À retenir :
- Après avoir quitté les bords de la Mer Rouge le 1er janvier, les pilotes et équipages du Dakar 2022 ont rejoint Jeddah en ayant bouclé les 8 000 kilomètres du parcours. Au total, 104 équipages en autos (46 T1, 2 T2, 22 T3, 34 T4), 109 pilotes de motos, 6 quads et 20 camions sont finishers de la 44e édition.
- En motos, Sam Sunderland remporte son deuxième titre après 2017 et fait triompher le constructeur GasGas, tandis que Nasser Al Attiyah complète sa collection de trophées par un quatrième bédouin, après ceux conquis en Amérique du Sud en 2011, 2015 et 2019.
- La course des « Proto-légers » a été remportée par le Chilien Francisco Lopez de South Racing, tandis que le phénomène Seth Quintero, 19 ans, a émergé en s’imposant sur 12 spéciales avec son OT3-Red Bull. Chez les SSV, le favori Austin Jones a tenu son rang en s’offrant toutefois une réelle frayeur dans les deux derniers jours. Les camionneurs de Kamaz n’en ont connu aucune, à commencer par Dmitry Sotnikov qui a défendu son titre en dominant le classement général du 1er au dernier jour.
- Les explications qui se sont jouées sur les pistes et dans les déserts saoudiens ont aussi marqué le coup d’envoi de la saison 2022 des championnats du monde de rallye-raid de la FIA et de la FIM, et dont la prochaine manche est programmée du 5 au 10 mars 2022 sur l’Abu Dhabi Desert Challenge (voir communiqué dédié W2RC à venir).
L’essentiel
Autos : Al Attiyah, seigneur du désert
La position de grand favori est enviable mais pas nécessairement confortable. Nasser Al Attiyah en a plusieurs fois fait les frais, mais il a cette année déroulé sa science avec la maîtrise du sujet dont le duo qu’il forme avec Mathieu Baumel est capable. Le pilote Qatarien a tenu à se positionner d’emblée en tête, s’imposant sur les deux spéciales (1A et 1B) formant la première étape, pendant que les Audi se retrouvaient déjà en délicatesse, sur une fatale erreur de navigation pour Sainz, puis le lendemain avec l’arrachage d’une roue arrière pour Peterhansel, contraint d’encaisser une très lourde pénalité pour continuer le Dakar.
Dans ce contexte, le duel au sommet s’est très vite dessiné entre Sébastien Loeb et Al Attiyah, mais le Français se retrouvait distancé dès l’étape 3 suite à la casse d’un arbre de transmission, et atteignait ensuite la journée de repos avec plus de 50 minutes de retard. Tout en contrôle, celui qui avait gagné en Amérique du sud le surnom de « Prince du désert » en est devenu un seigneur en allant chercher un quatrième titre au Moyen-Orient, en voisin, après ceux conquis en 2011, 2015 et 2019. Loeb peut se consoler en constatant que son BRX Hunter roule sur la bonne voie, mais bute comme en 2017 après son duel perdu contre « Peter » à la 2e place… celle qu’il n’aime pas ! Yazeed Al Rajhi, qui s’est par intermittence intercalé dans le match franco-qatarien, montre qu’il faudra compter avec lui sur ses terres saoudiennes en progressant d’un cran, montant pour la première fois sur le podium final (3e à 1h01’13’’).
Derrière le convoité trio de tête, l’écurie Pro Drive peut se réjouir de placer en 4e position le Hunter d’Orlando Terranova, qui obtient au passage avec ce volant le meilleur score de sa carrière en autos à sa 14e participation. En revanche, le buggy Mini X-Raid ne semble plus tenir le choc face à la nouvelle génération des T1+, Jakub Przygonski reculant lui de deux rangs (6e). Giniel De Villiers, 5e, se classe pour la 18e fois dans le Top 10, où s’invite à nouveau Mathieu Serradori et son buggy Century (9e). La prestation convaincante d’Audi sur la quinzaine s’achève aussi par la 10e place du Suédois Mattias Ekström (voir la Stat’).
