Si Elfyn Evans mène le Rallye Monte-Carlo après la deuxième étape disputée vendredi, le Gallois reste sous la pression du champion du monde en titre, Sébastier Ogier.
Au terme de la deuxième étape du Rallye Monte-Carlo, Elfyn Evans (Toyota Yaris WRC) compte 7 »4 d’avance sur son équipier Sébastien Ogier (Toyota Yaris WRC), mais le Français revient fort après une crevaison lui ayant fait perdre la première place.
Après la résolution du problème de freins l’ayant handicapé jeudi, Sébastien Ogier se montrait impérial sur les routes alpines près de Gap en remportant les trois spéciales du matin pour se hisser du cinquième au premier rang.
Son une avance de 11 »3 sur Elfyn Evans s’envolait toutefois dans un tête-à-queue et une crevaison à l’avant gauche dans le premier test de l’après-midi. Relégué en troisième position à 23 »4 de son équipier, le pilote Toyota Gazoo Racing repassait à l’attaque en signant le scratch de la dernière spéciale du jour pour reprendre seize secondes.
Sa prestation était d’autant plus remarquable qu’il avait choisi d’affronter l’ultime secteur chronométré du vendredi avec trois Pirelli neige et un clouté sur sa Toyota Yaris WRC.
« Je suis là pour gagner ce rallye et je vais le gagner », assurait Sébastien Ogier. « J’ai attaqué dans la dernière spéciale parce que j’étais en colère. Les conditions étaient très difficiles avec beaucoup de pluie et nous avons dû chausser un pneu clouté après la crevaison. Il n’a fallu que quelques kilomètres pour que l’arrière commence à bouger fort. »
Le choix des pneumatiques s’avérait cornélien avec des conditions variables tout au long de la journée. Les routes mêlant chaussée détrempée et verglacée vues ce matin laissaient ainsi place à la pluie et la boue dans l’après-midi.
Présent dans le trio de tête de chaque spéciale depuis le départ, Elfyn Evans se montrait le plus rapide dans l’ES6 avant de devoir se contenter du sixième temps dans le dernier secteur chronométré du jour. Le Gallois a dû composer avec le même panachage de pneus que Sébastien Ogier après avoir endommagé une roue plus tôt.
« Je n’ai pas toutes les sensations et la confiance nécessaire pour attaquer quand les conditions sont aussi extrêmes et glissantes », admettait-il. « Sébastien a réalisé une journée fantastique. Il a pris beaucoup de risques et je n’en ai peut-être pas pris assez. Nous savons qu’il y a un petit avantage à être le premier sur la route, mais pour être honnête, il est loin d’égaler les seize secondes que Sébastien a repris ! »
Leader au terme de la première étape, Ott Tänak (Hyundai i20 WRC) terminait la journée au troisième rang à 25 »3 du leader. Victime d’une perte de puissance dans les épingles ce matin, l’Estonien était impuissant face à la remontée de Sébastien Ogier avant même que ses vitres ne s’enbuent l’après-midi.
Kalle Rovanperä plaçait une troisième Toyota Yaris WRC dans le quatuor de tête. Le Finlandais avait provisoirement pris les commandes après la première spéciale du jour avant de souffrir sur des routes plus polluées et de subir une pénalité de dix secondes pour un pointage tardif au départ de l’ES4.
Malgré une excursion dans un champ au début de l’ES6, il parvenait toutefois à reprendre l’avantage sur Thierry Neuville (Hyundai i20 WRC) pour retrouver Gap en quatrième position et à 53 »1 d’Elfyn Evans. Le Belge pointait six secondes plus loin après une matinée marquée par un mauvais choix de pneus.
Sixième, Dani Sordo (Hyundai i20 WRC) accusait 50 »5 de retard sur le top cinq. L’Espagnol avait manqué de confiance en commettant la même erreur que Thierry Neuville dans la matinée, mais son choix plus équilibré de l’après-midi lui permettait de reprendre des couleurs.
Leader jeudi soir, Ott Tänak reste sur le podium provisoire après un vendredi difficile
Leader du WRC2, Andreas Mikkelsen (Skoda Fabia Rally2) pointait au septième rang du classement général toutes catégories confondues devant Takamoto Katsuta (Toyota Yaris WRC), Adrien Fourmaux (Ford Fiesta Rally2) et Gus Greensmith (Ford Fiesta WRC).
Piégé au freinage avant une épingle, Pierre-Louis Loubet (Hyundai i20 WRC) était contraint à l’abandon en percutant une paroi rocheuse dans la dernière spéciale du jour.
Samedi, les concurrents devront à nouveau se lever tôt puisque La Bréole – Selonnet commencera de nuit dès 6h30. Les équipages s’attaqueront ensuite à Saint Clément – Freissinières avant un dernier passage au parc d’assistance de Gap. Après la répétition de La Bréole – Selonnet et un total de 57,1 km chronométrés, les voitures prendront la direction de Monaco.
