundai i20 N Rally1 Hybrid) dépassait aussi Oliver Solberg dans l’ES12 avant de signer le meilleur temps de l’ES13 lors d’un après-midi focalisé sur ses réglages. Le Belge se montrait également le plus véloce dans les trois derniers secteurs chronométrés du jour.

Derrière Oliver Solberg, cinquième et leader du WRC2, on retrouvait Sami Pajari (Toyota GR Yaris Rally2) après le tête-à-queue de Georg Linnamäe (Toyota GR Yaris Rally2) à l’approche de l’arrivée de l’ES11. L’Estonien glissait même derrière Roope Korhonen (Toyota GR Yaris Rally2) avant de reprendre l’avantage sur le tenant du titre en WRC3 dans l’ES14 et de revenir à deux dixièmes de Sami Pajari dans le test suivant. Malgré un tête-à-queue dans l’ES15, Mikko Heikkilä (Toyota GR Yaris Rally2) restait neuvième d’un top dix complété par Lauri Joona (Škoda Fabia RS Rally2).

Ott Tänak (Hyundai i20 N Rally1 Hybrid) et Kalle Rovanperä (Toyota GR Yaris Rally1 Hybrid) repartaient samedi matin après leur abandon de la veille. Premier dans l’ordre des départs, l’Estonien remportait l’ES9 avec 1’’2 d’avance sur le double champion du monde en titre. Ce dernier répliquait en dictant son rythme dans l’ES10, avec 2’’8 d’avance sur Ott Tänak, qui se plaignait d’un manque de visibilité dans une section forestière. Les deux hommes devaient toutefois composer avec des routes particulièrement piégeuses dans le deuxième tour et le Finlandais se plaignait d’un souci avec ses freins à l’arrivée de l’ES14.

Les classements ici

Dimanche, l’étape décisive du Rallye du Suède commencera par deux passages consécutifs dans la spéciale considérablement modifiée de Västervik avant la Wolf Power Stage, disputée dès 12h15 heure locale sur le même tracé que la spéciale d’Umeå de ce samedi soir.

Un classement séparé pour l’étape du dimanche attribuera des points aux sept premiers (7-6-5-4-3-2-1). Les cinq pilotes les plus rapides de la Wolf Power Stage inscriront également des points (5-4-3-2-1).

WRC2

Solberg en route vers la gloire sur ses terres

Oliver Solberg est à trois spéciales de remporter sa manche à domicile en FIA WRC2 pour la deuxième année consécutive après une nouvelle performance solide dans la neige suédoise ce samedi.

#21, Oliver Solberg / Elliott Edmondson, Skoda, P1 (P4 au général !). pht. WRC

Au volant de sa Škoda Fabia RS Rally2 préparée par Toksport WRT, Oliver Solberg comptait 29’’4 d’avance samedi matin. Si son copilote britannique Elliott Edmondson et lui ne parvenaient pas à conserver leur impressionnante troisième place au classement général, le duo n’était jamais menacé lors de la plus étape du rallye avec 125,96 km chronométrés au programme.

« L’avance est tellement grande que j’en profite », confiait le pilote âgé de vingt-deux ans, désormais leader avec un avantage s’établissant à 1’14’’0.

Deuxième du WRC2 vendredi soir, Georg Linnamäe (Toyota GR Yaris Rally2) perdait plusieurs positions en raison d’un tête-à-queue à l’approche de l’arrivée de l’ES11. Sami Pajari (Toyota GR Yaris Rally2) en profitait pour lui ravir la deuxième place et Roope Korhonen (Toyota GR Yaris Rally2) la troisième.

#22, Sami Pajari / Enni Mälkönen, Toyota, P2. pht. WRC

Si Sami Pajari conservait son nouveau rang, Georg Linnamäe ripostait pour reprendre l’avantage sur Roope Korhonen. L’Estonien dépassait ainsi le champion WRC3 en titre dans l’ES14 avant de revenir à deux dixièmes de seconde seulement de Sami Pajari.

Auteur du meilleur temps de la catégorie dans l’ES10, Mikko Heikkilä (Toyota GR Yaris Rally2) ne laissait ni un pneumatique endommagé ni un problème de valve pop-off l’empêcher de se rapprocher à 5’’2 de Roope Korhonen des 28,06 km de l’ES14. En revanche, un bras de suspension plié et un tête-à-queue dans l’ES15 l’obligeaient à rester à 16’’1 de son jeune compatriote.