Motos : Sunderland au pays des merveilles
Dire que la catégorie motos a été la plus disputée de ce 44e Dakar est un euphémisme. Il faut remonter jusqu’en 1994 et les 1’13 entre Orioli et Arcarons pour trouver la trace d’un écart plus mince que celui des 3’27’’ qui ont séparé Sam Sunderland de Pablo Quintanilla à leur arrivée à Jeddah !
L’Anglais renoue avec la victoire qui lui échappait depuis 2017. Les années ont passé pour « SunderSam » dont la bonne étoile ne brillait plus très fort. Lorsqu’il n’abandonnait pas, il échouait sur la troisième marche du podium l’année suivante. L’Anglais a mis fin à ce cycle infernal en restant d’abord sagement dans l’ombre de son flamboyant coéquipier Daniel Sanders. Mais l’homme de la première semaine, « Chucky », s’est auto-éliminé bêtement en chutant au petit matin à la sortie du bivouac de Riyadh. Sam occupait déjà la tête du provisoire et l’a conservée quatre étapes d’affilée, sans avoir remporté la moindre spéciale. Pendant ce temps, trois autres ex-vainqueurs avaient trébuché en début de course pour se lancer ensuite dans une mission impossible : un véritable remake de 2021 pour Price et Brabec, rejoints cette année par le tenant du titre Kevin Benavides. Seul Matthias Walkner, autre ancien vainqueur en activité, et Adrien Van Beveren suivaient la ligne de Sunderland. L’officiel GasGas a porté l’estocade en s’imposant dans la spéciale 8. Le fameux coup d’avance qui lui permit de gérer la suite et de fomenter un plan dans la 10. Sunderland, comme Walkner, ont rendu la main avec l’intention de chasser le lendemain le lièvre bleu de Yamaha Van Beveren, alors leader virtuel du Dakar. Pablo Quintanilla réussi lui aussi à profiter de l’opportunité pour aller chercher la 2e place, qu’il avait déjà obtenue il y a deux ans.
Les jeunes marques ensuite comme Sherco et Hero ont aussi fait parler d’elles. Installés dans le top 5 durant presque toute la première semaine , Santolino et sa Sherco pouvaient espérer participer au combat des chefs avant que le vent ne tourne. Hero et Joaquim Rodrigues se sont eux offerts leurs baptêmes de victoires à l’étape 3, rendant un hommage spécial à Paolo Gonçalves. Sur les bords de la Mer Rouge, c’est une nouvelle fois cette couleur qui l’emporte, mais plus celle de Honda. GasGas lave ainsi l’affront infligé à KTM et devient la 6e marque à remporter le Dakar.
Dans la catégorie Rally 2 des pilotes non professionnels, Mason Klein, 20 ans, a dominé les débats devant Camille Chapelière, en s’offrant même un podium d’étape au passage. 19e scratch, le Français gagne trois rangs par rapport à sa première participation. C’est justement avec cette 22e place que Romain Dumontier complète le podium Rally 2.
Chez les motards sans assistance de la catégorie Original by Motul, le podium 2022 est sensiblement le même que l’an passé. Le Lituanien Arunas Gelazninkas conserve son titre. L’expérimenté Tchèque Milan Engel prend le second rang et le Français Benjamin Melot conserve sa 3e place.
Quads : Giroud, au nom du père
C’est une course par élimination, typique des scénarios du Dakar, qu’a remportée Alexandre Giroud qui avait commencé sa quinzaine par regarder les flambeurs s’épuiser aussi vite qu’ils brillaient ?
