L’avant dernière spéciale au Kazakhstan a vu la victoire de Stéphane Peterhansel (Peugeot 3008DKR n°106) en catégorie auto. Chez les camions, c’est Eduard Nikolaev (Kamaz-Master n°307) qui signe son premier succès partiel à la veille de l’entrée sur le territoire chinois. Comme c’est le cas depuis quelques étapes disputées dans les vastes steppes kazakhes, ce sont les équipages qui s’élancent à l’arrière du peloton qui arrivent à maintenir le rythme le plus soutenu.
Autos : ‘Peter sur la ‘Kamaz highway’
En arrivant au bivouac champêtre d’Urdzhar niché à flanc de colline à l’extrême sud-est du Kazakhstan, Stéphane Peterhansel et Jean-Paul Cottret ont retrouvé le sourire. Après deux jours particulièrement difficiles, l’équipage le plus titré de la planète rallye-raid signe sa 2e victoire d’étape sur ce Silk Way Rally 2017. Et même si, en démarrant en 25e position, la Peugeot 3008DKR n°106, victime de tonneaux mardi et de soucis d’amortisseurs hier, a profité des traces laissées par les camions et, notamment les Kamaz, cette victoire fait du bien. D’autant qu’avec encore 8 jour de course au programme et plus de 2.000 km de secteurs chronométrés à parcourir ‘Peter’, revenu dans le Top 10 au général, ne pointe qu’à 1h52 de la 3e place. Après avoir rattrapé Cyril Despres, l’ouvreur du jour, juste avant CP2, Sébastien Loeb (Peugeot 3008DKR Maxi n°104) se contenta de jouer la sécurité, question d’assurer son important viatique au classement général, mais aussi le petit quart d’heure repris sur son dauphin à la faveur de cette 6e spéciale. Le Chinois Han Wei (Geely SMG Buggy n°107), troisième du jour, s’empare de la 4e place au général. Quant à son compatriote Lu Binglong (Baïcmotor n°130), il devance à nouveau son équipier français, Christian Lavieille qui complète le Top 5 du jour.
Catégorie T2 en bref
Plus qu’une 5e victoire d’étape d’Adrian DiLallo (Isuzu MU-X n°135), l’info du jour en catégorie T2 fut incontestablement l’abandon, ce matin avant le départ de la spéciale, de la Toyota Land Cruiser n°133 du Japonais Akira Miura et du Français Laurent Lichtleuchter. Victime d’une violente sortie de piste hier, endommageant irrémédiablement le train avant de leur véhicule, c’est la mort dans l’âme que l’équipage du team officiel Toyota Autobody a été contraint de renoncer…
Camions : Nikolaev : c’est bon pour le moral !
Pour Eduard Nikolaev (Kamaz-Master n°307) cette première victoire d’étape sera peut-être le tournant de son Silk Way Rally. Relégué hors du top 5 à plus de 2 heures de ses équipiers, leaders de l’épreuve, le ‘Prince Eduard’, victime d’un bris de cardan lors de la 3e étape s’est, lui aussi , remonté le moral. Et pourtant, cette victoire n’aura tenu qu’à… un fil. Tant Siarhey Viazovich (MAZ n°304) et Martin Kolomy (Tatra n°311), lui ont collé aux basques durant toute la spéciale. Pointé à 2 petites secondes de Nikolaev à 57 km de l’arrivée, le Biélorusse fut stoppé net dans son ‘sprint final’ et retardé durant près d’une heure par des problèmes moteur. Kolomy, le ‘Tchèque Supersonique’ échouait, lui, à 39 secondes. Troisième de la spéciale Dmitry Sotnikov (Kamaz-Master n°303) conserve la tête du général, 2m12s devant son équipier Shibalov, tandis que Kolomy complète le podium provisoire à 12m53s.
ROAD BOOK
Demain : «Au pays de l’or noir»
Quatrième et ultime spéciale au Kazakhstan juste avant le passage de la frontière chinoise ce magnifique secteur de 106 km sera un pur plaisir pour les pilotes. La végétation sera dense et le relief vallonné. L’arrivée sera jugée pratiquement à la frontière, avant 250 kilomètres de liaison jusqu’au bivouac de Karamay, connu pour son complexe pétrolier d’extraction et de raffinage.
