25 avril 2024

Dakar, Étape 10, Wadi Ad Dawasir – Bisha. Une de plus pour « Peter » et Price

L’ŒIL DANS L’OBJECTIF

pht. Red Bull

C’est une étape de 759 km qui attendait les concurrents qui ont quitté ce matin Wadi Ad-Dawasir. En liaison plein Sud, d’abord en direction de la province de Najran pour rejoindre le départ de la spéciale de 375 km qui serpentait entre les plateaux de Wajid et de Hijaz, avec leurs sommets culminant jusqu’à 1770 mètres d’altitude dans des décors uniques au monde. Ceux de la Province de l’Aseer et ses pythons rocheux les pieds plantés dans le sable. Un terrain rapide composé à 66% de sable en direction du Nord-Ouest avec en ligne de mire la ville de Bisha où la caravane s’est installée pour deux nuits avant l’étape finale. De quoi venir à bout de certaines mécaniques qui devaient aujourd’hui dépasser les 6500 km de course, à l’image de celle de la numéro 1 de KTM (voir le coup dur du jour), ou de s’offrir une nouvelle victoire à deux jours de la fin, ce dont Peterhansel, avec une 49e spéciale sur quatre roues, ne s’est pas privé de faire.

Stage 10

L’ESSENTIEL

L’ambiance n’est pas seulement électrique dans la Audi de Stéphane Peterhansel, mais aussi au sommet de la hiérarchie des motos, l’enjeu de la victoire finale étant loin d’être réglé. L’étape du jour, remportée par Toby Price, a occasionné peu d’écarts, mais a en revanche copieusement redistribué les cartes.

Toby Price (AUS) of Red Bull KTM Factory Racing races, P1. pht. Red Bull

Adrien Van Beveren a eu le mérite de mettre du panache pour aller conquérir la première place du classement général, mais cet honneur pourrait se transformer en cadeau empoisonné. Car ses rivaux directs pour le titre, que sont Pablo Quintanilla et Sam Sunderland, respectivement pointés à 5’15’’ et 5’59’’ de lui, auront le bénéfice d’une position de départ éloignée. Or sur cette étape sablonneuse, la position d’éclaireur dont le pilote Yamaha, contraint d’attaquer, va très vite hériter en partant en 3e position, deviendra immanquablement un handicap.

#77, Benavides Luciano (arg), Rockstar Energy Husqvarna Factory Racing, Husqvarna 450 Rally Factory Replica, Moto, W2RC, P2. pht. Florent Gooden / DPPI

Le Français est ainsi contraint à l’exploit pour résister à ses poursuivants, dont les intérêts sont de plus communs par exemple pour les pilotes GasGas, KTM et Husqvarna qui roulent tous sous la direction sportive de Jordi Viladoms. On ne se pose pas autant de questions dans le paddock des teams Toyota et BRX, qui abritent les autos de Nasser Al Attiyah et de Sébastien Loeb.

Stephane Peterhansel (FRA) of Team Audi Sport, P1. pht. Red Bull

Les deux premiers du général sont séparés de près de 33 minutes, et le Français n’a réussi à gratter que 1’25’’ à son devancier… à ce rythme, il faudrait rallonger le Dakar jusqu’à la mi-février pour qu’il puisse déloger le Qatarien ! Derrière le duel au sommet, on continue de batailler pour les spéciales, et les Audi RS Q e-tron se montrent bel et bien au rendez-vous, même sorties du jeu de la gagne. Après les succès de Carlos Sainz et de Mattias Ekström, c’est aujourd’hui Stéphane Peterhansel qui y va de son scratch : le 82e de sa carrière, mais le 1er avec un 4×4 à motorisation hybride.

Carlos Sainz (ESP) for Team Audi Sport, P2. pht. Red Bull

En quads, après les déboires de Pablo Copetti, qui a cassé le moteur de son quad comme Kevin Benavides celui de sa KTM (voir le Coup dur du jour), Alexandre Giroud a un boulevard devant lui pour aller chercher le titre, avec 2h36’ d’avance. Le contexte est à peine plus stressant pour « Chaleco » Lopez, leader des T3, qui poursuit sa route sans forcer avec une petite heure d’avance sur Sebastian Eriksson, et se soucie peu de voir le jeune Américain Seth Quintero signer sa 10e victoire de spéciale de l’année dans la catégorie.