Classements du vendrediHighLights Stage 3-5
WRC2, Andreas Mikkelsen poursuit sur sa lancée
Le Norvégien continue de dominer les débats dans l’antichambre de la catégorie reine avec quatre nouveaux scratches sur les cinq spéciales disputées vendredi au Rallye Monte-Carlo.
Leader depuis le coup d’envoi du rallye, Andreas Mikkelsen (Skoda Fabia Rally2) était à nouveau d’entrée dans le rythme ce vendredi matin.
Dans l’obscurité d’Aspremont – La Bâtie-des-Fonts, le Norvégien rattrapait même la Hyundai i20 WRC de Pierre Louis Loubet avant d’accroître son avance durant le reste de la journée.
Andreas Mikkelsen retrouvait le parc d’assistance de Gap vendredi après-midi avec 47 »1 d’avance sur Adrien Fourmaux (Ford Fiesta Rally2) et une impressionnante septième place au classement général.
Adrien Fourmaux est deuxième avec sa Ford Fiesta Rally2
« Je prends vraiment beaucoup de plaisir », se réjouissait le pilote Tøksport. « L’écart est plutôt bon et c’est d’autant plus agréable que nous n’avons pas l’impression d’attaquer fort dans la voiture. Je crois que la Skoda Fabia Rally2 est fantastique dans ces conditions et mon équipe d’ouvreurs fait également de l’excellent travail. »
Les performances d’Adrien Fourmaux étaient également impressionnantes. S’il n’est pas parvenu à déloger Andreas Mikkelsen de la tête, le pilote M-Sport Ford a affiché une maturité étonnante en adoptant une approche prudente sur les spéciales les plus piégeuses.
Le Français s’offrait toutefois un scratch dans Montauban-sur-l’Ouvèze – Villebois-les-Pins en fin de matinée pour cimenter sa neuvième place au classement général vendredi soir.
Troisième, Éric Camilli (Citroën C3 Rally2) pointait déjà à 2’11 »6 du leader tout en comptant 5’05 »5 d’avance sur son plus proche poursuivant, Marco Bulacia (Citroën C3 Rally2).
Le Bolivien réalisait de beaux progrès malgré son manque d’expérience dans les conditions du Monte-Carlo et une crevaison lui coûtant trois minutes dans l’avant-dernière spéciale de la journée.
Sean Johnston (Citroën C3 Rally2) complétait le top cinq à 1’40 »7 de Marco Bulacia. Débutant en WRC2, Enrico Brazzoli (Skoda Fabia Rally2) fermait la marche à 32’11 »4 d’Andreas Mikkelsen.
WRC3, Yohan Rossel mène un duel épique
Le Français a su résister à la concurrence vendredi pour boucler la deuxième étape du Rallye Monte-Carlo avec 6 »8 d’avance dans la catégorie WRC3.
Leader avec 7 »6 d’avance jeudi soir, Yohan Rossel (Citroën C3 Rally2) voyait Yoann Bonato (Citroën C3 Rally2) lui ravir les commandes dans la première spéciale de la journée, mais l’homme aux sept départs au Monte-Carlo subissait ensuite le retour de Yohan Rossel dans le deuxième passage d’Aspremont – La Bâtie-des-Fonts.
L’accident de Pierre-Louis Loubet dans Chalancon – Gumiane ayant provoqué un drapeau rouge, tous les équipages de WRC3 ont reçu des temps forfaitaires pour le dernier secteur chronométré du jour.
« C’était une bonne journée », se réjouissait Yohan Rossel, toujours en tête d’un trio de Citroën. « Cela a beau être mon quatrième Monte-Carlo, les conditions sont très difficiles après le passage des WRC. Ce n’est clairement pas simple. Je connais mes concurrents du Championnat de France. Ils sont vraiment bons, mais je veux gagner ! »
Le podium provisoire était complété par Nicolas Ciamin (Citroën C3 Rally2). Malgré une approche plus conservatrice que ses rivaux, il parvenait à signer le meilleur temps dans l’ES5 et terminait l’étape à 1’36 »1 du leader.
Si Hermann Neubauer (Ford Fiesta Rally2) le suivait à 3’17 »0, l’Autrichien pouvait se réjouir d’avoir creusé un écart supérieur à la minute sur son principal adversaire du jour, le Belge Cédric De Cecco (Skoda Fabia Rally2). Sixième, Davy Vanneste (Citroën C3 Rally2) pointait pour sa part à 9’24 »9 de Yohan Rossel.
Piégé dans le verglas dans Montauban-sur-l’Ouvèze – Villebois-les-Pins, Mauro Miele (Skoda Fabia Rally2) était le seul concurrent à être contraint à l’abandon vendredi.