Le Finlandais Kalle Rovanperä s’est installé en tête du Rallye d’Estonie après une dernière spéciale spectaculaire ayant vu Elfyn Evans céder les commandes vendredi soir.
Magistral vendredi matin, Elfyn Evans (Toyota GR Yaris Rally1) remportait les quatre premières spéciales de la première boucle et la première de l’après-midi sur les routes sèches près de Tartu pour se construire un matelas de près de vingt secondes sur Kalle Rovanperä (Toyota GR Yaris Rally1).
Le Finlandais réduisait toutefois de moitié son déficit dans les deux tests suivants, marqués par l’arrivée d’averses intermittentes, avant l’ultime secteur chronométré du jour à Vastsemõisa (6,70 km). Sous une pluie battante, l’ouvreur profitait de meilleures conditions que ses rivaux sur une terre sablonneuse se transformant rapidement en boue avec des ornières gorgées d’eau.
Le leader du championnat signait ainsi son troisième scratch consécutif avec près de quinze secondes d’avance tandis qu’Elfyn Evans glissait hors de la route gluante pour rejoindre les buissons. Concédant plus de vingt-deux secondes à son équipier, le Gallois voyait son avantage se transformer en retard de 11 »7.
« Je ne m’attendais pas à être en tête ce midi », admettait Kalle Rovanperä. « Nous avons fait du bon travail en ouvrant la route et nous avons aussi connu de bons moments dans l’après-midi. Bien sûr, la météo dans la dernière spéciale nous était favorable. Nous avons gagné du temps quand les autres ont dû composer avec la pluie. »
En parallèle, Elfyn Evans expliquait ses péripéties : « Les conditions étaient assez horribles avec beaucoup d’aquaplaning au début de la spéciale. Nous avons connu une petite chaleur et disons que j’ai été un peu plus prudent après ça. C’était un peu une surprise, les conditions étaient tellement mauvaises sur les premiers kilomètres. »
Sur ses terres, Ott Tänak (Hyundai i20 N Rally1) devait composer avec des problèmes de maniabilité tout au long de la journée. Lorsqu’une bouche d’aération dirigée vers son pare-brise se détachait dans Vastsemõisa, celui-ci s’embuait rapidement, provoquant une petite sortie de route. L’Estonien reprenait toutefois son chemin pour terminer l’étape au troisième rang, à 44 »3 du leader.
Ralenti par des problèmes de freins dans la matinée, Esapekka Lappi (Toyota GR Yaris Rally1) était l’un des trois pilotes de pointe à sortir de la route dans le même virage de la dernière spéciale. Le Finlandais conservait toutefois la quatrième place, 21 »6 derrière Ott Tänak.
Discret, Thierry Neuville (Hyundai i20 N Rally1) complétait le top cinq, lui aussi après avoir rencontré des soucis de maniabilité. Impuissant face au retour d’Esapekka Lappi dans l’après-midi, le Belge pointait à sept secondes de son rival finlandais.
Adrien Fourmaux (M-Sport Ford Puma Rally1) était à près d’une minute derrière après une erreur provoquée par la panne de ses essuie-glaces dans l’avant-dernière spéciale. Le Français gagnait toutefois une position lorsque son équipier et compatriote Pierre-Louis Loubet (M-Sport Ford Puma Rally1) perdait plus de deux minutes avec un tonneau dans le virage piégeux du dernier test.
Victime d’un tonneau jeudi au shakedown, Takamoto Katsuta (Toyota GR Yaris Rally1) en profitait également pour se hisser au septième rang et reprendre confiance. Lui aussi victime du virage tant redouté de Vastsemõisa, Gus Greensmith (M-Sport Ford Puma Rally1) se classait huitième devant Pierre-Louis Loubert et Andreas Mikkelsen (Skoda Fabia Rally2), leader du WRC2.
En tête du rallye jeudi soir, Craig Breen (M-Sport Ford Puma Rally1) perdait gros. Quatrième ce matin, l’Irlandais sortait de la route pour taper un poteau dans l’herbe. L’impact cassait la suspension avant gauche de sa voiture tout en provoquant son abandon immédiat.
Samedi, la deuxième étape sera disputée autour de la station de ski d’Otepää. Le programme suivra un format similaire avec deux boucles de quatre spéciales parcourues le matin et l’après-midi autour d’un passage à l’assistance. La journée se terminera par un nouveau passage dans la spéciale de Tartu empruntée jeudi soir. Les neuf secteurs chronométrés totaliseront 95,40 km d’action.
WRC2
Prise de risque payante pour Mikkelsen
Le Norvégien Andreas Mikkelsen a bouclé la première étape du Rallye d’Estonie avec 12 »1 d’avance sur ses poursuivants grâce à une attaque savamment dosée dans la dernière spéciale du jour.
Dans la bataille passionnante animant l’antichambre de la catégorie reine, Andreas Mikkelsen (Škoda Fabia Rally2) frappait le premier dans Peipsiääre. L’avantage du pilote norvégien était toutefois de courte durée puisque son équipier Emil Lindholm (Škoda Fabia Rally2) prenait les devants dans le test suivant avant de conserver la première place pour le reste de la matinée.
Le duo Toksport WRT se tenait en quelques dixièmes de seconde seulement tout au long de l’après-midi jusqu’à ce qu’une crevaison à l’avant gauche ne coûte près d’une minute à Emil Lindholm dans l’avant-dernière spéciale du jour. Andreas Mikkelsen héritait alors de la tête pour 1 »7 seulement face à Teemu Suninen (Hyundai i20 N Rally1).