Le Lituanien Kancius, le Russe Maksimov et même le tenant du titre Manuel Andujar ont succombé à la précipitation. En revanche, l’américano-argentin Pablo Copetti semblait avoir intégré le concept de la course de fond, c’est donc avec lui que Giroud engagea son duel en deuxième semaine, avec l’avantage de la position de leader. Entre les deux rivaux, Copetti a été le premier à craquer, perdant sa position dans l’étape 10 en cassant son moteur. Un boulevard en direction de la Corniche de Jeddah s’est alors ouvert pour rendre hommage avec style à son père Daniel Giroud, qui avait été le premier quadeur à terminer le Dakar en 1997. Pas tout à fait aussi seul mais presque, Giroud fils domine le classement avec 2h21’ d’avance sur son compagnon de bivouac chez Drag’On, l’Espagnol Francisco Moreno.
« Proto-légers » : le doublé en contrôle de « Chaleco »
En changeant de catégorie après s’être imposé en T4 lors de l’édition en 2021, Francisco « Chaleco » Lopez s’attaquait au défi de la confrontation avec les OT3-Red Bull, qui avaient déjà fait main basse sur la majorité des étapes sans parvenir à exister au classement général il y a un an.
Les malheurs techniques ont très rapidement poursuivi l’équipe américaine, s’abattant sur Cristina Gutierrez, Guillaume de Mévius et Seth Quintero, et laissant ainsi la voie libre aux South Racing, emmenés par leur solide pilier chilien. A la journée de repos, Lopez bénéficiait d’un avantage de 25 min sur son jeune complice Sebastian Eriksson et surtout de 2h23 sur la pilote espagnole. Pas de quoi inciter « Chaleco » à batailler inutilement pour des victoires d’étapes, un terrain sur lequel s’est employé le bouillonnant Quintero.
Intenable, le gamin de 19 ans est finalement parvenu à trouver une régularité au plus haut niveau, alors qu’il était hors-jeu pour la gagne depuis une nuit presque entière passée sur l’étape 2. Avec au final 12 victoires sur 13 spéciales, le show Quintero tourne à la démonstration. La question de la comparaison avec les 11 spéciales remportées en 1994 par Pierre Lartigue au scratch (toutes catégories autos confondues !) anime les historiens et statisticiens du Dakar. Une chose est sûre : ce kid est un as !
SSV : Jones, la force tranquille
« Rien ne sert de courir, il faut partir à point » est probablement le proverbe parfait pour illustrer le déroulement de la course SSV. Sur les 13 spéciales au programme (en incluant celle de l’étape 1B), les pilotes polonais en ont gagné pas moins de neuf. Marek Goczal tient la palme avec six succès à son tableau de chasse contre deux pour son frère Michal et une pour Aron Domzala. Et pourtant aucun de ces trois-là ne figure sur le podium final à l’arrivée. Dans l’exercice imposé par les épreuves d’endurance, il faut savoir faire preuve de régularité et ne pas « brûler » les étapes ; une chose dont les représentants polonais ont manqué, jouant entre contre-performances et soucis mécaniques. Austin Jones en revanche s’est montré plus discret.
L’Américain a plusieurs fois flirté avec la victoire, mais il n’y est jamais parvenu. Il a toutefois figuré sur le podium quand il le fallait pour reprendre l’ascendant sur certains de ses adversaires à l’image du rookie Rodrigo Luppi De Oliveira. Le Brésilien s’est installé aux commandes du général avant de rencontrer un problème mécanique. Et c’est exactement ce qu’il s’est passé pour Gerard Farres, coéquipier de Jones chez South Racing, durant l’ultime spéciale. L’Espagnol était au pouvoir, mais une défaillance électrique a permis à Jones de coiffer la couronne de justesse pour deux minutes. Farres doit donc se contenter de la deuxième place devant un débutant prometteur en la personne de Rokas Baciuska. Un peu comme Jones, le Lituanien n’a pas fait de bruit avant de s’imposer lors de l’étape 10 et de récidiver deux jours après pour la finale. Sa constance a été la clé qui l’a aidé à se hisser sur la troisième marche du podium pour sa première fois au Dakar.
