23 avril 2024

WRC, vendredi, Lappi tient tête à Ogier au Mexique

Le Finlandais Esapekka Lappi a su garder son sang-froid pour repousser Sébastien Ogier lors d’une spectaculaire première étape disputée dans la torpeur du Guanajuato Rally México.

#4, Esapekka Lappi, Hyundai, P1. pht. Red Bull

Si plusieurs des meilleurs équipages du Championnat du Monde FIA des Rallyes ont rencontré des problèmes sur les spéciales poussiéreuses des montagnes surplombant León, Esapekka Lappi (Hyundai i20 N Rally1) connaissait une journée sereine pour finir la première étape sur terre de la saison en tête devant Sébastien Ogier (Toyota GR Yaris Rally1).

Le Finlandais s’emparait des commandes dès le début de la journée, mais son rival français, avec qui il partageait son volant chez Toyota Gazoo Racing l’an dernier, restait proche puisque les deux hommes se rendaient coup pour coup une grande partie de la journée.

La performance impressionnante d’Esapekka Lappi en fin d’après-midi faisait toutefois la différence. Auteur de deux meilleurs temps consécutifs dans Las Minas et Las Dunas, le pilote Hyundai Motorsport s’offrait un répit même si Sébastien Ogier le devançait dans la super-spéciale de Distrito Leon pour revenir à 5 »3.

#17, Sébastien Ogier, Toyota, P2. pht. WRC

Sébastien Ogier a cédé un peu de terrain en fin d’après-midi

« Je suis un peu surpris, mais je le prends », se réjouissait Esapekka Lappi. « C’était probablement l’une des meilleures journées de ma carrière. J’ai toujours espéré pouvoir me battre au sommet, mais le faire face à Sébastien ne m’avait jamais traversé l’esprit. Je n’ai pas vraiment pensé au déroulement de cette journée, j’avais juste confiance en notre rythme. »

Elfyn Evans (Toyota GR Yaris Rally1) complétait le podium provisoire, 24 »8 derrière son équipier Sébastien Ogier. Avec des températures avoisinant 30°C et plus de 2750 mètres d’altitude, les équipages et les voitures connaissaient une journée éprouvante, mais les difficultés du Gallois se limitaient à un manque de motricité sur certaines spéciales.

De son côté, Thierry Neuville (Hyundai i20 N Rally1) était ralenti par une défaillance de son unité hybride dans la matinée, puis par un amortisseur arrière droit grippé et d’un soufflet de transmission endommagé dans l’après-midi. Le Belge poursuivait néanmoins sa route, bouclant la journée à 9 »7 du podium.

Elfyn Evans occupe le troisième rang vendredi soir

Deuxième sur la route, le champion en titre Kalle Rovanperä (Toyota GR Yaris Rally1) était sévèrement affecté par les conditions glissantes. Le Finlandais perdait du temps dans presque toutes les spéciales pour terminer la journée avec un retard de 19 »9 sur Thierry Neuville. Pendant ce temps, Dani Sordo (Hyundai i20 N Rally1) concédait environ une minute en bouclant l’ES7 avec un pneu arrière gauche endommagé le reléguant de la quatrième à la sixième place.

#11, Thierry Neuville, Hyundai, P4. pht. Red Bull

Leader du championnat, Ott Tänak (M-Sport Ford Puma Rally1) pointait à près d’un quart d’heure de la tête après avoir été victime d’une panne de turbo. L’équipe britannique connaissait d’ailleurs une matinée catastrophque puisque Pierre-Louis Loubet et Jourdan Serderidis étaient également contraints à l’abandon dès la première spéciale du jour.

Tänak privé de turbo dans El Chocolate

Leader en WRC2, Gus Greensmith (Škoda Fabia RS Rally2) se hissait au septième rang du classement général devant ses rivaux dans l’antichambre de la catégorie reine : Adrien Fourmaux (Ford Fiesta Rally2), Emil Lindholm (Škoda Fabia Rally2 evo) et Kajetan Kajetanowicz (Škoda Fabia Rally2 evo).

Sébastien Ogier :

« C’est une bonne journée et nous pouvons être contents ce soir. Il n’y avait pas grand-chose à faire de plus sauf prendre beaucoup de risques et ce n’est jamais l’approche que j’aime avoir sur ce rallye. Je suis donc satisfait. Esapekka a également fait du bon travail et est en tête, donc il nous reste encore du travail à faire et de l’analyse à faire ce soir pour essayer de trouver un peu plus de vitesse. L’écart est très serré, et les spéciales de demain ont un profil et une adhérence différents, donc nous verrons comment la lutte évolue.

Samedi, l’étape la plus longue de l’épreuve attend les concurrents avec neuf spéciales redoutables totalisant 126,52 km d’action.

Les classements ici

WRC2

Greensmith impose sonrytme

Gus Greensmith n’a pas perdu de temps pour se familiariser avec la nouvelle Škoda Fabia RS Rally2 en prenant 8 »5 d’avance sur son ancien équipier Adrien Fourmaux vendredi au Guanajuato Rally Mexico.

Gus Greensmith, P1. pht. WRC

Malgré des essais limités avant l’épreuve, Gus Greensmith semblait bien connaître sa Škoda Fabia RS Rally2 préparée par Toksport en se plaçant régulèrement dans les trois meilleurs temps de chaque spéciale durant la matinée et retrouver le parc d’assistance à mi-journée avec seulement trois secondes de retard sur Emil Lindholm (Škoda Fabia Rally2 Evo).

Dès lors, le Britannique était idéalement placé pour passer à l’attaque dans l’après-midi alors que son rival finlandais concédait quatre positions et quatorze secondes dans le deuxième passage d’El Chocolate.

« La matinée était un peu délicate comme les pneus surchauffaient, mais je savais qu’une fois les pneus durs chaussés, je pourrais aller beaucoup plus vite », a déclaré Greensmith. « C’est une bonne avance, mais pas énorme. Il faut gérer la prise de risques et le rythme ici tout en essayant de rester propre. »

#22, Adrien Fourmaux, P2. pht.WRC

Adrien Fourmaux (Ford Fiesta Rally2) profitait également des malheurs d’Emil Lindholm pour se hisser au deuxième rang. Ancien équipier de Gus Greensmith chez M-Sport Ford World Rally Team, le Français passait la majeure partie du vendredi à se battre face à Oliver Solberg (Škoda Fabia RS Rally2), mais ce dernier était le premier à flancher.

#21, Oliver Solberg, P5. pht. WRC

Les deux hommes n’étaient séparés que de sept dixièmes de seconde avant le deuxième passage dans Ortega, où Oliver Solberg perdait plus d’une minute et demie en raison d’une crevaison à l’avant droit. Il chutait en cinquième position, offrant ainsi à Adrien Fourmaux un avantage de 12 »2 sur Emil Lindholm, revenu sur le podium.

Kajetan Kajetanowicz (Škoda Fabia Rally2 evo) s’intercalait entre Emil Lindholm et Oliver Solberg à la fin de la journée. Pour son premier rallye de la saison, le Polonais comptait 36 »6 de retard sur le podium provisoire.