L’œil dans l’objectif
La journée de repos sera particulièrement méritée pour les pilotes du Dakar, à l’issue de la 5e étape dont les secteurs sélectifs sont les plus longs et les plus variés du rallye. Le départ est signifié pour tous à Tacna, le point le plus éloigné de Lima que les pilotes auront atteint cette année. Ils rebroussent chemin en traversant une longue zone de fesh-fesh puis entrent dans les premières pistes de la journée, serpentant entre de somptueux canyons qui ravissent les photographes comme les amoureux des trajectoires. Cette longue première partie de spéciale s’achève dans les dunes d’Ilo, où les motos et quads prennent une double dose de sable. Pendant ce temps, les autos, SxS et camions ont droit à une deuxième partie de spéciale : 137 kilomètres supplémentaires, avec au programme le redoutable secteur de fesh-fesh déjà visité la veille. Une bonne partie de bravoure !
L’essentiel
Discret depuis le départ du rallye, Sam Sunderland a rappelé qu’il n’avait pas remporté le Dakar 2017 pour rien. L’officiel KTM est parvenu à s’extirper d’une lutte très serrée aux avant-postes pour décrocher sa première victoire de l’année et se replacer à moins d’une minute de Ricky Brabec au général.
Sébastien Loeb a également sorti un grand numéro chez les autos pour empocher sa deuxième victoire d’étape depuis le départ de Lima avec plus de 10 minutes d’avance sur un Nasser Al-Attiyah qui conforte son leadership au général. Stéphane Peterhansel est maintenant repoussé à 24 minutes. Chez les quads, Nicolas Cavigliasso poursuit son Dakar de rêve avec un nouveau succès incontestable qui lui permet de porter son avance à près de 50 minutes au classement provisoire et aborder la deuxième moitié du rallye sereinement. C’est beaucoup plus serré en revanche chez les camions avec le nouveau succès d’Eduard Nikolaev qui reste tout de même à portée de ses coéquipiers Dmitry Sotnikov et Andrey Karginov au général.
La perf du jour
Touché mais pas coulé. Sébastien Loeb n’est pas du genre à renoncer face à l’adversité et le manque de réussite et a réagi en champion avec sa 12e victoire d’étape sur le Dakar après deux jours difficiles. Le pilote Peugeot s’est même fendu d’une véritable démonstration de force à laquelle seul Nasser Al-Attiyah a été en mesure de répondre, à bonne distance tout de même. Une performance qui permet à l’Alsacien d’y croire encore dans ce Dakar avant d’entamer la deuxième moitié du rallye.
Le coup dur du jour
Ce n’est donc toujours pas l’année de Paulo Gonçalves, qui avait pris le départ du Dakar enthousiaste, après avoir douté de sa participation en raison d’une opération à la rate quelques semaines avant le rallye. Sixième du classement général au départ ce matin, le Portugais a une nouvelle fois subi une lourde chute au km 155. Souffrant d’un traumatisme crânien et d’une blessure à la main droite, il a été contraint au 5e abandon de sa carrière sur le Dakar en 12 participations. Après celui de Joan Barreda, cette mésaventure ne fait pas les affaires de Honda, qui domine pourtant la course à la mi-parcours avec Ricky Brabec.
La statistique du jour
- Soit le nombre de victoires de Kamaz sur le Dakar. Une domination de la marque russe sur la course camion plus que jamais d’actualité avec le succès d’Eduard Nikolaev à Arequipa qui est aussi la cinquième victoire des Kamaz en cinq étapes depuis le départ de Lima. Eduard Nikolaev, Andrey Karginov et Dmitry Sotnikov trustent pour l’instant les 3 marches du podium au général, avec une avance de plusieurs heures sur Gerard de Rooy.
La réaction du jour
Ricky Brabec : « Je ne sais pas si c’est un rêve ou la réalité. J’adorerais avoir une belle marge sur mes poursuivants, mais je n’ai qu’une minute. Le Dakar n’est jamais facile. Je me suis beaucoup investi ces derniers mois pour être au rendez-vous de ce Dakar, alors j’ai des objectifs élevés, et c’est bon de voir que je suis récompensé. J’ai fait un bon résultat aujourd’hui, et je vais démarrer la prochaine étape en bonne position pour attaquer. Je croise les doigts pour gagner l’étape après la journée de repos et creuser mon avantage. Je ne sais pas si je suis un favori, mais il y a une occasion d’écrire l’histoire : devenir le premier américain à remporter le Dakar, et en même temps mettre fin à la série de victoires de KTM. Tout cela, c’est beaucoup de poids sur mes épaules. Mais je vais essayer de profiter de ces moments et faire que tout cela arrive, jour après jour. »