#303, Quintero Seth (usa), Zenz Dennis (ger), Red Bull Off-Road Junior Team, OT3 – 02, T3 FIA, W2RC, P1. pht.  Gigi Soldano / DPPI

A peine plus âgé, le Lituanien de 22 ans Rokas Baciuska dispute en SSV son premier Dakar… et remporte sa première spéciale. Austin Jones n’en a pas gagnée cette année, mais se dirige vers la victoire avec 11’54’’ d’avance sur Gerard Farres. Le camion de Dmitry Sotnikov joue quant à lui sur tous les tableaux, avec une 4e spéciale qui lui offre une avance au général d’une dizaine de minutes devant Eduard Nikolaev.

Dmitry Sotnikov (RUS) of Team KAMAZ-Master races, P1.  pht. Red Bull

Les classements ici

 

LA PERF’ DU JOUR

#332 Alobaidan Mashael (sau), Cerutti Jacopo (ita). pht. Gigi Soldano / DPPI

Si les regards sont rivés sur Seth Quintero qui cumule désormais 10 spéciales en T3 cette année, derrière l’Américain la lutte fait rage. Et parmi ses adversaires se tient une certaine Dania Akeel. Une des deux seules représentantes saoudiennes engagées cette année avec Mashael Alobaidan, cette surdouée apprend vite… et pour cause ! Invitée au Dakar il y a deux ans par la fédération saoudienne, elle a profité de l’occasion pour franchir quelques dunes derrière un volant. Il ne lui en a pas fallu beaucoup plus pour aiguiser son appétit et lui donner envie de participer au rallye-raid le plus exigeant. Elle a donc décidé de s’engager à la coupe du monde des bajas tout-terrain en catégorie T3, qu’elle a gagnée dès sa première tentative à bord d’un Can-Am. Cette performance lui a ouvert les portes du 44e Dakar. Classée 16e au terme de l’étape inaugurale à Jeddah, sa ville de naissance, elle a accroché son premier Top 10 lors de l’étape 4. Deux spéciales plus tard, elle pointait sixième au général avec le statut de deuxième rookie derrière Sebastian Eriksson. Cette ascension en a malheureusement pris un gros coup lors de l’étape 7. Victime d’un problème mécanique dans le dernier tronçon, elle a perdu plus de 4h30’ pour réparer avant de repartir. Épaulée par Sergio Lafuente, ancien athlète olympique, Akeel ne baisse pas les bras. 13e et 14e les deux jours suivants, la pilote South Racing signe son meilleur résultat du Dakar aujourd’hui avec une belle sixième place à un peu moins de 22’ de Quintero. Sans ce coup du sort de l’étape 7, elle figurerait probablement parmi les cinq premiers des prototypes légers. Pas grave, son objectif de rallier l’arrivée est pour le moment respecté et au passage, elle marque les esprits en ouvrant la voie à d’autres concurrentes saoudiennes.

LE COUP DUR DU JOUR

Kevin Benavides (ARG). pht. Red Bull

Le Dakar mène la vie dure à Kevin Benavides. Les misères qui s’abattent sur lui ont débuté il y a bien longtemps, puisqu’après sa révélation sur l’édition 2016 (4e), il a connu plusieurs fois la frustration de voir la victoire lui échapper dans les derniers jours du rallye, jusqu’à finalement atteindre la consécration en janvier 2021. Cette année, la défense de son titre était très mal engagée avec 36 minutes déjà perdues à la fin de la première étape, mais l’Argentin a fait preuve de détermination et de talent pour entreprendre une reconquête. Au départ de la spéciale dessinée entre Wadi et Bisha, il pointait même au 5e rang de la hiérarchie et les 10 minutes qui le séparaient de Matthias Walkner, alors leader du général, lui autorisaient tous les espoirs. Mais au km 133, sa KTM l’a lâché. « Se rompio el motor », a très rapidement communiqué le Salteño totalement dépité sur ses réseaux sociaux. Le verdict est sans appel, avec son moteur cassé, Kevin se retrouve fauché dans son élan chevaleresque. Tout est à refaire.

