Le Français Sébastien Ogier a rapidement établi le rythme de référence jeudi pour terminer la première soirée de la saison 2023 du Championnat du Monde FIA des Rallyes avec un bon avantage en tête du Rallye Monte-Carlo.
Octuple vainqueur dans les Alpes, Sébastien Ogier (Toyota GR Yaris Rally1) se montrait intouchable en signant les deux premiers meilleurs temps de la saison pour prendre six secondes d’avance sur son équipier Elfyn Evans (Toyota GR Yaris Rally1) après 40,02 kilomètres d’action.
L’entame inhabituellement sèche de cette épreuve emblématique renforçait l’importance des pneumatiques, plusieurs pilotes ayant fait surchauffer leurs gommes dans les cols sinueux autour du Turini. Malgré cela, Sébastien Ogier restait imperturbable et pouvait se réjouir de ne pas ouvrir la route. Sa position éloignée dans l’ordre des départs jouait même en sa faveur puisque le Français pouvait repérer les sections piégeuses aux traces laissées par ses concurrents.
« Ce n’est jamais simple de prendre le départ de ce rallye de nuit, mais les conditions n’étaient pas si inégales au moins », commentait-il. « Il n’y avait qu’un seul virage vraiment piégeux et, pour une fois, je n’étais pas le premier sur la route. J’ai donc pu m’appuyer sur les trajectoires laissées par les autres. Cela a aidé. Je pense que c’est un bon début. Nous en sommes satisfaits, mais la route est encore longue. »
Ott Tänak (M-Sport Ford Puma Rally1) complétait le trio de tête, 9 »4 derrière Elfyn Evans. L’Estonien connaissait toutefois une nuit difficile pour ses débuts avec sa nouvelle monture. Un problème électrique sur la liaison avant l’ES1 ne le mettait pas dans les meilleures conditions et sa nervosité ne faisait qu’augmenter en devant parcourir les deux spéciales sans cinquième vitesse.
À seulement un dixième de seconde du podium, on retrouvait Thierry Neuville (Hyundai i20 N Rally1). Le Belge avait perdu huit secondes en calant après avoir glissé sur une plaque de verglas. Victime du même piège, le pilote privé Jourdan Serderidis (M-Sport Ford Puma Rally1) s’en tirait moins bien puisqu’il perdait plus d’une minute avant de pouvoir repartir, les spectateurs ayant tiré sa voiture du fossé.
Champion du monde en titre, Kalle Rovanperä (Toyota GR Yaris Rally1) devait ajuster son style de pilotage pour éviter la surchauffe des pneus tendres chaussés à l’avant de sa monture. Cinquième, le Finlandais est actuellement entouré par des Hyundai, 1 »6 devant Thierry Neuville et 15 »0 devant Dani Sordo (Hyundai i20 N Rally1).
Pierre-Louis Loubet (M-Sport Ford Puma Rally1) adoptait une approche prudente pour finir sa première soirée en tant que pilote M-Sport Ford World Rally Team à plein temps en septième position. Nouveau venu chez Hyundai, Esapekka Lappi (Hyundai i20 N Rally1) en faisait de même en le talonnant à 1 »1.
Auteur du quatrième meilleur temps dans La Bollène-Vésubie – Col de Turini, Takamoto Katsuta (Toyota GR Yaris Rally1) perdait gros en étant trahi par son frein à main dans le test suivant. Le Japonais concédait du temps dans la série d’épingles serrées et rétrogradait au neuvième rang, à 57 »0 du leader.
Vendredi, les équipages mettront le cap au nord pour deux boucles de trois spéciales cumulant 105,34 kilomètres chronométrés. Roure – Roubion – Beuil (18,33 km), Puget-Théniers – Saint-Antonin (19,79 km) et Briançonnet – Entrevaux (14,55 km) seront empruntées par deux fois, le matin et l’après-midi. Après leur départ du parc d’assistance, aucune assistance ne sera possible jusqu’à leur retour à Monaco peu avant 19h00…
WRC2 – Gryazin donne le tempo d’entrée
Nikolay Gryazin a remporté les deux spéciales disputées jeudi soir pour prendre les rênes du WRC2 dès le coup d’envoi de la saison au Rallye Monte-Carlo.
Pour la première apparition en WRC de la nouvelle Škoda Fabia RS Rally2, Nikolay Gryazin faisait forte impression en se construisant une avance de 16 »7 en seulement 40,02 kilomètres chronométrés jeudi soir. Le pilote Toksport WRT ne montrait aucun signe d’hésitation au volant de sa nouvelle monture.
Évitant tout problème lié à la présence de plaque de verglas, il remportait la première spéciale pour 7 »9 avant de récidiver avec un avantage de 8 »6, laissant ainsi deux concurrents français dans son sillage : Stéphane Lefebvre (Citroën C3 Rally2) et Yohan Rossel (Citroën C3 Rally2), séparés par 1 »6.
Yohan Rossel pouvait regretter le calage lui ayant fait perdre cinq secondes au départ de l’ES1 : « Je pense que je ne suis qu’un amateur, je crois que j’ai perdu cinq secondes ! », ironisait Yohan Rossel à l’arrivée de la spéciale tout en insistant sur le fait qu’il pourrait récupérer le temps concédé d’ici la fin du week-end.
Grand espoir espagnol, Pepe López (Hyundai i20 N Rally2) se plaçait en quatrième position, 27 »8 derrière Yohan Rossel. Transfuge de l’élite, Adrien Fourmaux (M-Sport Ford Fiesta Rally2) complétait le top cinq à l’issue de cette première soirée, 6 »4 devant Chris Ingram (Škoda Fabia Rally2 Evo), pilote Toksport WRT et champion d’Europe des rallyes 2019.