Si les fortes averses dans Vastsemõisa transformaient les routes en véritable patinoire, Andreas Mikkelsen saisissait sa chance pour gagner 10 »2 en 6,7 kilomètres seulement pour reléguer son rival à 12 »1 avant la deuxième étape samedi.
Le Norvégien pourrait réaliser une bonne opération s’il venait à s’imposer en Estonie après deux abandons consécutifs dans la défense de son titre.
« C’était une très bonne journée », a déclaré Mikkelsen. « Je pense que nous avons piloté intelligemment, comme lors des rallyes précédents. Nous avons attaqué quand nous étions à l’aise et nous avons joué la sécurité lorsque le risque de crevaison était élevé dans les ornières. Nous avons une belle avance pour demain et j’espère que nous pourrons passer un bon samedi, mais la route est encore longue. »
Leader du WRC2 Junior, Marco Bulacia (Skoda Fabia Rally2) complétait le podium provisoire à 37 »7 de son équipier en tête de la catégorie. Le Bolivien possédait également un avantage de 18 »7 sur Emil Lindholm, quatrième après sa crevaison.
Jari Huttunen (M-Sport Ford Fiesta Rally2) n’intégrait le trio de tête que sur l’une des huit spéciales du jour malgré son meilleur temps jeudi soir à Tartu. Le Finlandais accusait un retard de 14 »0 sur Emil Lindholm, tout en précédant le leader du championnat, Kajetan Kajetanowicz (Skoda Fabia Rally2).
Egon Kaur (Volkswagen Polo GTI R5) était placé en embuscade dans la bataille pour le podium malgré un pare-chocs perdu dans la deuxième spéciale du jour. Les choses allaient de mal en pis pour l’enfant du pays, contraint à l’abandon après deux crevaisons alors qu’il n’avait embarqué qu’une roue de secours.
En parallèle, Fabrizio Zaldivar (Hyundai i20 N Rally2) devait composer avec un arbre de transmission cassé dans la deuxième boucle tandis qu’Hayden Paddon (Hyundai i20 N Rally2) devait écourter son retour en mondial à mi-parcours après un test positif au Covid-19. Enfin, Bruno Bulacia (Skoda Fabia Rally2) était également contraint à l’abandon dans la matinée.
WRC3
Pajari irréprochable
Le Finlandais Sami Pajari est bien parti pour accentuer son avance au championnat après sa prestation parfaite vendredi au Rallye d’Estonie.
Sami Pajari prenait la mesure des conditions météorologiques changeantes pour remporter les huit spéciales sur terre du vendredi et se construire une avance de 56 »0 au sein du plateau intégralement composé de Ford Fiesta Rally3.
Lauri Joona était son plus proche poursuivant malgré une crevaison dans la première spéciale de la journée. Le Finlandais avait brièvement mené les débats après la super-spéciale de Tartu jeudi soir, mais il restait sans voix face au rythme de son compatriote dès le véritable coup d’envoi des hostilités.
« Nous avons évidemment une belle avance avance, mais le chemin est encore long », temporisait le leader. « Nous ne pouvons rien prendre pour acquis. »
Protégé de la Motorsport Ireland Rally Academy, William Creighton terminait cette première étape à 59 »6 de Lauri Joona pour compléter le podium provisoire devant Mcrae Kimathi.
Roope Korhonen voyait sa journée s’arrêter après une seule spéciale, victime de problèmes de direction assistée. Kaspar Kasari s’arrêtait également en raison de problèmes mécaniques dans l’ES7.
JUNIOR WRC
Pajari creuse l’écart
Champion FIA Junior WRC en titre, le Finlandais s’est construit une belle avance au Rallye d’Estonie tout en profitant des soucis de Robert Virves sur ses terres vendredi.
Sami Pajari et Robert Virves se démarquaient rapidement dans la catégorie intégralement composée de Ford Fiesta Rally3 préparées par M-Sport Poland puisque les deux hommes se livraient un véritable duel sur les pistes extrêmement rapides autour de Tartu.
Robert Virves était le premier à donner le ton avec trois scratches en quatre spéciales vendredi matin. Toujours près derrière, Sami Pajari accentuait la pression dans la deuxième boucle avant de s’emparer des commandes grâce à un superbe passage dans Peipsiääre 2. En parallèle, son adversaire pliait une suspension dans l’avant-dernier test et chutait au quatrième rang en perdant plus d’une minute et demie pour ramener sa voiture au parc d’assistance.
Victime d’une crevaison dans l’ES2, Lauri Joona profitait de ce rebondissement pour prendre la deuxième place à 56 »0 de Sami Pajari.
« J’ai vraiment aimé la bataille avec Robert », rayonnait Sami Pajari. « Ce qui lui est arrivé est dommage, mais cela nous offre une grosse avance. Le rallye est encore long et nous ne pouvons rien prendre pour acquis. »
Jon Armstrong complétait le trio de tête, 7 »2 derrière Lauri Joona. Le Britannique travaillait d’arrache-pied pour trouver les bons réglages dans les profondes ornières de l’après-midi et il retrouvait le parc d’assistance avec 31 »3 de marge sur Robert Virves. William Creighton finissait la journée au cinquième rang, 21 »1 plus loin.
Le Kenyan Mcrae Kimathi fermait la marche à l’issue d’une journée où l’intégralité du plateau ralliait l’arrivée malgré les embûches du parcours.
Communiqué WRC
Crédits photos, Red Bull, WRC