Camions : les Kamaz… façon Kamaz
Il est habituel de voir les camionneurs russes assumer sans complexe leur statut de favoris. Vainqueurs depuis le début du XXIe siècle de 18 éditions avec six pilotes différents, les Kamaz n’ont laissé échapper que quatre titres (K. Loprais en 2001, H. Stacey en 2007, G. De Rooy en 2012 et 2016), et ne sont pas passés à côté de leur sujet cette année en Arabie Saoudite. Les pilotes des quatre camions bleus ont remporté au moins chacune une étape, avec un sans-faute sur le tableau des étapes.
Au classement général, le tenant du titre Dmitry Sotnikov conserve sa couronne et emmène la procession bleue, avec 9’58 » d’avance sur son collègue quadruple vainqueur du Dakar Eduard Nikolaev (8e podium en 10 participations comme pilote !). Comme en 2011, les 4 premières places du général sont occupées par des Kamaz. Derrière eux, leur premier poursuivant, Janus Van Kasteren, se fait une place dans l’élite en se hissant à la 5e place… mais à plus d’une heure du dernier Kamaz tout de même.
LA PERF’
Deux « rookies » aux profils antinomiques ont écarquillé les yeux des observateurs du Dakar dans la catégorie, sans qu’il soit aisé de niveler leurs performances respectives. Danilo Petrucci était précédé de son statut de pilote de MotoGP, vainqueur de deux Grand Prix et classé à quatre reprises dans le Top 10 du championnat (6e en 2019).
Sa tentative sur le Dakar pouvait relever de la simple distraction, mais l’Italien a prouvé sur les pistes qu’il s’agissait bien d’une sérieuse reconversion. Rarement un apprentissage n’aura été aussi rapide, « Petrux » étant devenu, de mémoire de Dakarien, l’unique exemple d’un pilote parvenant à s’imposer sur une étape sans avoir jamais pris part à un rallye-raid. Le débutant trentenaire s’est montré plus discret après l’exploit qu’il a accompli sur la 5e étape, achevant finalement le rallye en 90e position. Du haut de ses vingt ans, Mason Klein semble avoir déjà quelques leçons de régularités à donner à Petrucci. Le gamin Américain s’était déjà fait remarquer sur le Rallye du Maroc et a répondu à toutes les attentes placées en lui. De son fief d’Agua Dulce, Mason n’a découvert l’existence du Dakar qu’en 2018 et en a depuis fait un objectif. Pour son baptême, il a réussi à signer un podium d’étape et aligne 6 places dans le Top 6. Au classement général, on trouve son nom à la 9e ligne… voilà qui promet.
LA STAT’ : 4
Lors de l’étape 3, Carlos Sainz a offert à Audi sa première victoire au Dakar depuis 1985. À l’époque, il s’agissait de trois Audi. Des Quattro de l’équipe privée française Malardeau. Depuis, ses coéquipiers Mattias Ekström et Stéphane Peterhansel ont chacun ajouté une croix sur le tableau de chasse du constructeur allemand. Sainz a remis le couvert à l’occasion de l’avant-dernière étape pour porter à quatre le nombre de succès du clan Audi Sport en 2022.
Il faut bien évidemment rappeler que Peterhansel a bénéficié de la clémence du règlement W2RC qui s’applique dorénavant au Dakar pour reprendre la course malgré sa casse d’amortisseur survenue lors de l’étape 2. Néanmoins, pour sa première fois au Dakar, la Audi RS Q e-tron propulsée par un moteur hybride est très vite devenue la première voiture à s’imposer en T1-Ulimate, la catégorie introduite cette année et réservée aux engins à motorisations alternatives. Parmi les retours aussi fracassants du XXIe siècle, on peut citer celui de Volkswagen en 2005 qui s’est imposé à cinq reprises et a placé deux de ses Touareg dans le Top 10 avec Jutta Kleinschmidt et Bruno Saby. Mais le constructeur a dû attendre 2009 avec Giniel De Villiers pour gagner le Dakar. D’autres en revanche ont été un peu plus rapides pour y arriver à l’instar de Peugeot de retour en 2015 avec la 2008 DKR. Le bilan de la première année de la firme au lion se résume à la 11e position de Stéphane Peterhansel, son seul représentant classé, et aucune victoire. Mais en 2016, Stéphane Peterhansel, Carlos Sainz et Sébastien Loeb ont cumulé pas moins de neuf succès et la couronne avec « Peter ». Avec un Top 10 final grâce à Ekström et ses quatre victoires, Audi fait donc mieux que Peugeot. Pour l’an prochain, il y a fort à parier que la marque aux anneaux aura gommé les petits défauts de jeunesse de son RS Q e-tron et pourra viser à nouveau mieux que le constructeur français.