LA STAT’ DU JOUR : 3

#414 Baciuska Rokas (ltu), Mena Oriol (spa), South Racing Can-Am, Can-Am XRS, T4 FIA SSV, W2RC, Motul. pht. Frederic Le Floch / DPPI

Le saviez-vous ? Rokas Baciuska est le plus jeune pilote lituanien à disputer le Dakar et aujourd’hui, il s’est imposé pour la toute première fois chez les SSV. Il rejoint ses compatriotes Laisvydas Kancius, qui a gagné l’étape 2 en quad cette année, et Vaidotas Zala, vainqueur de la première spéciale en 2020 chez les autos. En Lituanie, le Dakar fascine et comme Baciuska le souligne, dans un pays qui compte trois millions d’habitants, tout le monde connaît quelqu’un qui a déjà couru le Dakar. En parfaite harmonie avec son copilote Oriol Mena, réputé pour son parcours sur deux roues, depuis le Rallye du Maroc, Baciuska aligne un Can-Am au sein de la flotte de 10 véhicules du pays. Hormis Andore qui ne compte que 78 000 habitants, la Lituanie est le pays qui présente le ratio le plus élevé de véhicules sur le Dakar avec ses 2,7 millions d’habitants. La délégation est d’ailleurs aussi honorablement représentée chez les autos avec Vaidotas Zala qui flirte avec le Top 10 (12e) et par Vaidotas Paskevicius, 11e chez les camions.

World Rally-Raid Championship

LES FEMMES A L’HONNEUR EN T3

Au championnat du monde T1, Sébastien Loeb profite de la relative prudence d’Al Attiyah pour empiler les packs de 5 points.

#201, Al-Attiyah Nasser (qat), Baumel Batthieu (fra), Toyota Gazoo Racing, Toyota GR DKR Hilux T1+, Auto FIA T1/T2, W2RC, P1 au général. pht. Frederic Le Floch / DPPI

C’est maintenant ce même écart que le Français possède à présent sur le Qatarien avec 37 pts au total. Przygonski s’offre sa première deuxième place au championnat et revient à égalité avec Serradori qui n’empoche qu’un seul point. Lucio Alvarez s’offre encore 2 pts et prend l’avantage sur ces deux-là.

Sebastien Loeb (FRA) of Bahrain Raid Xtreme races, P2 au général. pht. Red Bull

En T3, si Quintero compte 10 victoires d’étapes, les femmes sont à l’honneur aujourd’hui avec la deuxième place parmi les inscrits au championnat conquise par Cristina Gutierrez et le premier point que s’est offert la Saoudienne Dania Akeel.

En T4, Rokas Baciuska monte sur la plus haute marche du W2RC du jour et vient égaler Aron Domzala au provisoire, le Polonais et le jeune Lituanien étant 5e ex aequo avec 19 points. Michal Goczal profite du mauvais jour de son frère pour ravir 3 pts et revenir à son contact. Il est 2e avec 30 pts, un de plus pour Marek.

Chez les T5, pour la sixième journée consécutive, Macik devance Koolen et Vratny au championnat.

Du côté des motos, le quarté le plus côté en vue de la distribution des premiers points 2022 à deux jours de l’arrivée est composé de Quintanilla et Barreda (Honda), Sunderland (GasGas) et Walkner (KTM). Quatre hommes et trois marques, les jeux sont ouverts.

La réaction du jour :

Adrien Van Beveren : « Je vais être tout seul, à moi de jouer »

Le pilote Yamaha a repris la tête du classement général, mais craint de ne pas se retrouver dans une situation idéale pour défendre sa position dans l’étape décisive de demain : il a 4’15’’ d’avance sur Pablo Quintanilla, 5’59’’ sur Sam Sunderland.

#Van Beveren Adrien (fra). pht. Julien Delfosse / DPPI

« J’ai fait mon étape à mon rythme en essayant de ne pas me perdre. Au dernier point, j’avais calculé et ça se profilait parfaitement pour demain, en partant un peu derrière. Mais là, ils ont joué la stratégie d’équipe. Le problème c’est que demain c’est du sable, et quand tu fais la trace pour les autres, ça leur fait gagner énormément de temps. Je sais que KTM, GasGas et Husqvarna vont faire une seule équipe, et que chez Honda ils sont quatre pilotes rapides. Malheureusement, Andrew a fait moins bien que moi aujourd’hui, donc il ne pourra pas m’aider. Donc je vais être tout seul, à moi de jouer. Je ne sais pas ce que ça va donner, j’adore ouvrir. On donnera le meilleur. Je suis peut-être le seul à ne pas voir de stratégie, et peut-être que ça marchera comme ça. Peut-être que ça nous mènera à notre rêve »

Sur un air de Classic

#705 Lerner Amy (usa), Bossaer Sara Carmen (bel), A.L. Rally, Porsche 911SC. pht. Dakar