Lauri Joona (Škoda Fabia RS Rally2) bouclait le samedi au sixième rang, confortablement devant Emil Lindholm (Hyundai i20 N Rally2). Si ce dernier avait vu ses espoirs s’envoler en raison de problèmes de turbo vendredi, le pilote sacré en WRC2 en 2022 reprenait la septième place dans l’ES14 à Isak Reiersen (Škoda Fabia RS Rally2), un ami d’enfance d’Oliver Solberg.

#25, Georg Linnamäe / James Morgan, Toyota, P3. pht. WRC

Membre du programme Toyota Gazoo Racing WRC Challenge, Yuki Yamamoto (Toyota GR Yaris Rally2) était neuvième avant la dernière spéciale de samedi, mais un bras de suspension endommagé dans l’ES14 le contraignait à ralentir dans le test suivant. Le Japonais glissait donc au dixième rang derrière l’expérimenté pilote polonais Michał Sołowow (Škoda Fabia RS Rally2), par ailleurs leader en WRC2 Masters Cup.

Victime d’un problème de batterie l’ayant arrêté vendredi après-midi, Jan Solans (Toyota GR Yaris Rally2) – qui avait atteint la huitième place lors d’une rare sortie sur neige – repartait samedi et signait le meilleur temps du WRC2 dans l’ES13.

Dimanche, l’étape décisive se composera de trois spéciales, à commencer par deux passages consécutifs dans Västervik (25,50 km) dès 7h27 heure locale.

WRC3

Johansson à trois spéciales de la victoire

Âgé de dix-huit ans, le Suédois Mille Johansson s’est rapproché d’une première victoire en FIA WRC3 avec une performance digne des pilotes les plus expérimentés lors de la deuxième étape du Rallye de Suède.

#51, Mille Johansson / Johan Grönvall, Ford, P1. pht. WRC

Également en tête du FIA Junior WRC, Mille Johansson (Ford Fiesta Rally3) débutait la deuxième étape avec une avance réduite à 26’’8 sur Romet Jürgenson (Ford Fiesta Rally3), ce dernier ayant vu son temps dans l’ES4 être réajusté après avoir été ralenti dans la spéciale.

L’avantage du leader s’amenuisait encore plus lorsque le pilote FIA Rally Star revenait à 25’’3 grâce à son meilleur temps dans l’ES9 en début de journée. Le Suédois répliquait toutefois dans l’ES11 longue de 28,06 km pour reléguer son rival estonien, auteur d’une petite erreur, à 37’’5.

#49, Eamonn Kelly / Conor Mohan, Ford, P3. pht. WRC

Déjà auteur du meilleur temps dans l’ES10, Diego Domínguez (Ford Fiesta Rally3) répliquait dans l’ES12, mais Mille Johansson se révélait être le pilote à battre dans l’ES13 pour porter sa marge à 55’’3.

Romet Jürgenson imprimait ensuite son rythme dans l’ES14, mais il abordera les trois dernières spéciales de l’épreuve avec un déficit de 55’’0 à combler sur le transfuge de l’ERC Junior, auteur du scratch dans l’ES15.

L’Irlandais Eamonn Kelly (Ford Fiesta Rally3) bouclait l’étape au troisième rang devant l’Espagnol Raúl Hernández (Ford Fiesta Rally3), le Belge Tom Rensonnet (Ford Fiesta Rally3) et l’Allemand Fabio Schwarz (Ford Fiesta Rally3).

#47, Romet Jügerson / Siim Oja, Ford, P2. pht. WRC

Ce dernier fermait le podium provisoire avant de s’arrêter en raison d’une fuite de liquide de refroidissement après 13,9 km dans l’ES14. S’il reprenait la route, le retard accumulé le faisait chuter en septième position avant qu’il ne regagne une place suite à l’abandon de Roberto Blach (Ford Fiesta Rally3), trahi par une barre de direction endommagée dans l’ES15.