SUR UN AIR DE CLASSIC
La 2e édition du Dakar Classic, investie par un grand nombre de spécialistes de la discipline a réservé plus d’une surprise. La première, c’est que ce sont deux parfaits novices de la régularité qui ont fait leur loi. Avec 399 points à l’issue de la course, Serge Mogno et Florent Drulhon se sont révélés intraitables. Non seulement ce score est minime et correspond aux pénalités que bon nombre de concurrents ont reçu chaque jour, mais il faut le mettre à la lumière de leurs poursuivants. Arnaud et Adeline Euvrard, des habitués pour le coup. Avec un matelas de 200 de points, les vainqueurs possèdent l’écart le plus important sur leurs concurrents directs du Top 10. De quoi faire pâlir les spécialistes Jesus Fuster Pliego et Juan Carlos Ramirez Moure, 3e avec le double de points. Quatrième et vainqueurs haut la main de la catégorie H3, Jérôme et Anne Galpin dans leur Protruck sont au pied du podium, mais aussi et surtout les seuls engagés en catégorie haute à être parvenus à entrer dans le match. Au milieu de quatre équipages Espagnols et d’autant de Français dans le Top 10, le camion du team Feryn prouve qu’une assistance peut parfois dépasser le véhicule qu’elle suit ! Les Belges Tom De Leeuw, Cédric Feryn et Bjorn Burgelman terminent 8e dans leur Mercedes 2635A. Moins de 50 points devant la Porsche du tenant du titre. Marc Douton, accompagné de Jérémy Athimon son mécanicien de la première édition, prouve qu’il faudra à nouveau compter sur lui en 2023. Quatre Toyota Land Cruiser sont dans le Top 10, dont celui des vainqueurs. Une performance qui fait écho à celle de Nasser Al Attiyah. Dans vingt ans, le Hilux T1+ sera peut-être engagé en Dakar Classic, qui sait !
Réactions :
Pablo Quintanilla : « c’est le Dakar le plus stressant que j’ai couru »
Deuxième du Dakar et premier des quatre mousquetaires Honda, le Chilien est passé proche du triomphe. Il y a un an, il quittait Husqvarna pour remplacer Benavides parti chez KTM. Transfert réussi pour « Quinty ».
« Je suis super content de mon résultat. La course a été très, très difficile, j’ai donné le meilleur, c’est un bon résultat pour moi avec une nouvelle équipe. On s’est battu depuis le début, cela a été dur physiquement et mentalement. Mais je suis très heureux de mes performances durant la course. Je tiens à remercier mon équipe pour le travail incroyable qu’elle a fourni durant deux semaines, cela a été dur pour tout le monde avec beaucoup de stress à essayer de mettre en place une stratégie. Au final, je suis super content et je veux remercier aussi tous les gens qui me soutiennent, en particulier les Chiliens qui m’écrivent tout le temps. Je pense que c’est le Dakar le plus stressant que j’ai couru. La deuxième semaine a été sous le signe de la stratégie et c’est difficile de mettre la bonne en place. Mais c’est la course, le plus important est de donner le meilleur de soi, parfois on gagne, parfois pas. »
Matthias Walkner : « Ce podium, presque comme une victoire »
Le pilote autrichien qui s’était imposé en 2018 monte pour la 4e fois de sa carrière sur le podium du Dakar, cette fois-ci en 3e position.