RÉACTIONS AUTOS
Stéphane Peterhansel (FRA/Peugeot 3008DKR Maxi n°106) : «C’est certes une victoire qui fait du bien. Nous prenons quasiment 15 minutes au deuxième du général, mais il n’y a pas beaucoup de gloire à en tirer. En passant derrière les camions c’est quasiment une autoroute. Avec 1h52 de retard sur la 3e place au classement général, je ne suis pas sûr que nous allons pouvoir viser le podium avec 8 étapes à disputer. Même si c’était le cas, je crois que notre team préfèrerait que nous nous occupions de Sébastien et de Cyril. »
Sébastien Loeb (FRA/Peugeot 3008DKR Maxi n°104): « Nous avons repris Cyril vers la mispéciale et nous sommes restés un peu derrière lui. Ils ont commis une erreur et nous sommes passés devant. Ensuite c’est nous qui nous sommes trompés et ils ont repris la tête. Ce fut un chassé-croisé jusqu’à l’arrivée. Sur la fin la navigation était vraiment compliquée. En entrant en Chine, le profile des spéciales sera fort différent. Certes nous avons acquis plus d’expérience, mais une erreur ou un ensablement reste toujours possible. Il faut donc rester particulièrement concentré même si nos possédons un bel avantage.»
Cyril Despres (FRA/Peugeot 3008DKR n°100): «C’est tellement compliqué d’ouvrir la piste sur ce type de spéciales que nous savions que nous allions nous faire manger aujourd’hui. Assis dans leur cabine à 2,5 mètres de haut, les camions ont visibilité que nous n’avons pas. Sur ce type de traces sur l’herbe, ce n’est pas facile de suivre la piste et le cap n’est pas facile à tenir. Nous sommes néanmoins parvenus à rester devant pendant un bon petit temps car David a fait un excellent boulot. Quand Seb nous a repris, nous nous sommes échangé la tête quelques fois. Ce que j’ai repris hier, je l’ai perdu aujourd’hui. Ce ne sera pas facile de reprendre du temps, mais le rallye est encore long et nous devons rester concentrés et voir ce qui arrive.»
Bryce Menzies (USA/Mini John Cooper Works n°105): «Nous étions vraiment sur un bon rythme en début de spéciale. Nous avons pas attaqué et passé deux voitures avant de devoir nous arrêter à mi-spéciale à cause d’une crevaison. Ensuite c’est le vérin qui nous a lâché, ce qui nous a fait perdre pas mal de temps. Sur la fin, dans la fine poussière, la visibilité était insuffisante pour dépasser. On est toujours bien en course. Demain c’est une étape courte et nous allons attaquer. Ensuite dans le sable et les dunes chinoise, nous allons être en mesure d’attaquer un peu plus encore.. »
CAMIONS
Eduard Nikolaev (RUS/Kamaz-Master n° 307) : «Cette spéciale était très variée et belle, avec de beaux sauts et quelques endroits spectaculaires. Nous avons coupé quelques virages sur base des traces de véhicules qui nous précédaient, mais globalement nous avons roulé sur les traces de nos équipiers. Nous avons rattrapé Shibalov et nous avons vu Sotnikov. A 120 kilomètres de l’arrivée, en coupant un virage, nous avons pris un trou. Le choc a cassé le support de la cabine. Du coup, j’ai dû lever le pied car les chocs étaient violents. L’équipage est indemne, personne n’est blessé. C’est l’essentiel. »
Gerard De Rooy (NLD/Iveco Powerstar n°302) : «Nous étions en mesure de maintenir un bon rythme. Mardeev m’a passé aux alentours du Km 200. Il était parti 6 minutes derrière moi ce qui voulait dire que mon rythme était bon. Mais c’était encore une étape pour les Kamaz. Ils tirent tout droit pratiquement partout. Je suis parvenu à suivre Mardeev, ce qui pour moi était un signe encourageant. Sur la fin, nous avons connu un nouveau problème de cabine. Nous nous sommes arrêtés à trois reprises pour voir s’il n’y avait pas de dommages majeurs. J’espère que nos mécanos auront matériellement le temps de réparer, car ils sont un peu sur les genoux après trois nuits blanches…»
ÉTAPE #7
Demain, une étape de 412 kilomètres guidera la Dream Team vers Karamay, en Chine où les dunes feront leur apparition. La spéciale de 106 kilomètres est tracée entre des collines et une végétation luxuriante.
LE SAVIEZ-VOUS ?
Le Kazakhstan est la plus importante plateforme économique de l’Asie Centrale, avec environ 60 % du PIB de la région. Ses ressources viennent de ses grandes industries pétrolières et gazières. Le pays est aussi connu pour sa base spatiale de Baïkonour, située à proximité de la frontière avec l’Ouzbékistan.
pht. Peugeot Sport, Silk Rally