Marc Douton, le tenant du titre, espérait bien remporter sa première spéciale hier en attendant que toute la caravane du Dakar Classic rejoigne le bivouac. Mais il a été battu par une autre Porsche, celle de l’Américaine Amy Lerner. Aujourd’hui, il semble qu’il se soit « bien trouvé » avec son copilote puisqu’il retrouve la régularité qui avait fait sa force l’an passé en signant une 3e place d’étape. Il pointe désormais 10e, mais l’avantage au points du leader Serge Mono, pourtant 15e du jour, sera plus que difficile de reprendre à la régulière. Le néophyte accuse avec outrage 344 points. Le couple Euvrard est 188 points derrière après avoir marqué les esprits lors des premières étapes. Jesus Fuster Pliego, deux fois vainqueur d’étape cette année est 12e aujourd’hui et cumul déjà près de 300 points de retard au général. Cinq fois Top 5 dont deux fois deuxième, le duo Mogno-Drulhon capitalise sur l’essence même de la discipline dans laquelle ils brillent sous le soleil d’Arabie Saoudite : la régularité. Les deux « rookies » de la discipline sont en passe de réaliser un petit exploit. Battre à leur propre jeu un plateau qui compte quelques spécialistes de renom. Et ils devraient pouvoir compter sur leur Toyota HDJ 80 pour y parvenir, le métronome mécanique de référence du désert…

 

Les réactions :

Rokas Baciuska : « Pied au plancher »

Pour son premier Dakar, le jeune Lituanien remporte une spéciale et s’approche de l’arrivée avec la 4e position du classement général, à près de 7 minutes de Michal Goczal, 3e de la hiérarchie.

« Aujourd’hui, j’étais pied au plancher et ça a marché. Il a fallu que mon copilote me motive et fasse un super bon boulot… on a réussi. C’est ma première année, je suis le meilleur rookie, je suis très content, je veux juste maintenant finir la course. On ne sait jamais si je peux aller sur le podium ou pas, mais si je prends trop de risques, il n’y aura pas de podium du tout ! »

Austin Jones : « le niveau de compétition a augmenté »

5e du jour avec une avance de moins de 12’ au général provisoire, l’Américain ne veut pas crier victoire trop vite.

« C’est très dur, les autres roulent très fort cette année, le niveau de compétition a augmenté, mais mon navigateur a fait un super travail tous les jours et mon équipe m’a préparé une excellente voiture. C’est plus serré, mais tout ce qui compte c’est de gagner, que ce soit avec une seconde ou une heure d’avance, une victoire est une victoire. Mais il est trop tôt pour parler de victoire potentielle alors qu’il reste encore des kilomètres, tout peut arriver d’ici là. On va continuer à attaquer et on verra ce que cela donne au bout. »

Dmitry Sotnikov : « Nous n’avons gagné qu’une minute et demie »

Le leader du classement général bataille avec son coéquipier Eduard Nikolaev en tête de course et a très légèrement soigné son avantage en s’imposant aujourd’hui : il a maintenant 10’18’’ d’avance.

« J’ai suivi Eduard au début pendant les 150 premiers kilomètres, ensuite il a fait une petite erreur de navigation, je suis passé devant lui à ce moment-là et c’est comme ça que nous arrivons en première position. Mais nous n’avons gagné qu’une minute et demie finalement. C’était une étape sur laquelle il y avait beaucoup de poussière et très peu de possibilités de dépassement. Il reste maintenant deux jours avec une petite avance, ce ne sera pas facile »

Seth Quintero : « je peux rentrer à la maison en étant fier de moi. »

Vainqueur de sa catégorie pour la 10e fois sur ce Dakar, l’Américain se réjouit d’avoir empoché en T3 autant de victoires que Lartigue ne l’avait réalisé en 1994 au scratch.

« On a atteind le record de victoires de spéciale sur un même Dakar, ce qui est dingue, je n’ai pas les mots, je vais avoir une attaque ! Nous n’avons pas de téléphone dans l’auto pour connaître le temps des autres, on ne peut avoir de référence qu’au ravitaillement essence. Je découvre à l’arrivée que l’on a réussi. Pourtant, on a râté un way point, cela nous a coûté 3’ ou 4’ pour aller le valider. Cela a été un peu compliqué aujourd’hui, mais par magie, finalement on est là avec le record de victoire de spéciale sur un seul Dakar en poche. Et on a encore deux étapes pour essayer de faire mieux ! C’est un record qui a été établi 18 ans avant ma naissance, c’est fou. Je suis vraiment content, je peux rentrer à la maison en étant fier de moi. »

Alexandre Giroud : « Mon pire ennemi, c’est moi-même »

Le leader de la course quads a bénéficié aujourd’hui des difficultés de son rival américano-argentin Pablo Copetti pour rallier Bisha avec 2h36’ d’avance sur Kamil Wisniewski, désormais 2e de la hiérarchie.