« Si on m’avait dit que je pouvais signer pour un Top 3 avant le rallye, je l’aurais pris. Il peut se passer tellement de choses sur la route, avec autant d’heures sur la moto. On a vu que Kevin Benavides a eu des problèmes, Daniel Sanders a chuté, il y a toujours des problèmes qui peuvent survenir. Il y a toujours des hauts et des bas, donc au final je suis super heureux que ça se soit si bien passé, même si c’était stressant. Nous sommes premier et troisième avec cette nouvelle moto, donc c’est très bien. Je vais profiter de finir sur ce podium qui est presque une victoire. J’ai fait de mon mieux pendant ces 12 étapes. »
Sam Sunderland : « Quand on gagne le Dakar, c’est qu’on le mérite »
Le pilote britannique remporte pour la deuxième fois le Dakar après son succès en 2017, et après avoir dû se contenter de la 3e place l’année dernière.
« Je ne peux pas être plus heureux. Ces dernières étapes étaient si difficiles et stressantes… avec cette navigation, tellement compliquée et à certains moments ça n’allait pas dans le bon sens, parfois ma tête allait exploser. Les dix dernières minutes, je n’étais même pas certain de gagner, rien que de m’entendre dire que je viens de gagner mon 2e Dakar, c’est très émouvant… un rêve qui devient réalité. Je n’avais pas eu ma meilleure saison cette année, mais quand on gagne le Dakar c’est qu’on le mérite. Je suis tellement heureux. »
Nasser Al Attiyah : « trois équipes solides capables de gagner »
« Cela a été un Dakar incroyable pour nous. Notre dernière victoire remonte à 2019 et nous sommes satisfaits de la nouvelle réglementation T1+. Il y avait trois équipes solides capables de gagner. Matthieu et moi, l’équipe, nous avons tous réalisé un beau travail pour gagner. Cela fait deux ans que nous sommes en Arabie Saoudite et que nous finissons deuxième, nous sommes vraiment content d’atteindre ce but. Toyota Gazoo Racing a fait un super travail en l’espace d’un an en construisant cette nouvelle voiture. Nous n’avons pas rencontré un seul problème durant toute la course, nous faisions attention, mais maintenant nous savons que nous avons une très bonne voiture et on va aussi faire de notre mieux à présent pour le championnat du monde. Depuis le premier jour, nous avons creusé un écart que nous avons ensuite géré. Nous sommes vraiment heureux et je pense que d’ici une semaine ou dix jours on pensera déjà au prochain Dakar. Nous sommes chanceux de disputer le Dakar en Arabie Saoudite et je tiens à remercier le gouvernement de nous donner cette opportunité de découvrir de si beaux paysages. »
Alexandre Giroud : « Je n’ai pas de mots »
« C’est fantastique, c’est encore dur de réaliser, je n’ai pas de mots. Depuis les 100 derniers kilomètres, je me dis que c’est dans 50 kilomètres, dans 40, dans 30… je ne suis jamais allé aussi doucement, je me suis même perdu tellement je n’étais pas dans le truc. Il aura fallu attendre 25 ans après que mon père ait commencé à nous faire rêver. On a tout partagé avec lui, mais malheureusement il n’est pas là aujourd’hui. Ça fait plusieurs années que je viens mais au début c’était sans mécaniciens. Cela fait maintenant deux ou trois au l’équipe est opérationnelle, et l’expérience fait qu’on arrive aujourd’hui à être sur le podium. C’est une belle victoire. »
Francisco « Chaleco » Lopez : « Un scénario très différent”
« C’était une longue course, et pendant deux semaines nous n’avons pas connu beaucoup de problèmes. C’était un scénario très différent de l’année dernière, lorsque j’avais vraiment dû attaquer tous les jours. A partir de l’étape 2 nous avions beaucoup d’avance et il fallait juste nous concentrer tous les jours sur la mission de rejoindre l’arrivée. Je suis vraiment heureux qu’on ait pu s’imposer avec ce type de stratégie, c’était une course de résistance, il ne fallait rien casser. Et finalement on profite autant de la victoire. »