Leader du championnat après sa victoire dans la catégorie Rally3 le mois dernier au Rallye Monte-Carlo, Jan Cerný (Ford Fiesta Rally3) menait avec 13’’5 d’avance après les quatre premières spéciales. Sa voiture subissait toutefois d’importants dégâts à l’avant après deux kilomètres dans l’ES5. Reparti samedi matin, le Tchèque se montrait régulièrement dans le top six avant d’être contraint à l’abandon dans l’ES13.

Comme jan Černý, Jakub Matulka (Ford Fiesta Rally3) repartait ce samedi matin après son abandon de la veille. Passé en ERC3, le Polonais démontrait sa pointe de vitesse avec deux tops trois dans l’après-midi.

Le Rallye de Suède se terminera dimanche avec un parcours de trois spéciales totalisant 61,08 kilomètres chronométrés. Long de 25,50 km, le test de Västervik débutera à 7h27 heure locale.

JUNIOR WRC

Johansson s’approche d’une victoire à domicile

Avec 55 »0 d’avance et trois nouveaux points Wolf Stage Win, le Suédois Mille Johansson a connu une nouvelle bonne journée sur ses terres en FIA Junior WRC.

#51, Mille Johansson / Johan Grönvall, Ford, P1. pht. WRC

Première manche d’un calendrier prenant place sur l’asphalte, la terre et la neige, le Rallye de Suède marque le coup d’envoi de la saison 2024 pour dix-neuf pilotes concourant dans des Ford Fiesta Rally3 préparées à l’identiques et toutes chaussées de pneumatiques Pirelli.

Parmi ces jeunes espoirs, Mille Johansson abordait la deuxième étape samedi matin avec une avance réduite à 26’’8 sur Romet Jürgenson, ce dernier ayant vu son temps dans l’ES4 être réajusté après avoir été gêné dans la spéciale. Le Suédois voyait ensuite le pilote FIA Rally Star revenir à 25’’3 grâce au meilleur chrono de son rival dans la première spéciale du jour.

Transfuge de l’ERC Junior, Mille Johansson répliquait toutefois en imprimant son rythme dans l’ES11. Le pilote âgé de dix-huit ans profitait également d’une petite erreur de son plus proche poursuivant dans le test long de 28,06 km pour le reléguer à 37’’5.

En parallèle, Diego Domínguez se montrait le plus rapide dans l’ES10 et l’ES12 pour prendre deux points Wolf Stage Win dans la même journée. Cependant, Mille Johansson s’imposait une nouvelle fois comme le pilote à battre dans le championnat organisé par M-Sport Pologne en devançant Romet Jürgenson dans l’ES13 pour porter sa marge à 55’’3.

Si l’Estonien ripostait dans l’ES14, il abordera les trois dernières spéciales dimanche avec un déficit de 55’’0 puisque le leader suédois s’avérait encore le plus véloce dans l’ES15 d’Umeå.

Après avoir fait ses débuts en Junior WRC il y a douze mois en Suède, l’Irlandais Eamonn Kelly occupait confortablement la troisième place devant l’Espagnol Raúl Hernández, auteur d’un tête-à-queue dans l’ES9. Le Belge Tom Rensonnet complétait le top cinq après une journée sans le moindre souci pour l’espoir soutenu par le RACB National Team.

Après avoir perdu une minute dans l’ES9 en raison d’un tête-à-queue, l’Allemand Fabio Schwarz était troisième avant de s’arrêter en raison d’une fuite de liquide de refroidissement après 13,9 km dans l’ES14. Cet incident le faisait chuter à la septième place avant qu’il ne regagne une position après l’abandon de Roberto Blach, trahi par une barre de direction endommagée dans l’ES15.

Le Chilien Gilberto Rosselot, le Kazakhstanais Petr Borodin, l’Australien Taylor Gill et le Roumain Norbert Maior – tenant du titre en Junior ERC – complétaient le top dix samedi soir devant le Sud-Africain Max Smart.

Écarté de la course pour la victoire en raison de dégâts subis dans la première spéciale jeudi soir, Diego Domínguez pointait en treizième position après un tête-à-queue et des pneus endommagés dans l’ES11. Passé par l’ERC3, Jakub Matulka repartait également samedi matin après son abandon de la veille. Le Polonais faisait forte impression avec deux chronos dans le top trois dans l’après-midi.

Le coup d’envoi de la dernière étape du Rallye de Suède sera donné demain avec deux passages dans Västervik (25,50 km), le premier commençant dès 7h27 heure locale.