« Ça a été l’étape la plus longue pour moi aujourd’hui, compliquée psychologiquement. J’ai vu Copetti arrêté sur le bord de la piste et ensuite je ne l’ai plus revu, donc je pense que ce n’est pas très bon pour lui. Ce qui va être difficile, c’est que la machine aille jusqu’au bout, mon pire ennemi c’est moi-même. Quand j’ai vu ce qui s’est passé avec Copetti, j’ai fait une rando et c’était presque long. Mais la mécanique reste la mécanique, cela m’est déjà arrivé de connaître des problèmes au plus mauvais moment. Donc il faut rester humble et prudent ».

Mathieu Serradori : « On est à notre place »

Avec le 9e temps du jour, Mathieu Serradori a gagné une place au classement général, où il se positionne également en 9e position.

« C’était une étape avec du rythme, des changements de direction et aussi beaucoup de végétation, donc on a cogné une ou deux fois mais rien de très grave. On n’est pas descendu de l’auto depuis le début du rallye et c’est un exploit de ne pas crever une seule fois. Ça fait trois ou quatre jours qu’on est dans le Top 10, on est à notre place, on est dans le coup. La première semaine c’est toujours un peu délicat de prendre le rythme. On a eu très peur une journée parce qu’on a chauffé avec le buggy, mais nos mécaniciens ont fait le boulot et on est reparti à l’attaque sur les étapes 8, 9, 10. Notre stratégie, c’est de ne jamais nous arrêter. On aimerait bien avoir quelques difficultés, pour essayer de gagner du temps sur nos concurrents directs, c’est-à-dire Przygonski, Vasyliev et Prokop, on veut aller les chercher à la régulière parce qu’on est frais avec Loïc. On ne lâche rien ».

Sébastien Loeb : « les Audi sont toujours plus rapides »

5e du jour à 4’25’’, Loeb grignotte une minute sur Al Attiyah, il est désormais à 32’40’’ de Nasser.

« C’est globalement une bonne journée, on a juste tourné une minute et demie sur un way point, sinon on a bien roulé. A l’arrivée cela ne fait pas beaucoup de différence de temps avec Nasser, mais c’est normal, c’est une étape où on était tout le temps à fond, on ne peut pas faire d’écart sur ce type de spéciale je pense. Ce que je dis depuis le début, c’est que je voulais faire de mon mieux chaque jour et voir ce que cela donnait à la fin. En performance, même en étant dégoupillé, on a du mal à faire un écart, les Audi sont toujours plus rapides et on a du mal à s’accrocher quand même. Aujourd’hui, on est deuxième, on n’est pas maîtres du jeu, il y a trop d’écart, mais on continue à s’accrocher. »

Stéphane Peterhansel : « Ça fait du bien au moral »

L’homme de tous les records sur le Dakar remporte sa 82ème spéciale sur le Dakar… mais la première au volant d’une Audi RS Q e-tron.

« C’est une des premières spéciales claires, sans problème d’amortisseur, sans crevaison et sans souci de navigation. Depuis la deuxième semaine, on n’a rien eu comme gros problème technique, donc ça progresse et on se fait plaisir en roulant avec. Je ne suis pas forcément un aligneur de scratchs, mais chaque pilote Audi a gagné une étape, c’est très positif. La première fois qu’une voiture électrique a gagné sur le Dakar avec Carlos, c’était important, maintenant on confirme la performance. Et ça fait du bien au moral, surtout après un début de rallye compliqué. On doit gagner en 2023, il n’y a pas d’autre solution. Il faut en tout cas qu’on soit prêt. Ensuite ce n’est jamais facile, une erreur de navigation qui fait perdre 1h30, et on ne peut plus gagner même avec la meilleure voiture du monde ».

 Joan Barreda : « Je reste concentré »

Le pilote espagnol se trouve maintenant en 4e position du classement général, à seulement 1’48’’ du podium. Pendant ce temps, son coéquipier Pablo Quintanilla se trouve en embuscade derrière Van Beveren, 2e à 4’15’’.