Austin Jones : « Ce pour quoi on s’entraîne depuis trois ans »
« Je vous avais dit hier à l’arrivée que tout allait se jouer à la fin et c’est exactement ce qui s’est passé. On a vécu une journée sans soucis aujourd’hui, j’ai attaqué autant que possible, on a commis quelques erreurs, mais au final, on l’a fait. C’est fou, je remercie mon copilote Gustavo Gugelmin qui a fait un super travail et m’a permis de me battre jusqu’à la fin, tout le team South Racing, Scott… désolé, je ne sais pas quoi dire, je suis comme fou. On savait que l’on avait un écart de 1’41’’ ce matin et qu’il fallait essayer de rester calme, ne pas faire d’erreur. On savait ce qu’il fallait faire, on avait un but et on l’a atteint. Le Dakar représente tout, ce pour quoi on s’entraîne depuis trois ans, c’est le but de tout pilote de rallye-raid. Le réaliser comme ça, juste sur le fil, c’est une belle histoire ! »
Dmitry Sotnikov : « super d’être ici et de gagner pour la deuxième fois »
Dmitry remporte son deuxième Dakar et emporte trois autres Kamaz dans son sillage.
« C’est super d’être ici et de gagner pour la deuxième fois. Nous avions un nouveau camion sur lequel nous avons beaucoup travaillé cette année. Je suis fier que nous soyons toujours devant au Dakar et nous allons nous préparer pour l’année prochaine. Je suis vraiment fatigué par ces deux semaines, j’ai besoin de redescendre pour réaliser. Eduard était proche, c’est un bon pilote, mais il m’a aussi conseillé et j’aurais fait la même chose pour lui. Je pense que cette course nous fait tous augmenter notre vitesse et je pense que l’on va revenir encore plus fort pour la prochaine édition. »
Sébastien Loeb : « On a quand même réussi à se battre »
Le pilote français a tenté pendant presque tout le rallye de combler son retard sur Nasser Al Attiyah, mais termine son 6e Dakar en 2e position, comme en 2017 lorsqu’il avait été battu dans son duel avec Stéphane Peterhansel.
« Je pense qu’on a fait un beau rallye. On a eu un souci au début et vu les écarts qu’il y a eu sur les étapes de ce rallye, on n’a pas pu combler notre retard. On a essayé d’attaquer tout le long, donc on ne peut pas se reprocher grand-chose. Cela fait partie du jeu, c’est un sport mécanique et il faut l’accepter. Le Dakar, c’est surtout une épreuve qui est très longue, donc cela peut paraître cruel quand on a un problème sur la fin, mais notre situation était différente, nous avons perdu du temps au début. Sur le moment de notre problème, on s’est dit « c’est fini », mais on a quand même réussi à se battre, même si le match était à distance. On ne pouvait que grappiller un peu de temps. Nasser a une expérience énorme, un copilote qui ne fait pas beaucoup d’erreurs, donc il a très bien géré sa course. J’ai quand même pris du plaisir parce qu’à chaque fois qu’on lui reprenait du temps, c’était un bon moment ».
Yazeed Al Rajhi : « le plus important c’est que tous les concurrents aient pu profiter de la course en Arabie Saoudite »
Le Saoudien signe son premier podium sur le Dakar, à domicile.
« Je suis très content et je tiens à remercier tous ceux qui m’accompagnent, mon équipe, les mécaniciens, Jean-Marc Fortin mais aussi les organisateurs qui maîtrisent leur sujet. Je suis sur le podium, mais le plus important c’est que tous les concurrents aient pu profiter de la course en Arabie Saoudite. Je suis aussi heureux pour tous les spectateurs qui ont pu nous voir et bien sûr pour notre premier podium. Si Dieu le veut, on y restera à présent ! »
Communiqué – Dakar
Crédits photos – Dakar – Red Bull
Crédits vidéo – Dakar youtube