« Je suis parti 5e, et il y avait quelques difficultés de navigation, c’était difficile et je me suis perdu deux fois, mais j’ai essayé de rouler le plus vite possible. Les pilotes de devant sont vraiment rapides, ce sera compliqué de gagner encore des places. J’essaye de gagner du temps, et je pense encore au premier jour, où j’ai perdu 40 minutes. Je reste concentré et il reste deux étapes, il ne va pas falloir perdre de temps. Pablo aussi est bien placé, et il est certain qu’avec Honda nous voulons aller chercher la victoire. »

Nasser Al Attiyah : « terminer à une minute de Séb’, c’est très bien »

7e du jour à 7’50’’ de Peterhansel, Nasser assure son leadership devant Loeb

« On a fini l’étape sans laisser échapper trop de temps, on ne perd qu’une minute sur Séb’, cela nous offre une bonne position de départ pour demain. Aujourd’hui nous n’avons pas crevé, la voiture n’a pas eu le moindre soucis, Mathieu a bien navigué, on va petit à petit vers l’arrivée. J’ai dit que je ne voulais pas prendre de risque, juste avoir un bon rythme, terminer à une minute de Séb’ dans ces conditions ou comme on l’a fait hier, c’est très bien. Ce n’est pas fini, il reste encore deux jours et c’est difficile jusqu’au podium. On pense à la victoire depuis le premier jour. On ne cherche pas à gagner les étapes. L’an passé nous en avons gagné sept et terminé deuxième, cette année nous n’en avons gagné que deux et on est en tête. »

Toby Price : « je ne baisse pas les bras »

Vainqueur du jour, Price reste à plus d’une demi-heure du leader

« C’est un très bon jour, j’ai commis quelques petites erreurs mais j’ai essayé de rester le plus possible attaché au road book, les gars devant ont commis quelques erreurs aussi, je ne sais pas ce qui s’est passé. Il reste encore deux jours et tout peut arriver d’ici l’arrivée, même si ouvrir comme je vais le faire demain ne permet jamais d’avoir une bonne moyenne. Mais je ne baisse pas les bras, je suis en forme, c’est ce qui est le plus important. Il n’y a pas de stratégie d’équipe, honnêtement. On a vu ce qui est arrivé malheureusement à Kevin aujourd’hui. J’espère que je vais faire une belle journée demain. C’est très serré devant, je pense que c’est ce que tout le monde a envie de voir, donc pour ça c’est cool. »

Matthias Walkner : « j’ai commis un erreur de navigation »

27e à près de 16 minute du vainqueur du jour, Walkner est à présent 5e à 8’24’’ au général

« Les gars devant moi se sont perdus ce matin, j’ai pu leur reprendre du temps, mais à la fin le soleil était tellement haut, les contrastes si faibles que les pistes ne se voyaient pas bien et j’ai commis un erreur de navigation qui me fait perdre plusieurs minutes. C’est comme ça, parfois ça sourit, parfois pas. Il reste encore deux longues journées. »

Adrien Van Beveren : « Je vais être tout seul, à moi de jouer »

Le pilote Yamaha a repris la tête du classement général, mais craint de ne pas se retrouver dans une situation idéale pour défendre sa position dans l’étape décisive de demain : il a 4’15’’ d’avance sur Pablo Quintanilla, 5’59’’ sur Sam Sunderland.

#Van Beveren Adrien (fra). pht. Julien Delfosse / DPPI

« J’ai fait mon étape à mon rythme en essayant de ne pas me perdre. Au dernier point, j’avais calculé et ça se profilait parfaitement pour demain, en partant un peu derrière. Mais là, ils ont joué la stratégie d’équipe. Le problème c’est que demain c’est du sable, et quand tu fais la trace pour les autres, ça leur fait gagner énormément de temps. Je sais que KTM, GasGas et Husqvarna vont faire une seule équipe, et que chez Honda ils sont quatre pilotes rapides. Malheureusement, Andrew a fait moins bien que moi aujourd’hui, donc il ne pourra pas m’aider. Donc je vais être tout seul, à moi de jouer. Je ne sais pas ce que ça va donner, j’adore ouvrir. On donnera le meilleur. Je suis peut-être le seul à ne pas voir de stratégie, et peut-être que ça marchera comme ça. Peut-être que ça nous mènera à notre rêve »

Communiqué – Dakar

Crédits photos : Dakar – Red Bull

Crédits vidéo : Dakar youtube