21 novembre 2024

Les Alfa-Romeo à carrosserie spéciale à Chantilly Arts & Elegance Richard Mille (Anciennes)

Parmi les classes du Concours d’Etat de la 4ème édition de Chantilly Arts & Elegance Richard Mille, deux seront dédiées aux Alfa Romeo à carrosserie spéciale d’avant-guerre et d’après-guerre. Synonyme de qualité, d’esthétisme et d’innovation technologique, la firme milanaise connut une période faste en compétition durant laquelle elle remporta plus de courses que tout autre constructeur, Bugatti et Mercedes-Benz inclus.

Ce succès était notamment dû à Vittorio Jano, l’un des plus grands ingénieurs de son temps, transfuge de Fiat en 1923 et l’un des pères de la 6C 1750 lancée en 1929.

Alfa Romeo fut également l’une des marques qui inspira les plus grands carrossiers italiens qui exprimèrent leur talent tant sur des versions de route que de compétition. Plusieurs de ces fleurons qui marquèrent l’histoire de l’un des plus célèbres constructeurs transalpins seront exposés le 10 septembre sur les pelouses Le Nôtre et constitueront l’un des temps forts du Concours d’Etat de l’événement.

Alfa Romeo 6C 1750 Super Sport Zagato Spider (1929) (châssis 0312867) Lancée en 1929, l’Alfa Romeo 6C 1750 se révèle une redoutable machine de course qui s’impose sur tous les terrains : Grand Prix d’Irlande, de Tunisie, de Rome et de Monza, les 2×12 Heures de Brooklands ou encore les Mille Miglia. Le modèle présenté à Chantilly est l’un des 52 exemplaires Super Sport construits sur la troisième série du châssis 6C 1750 en 1929. Il s’agit également de l’un des neuf exemplaires de la version Zagato Spider Mille Miglia engagés par l’usine dans la classique italienne et, de surcroît, de la machine victorieuse avec l’équipage Giuseppe Campari/Giulio Ramponi.

 

Alfa Romeo 8C 2300 MM Corto Cabriolet Brandone (1933) (châssis 2211110) 188 exemplaires de l’Alfa Romeo 8C 2300 furent construits entre 1931 et 1934. Motorisé par un huit cylindres en ligne à alimentation surcompressée développant 175 chevaux, ce modèle pouvait atteindre entre 170 et 215 km/h selon les versions. La 8C a triomphé dans les plus grandes épreuves de l’époque et compte 3 victoires à la Targa Florio (1931, 1932 et 1933) en version Monza, 3 aux Mille Miglia (1932, 1933 et 1934) et 4 aux 24 Heures du Mans (1931, 1932, 1933 et 1934)… Certaines s’imposèrent notamment sous les couleurs de la Scuderia d’un certain Enzo Ferrari. Le modèle présenté est une voiture d’usine habillée par le carrossier niçois Etienne Brandone très en vogue à l’époque pour ses créations uniques. De fait, ce modèle remporta le Concours d’élégance de Cannes en 1934.

 

Alfa Romeo 6C 2300B MM Touring Corsa Spyder (1938) (châssis 815001) En février 1938, Franco Cortese, le jeune et victorieux pilote de la Scuderia Ambrosiana chère au Comte Giovanni Lurani, demande au carrossier Touring de lui concevoir une machine allégée sur la base du châssis 6C 2300B Mille Miglia avec lequel il a remporté de nombreuses victoires, notamment face aux Ferrari officielles. Supervisée par l’ingénieur en chef d’Alfa Romeo Vittorio Jano, la réalisation de cette voiture offre un gain de 100 kilos qui participera à la domination dans le championnat italien de Franco Cortese, lequel remporte le titre en gagnant sept des huit courses de la saison 1938, ainsi que les Mille Miglia dans sa classe.

 

Alfa Romeo 6C 2500 SS Villa d’Este Coupé (1951) (châssis 915925) L’un des points d’orgue de la relation fructueuse entre la marque milanaise et le carrossier Touring fut assurément ce modèle, incarnation même de l’élégance automobile. Elaboré sur le châssis court de la 6C et motorisé par le six cylindres en ligne de 2443 cc (d’où l’appellation SS pour straight-six), ce Coupé fut présenté au Concours d’élégance de la Villa d’Este en 1949. Il y remporta la Coppa d’Oro et fut rebaptisé du nom de l’évènement. Initialement prévu pour être produit à 25 exemplaires pour la clientèle de la marque la plus aisée, plus de trente unités seront construites. Le modèle exposé à Chantilly constitue le dernier châssis 6C produit et de surcroît le dernier de la série Villa d’Este. Pour ajouter à son exclusivité, le carrossier ne le fit pas en fonction des spécificités commandées par un client mais selon sa propre inspiration pour célébrer le dernier de la lignée.

 

Alfa Romeo 1900 Super Sprint Coupé Zagato (1955) (châssis 01997)  Le Coupé 1900 est certainement l’un des modèles Alfa Romeo qui a le plus inspiré les grands carrossiers italiens. Si la version initiale du Coupé est l’œuvre de Touring, Zagato produira sa propre carrosserie quelques années plus tard à la demande de clients fortunés. Ce capot extrêmement bombé avec les deux prises d’air ainsi que le toit présentant un double bossage sont la signature de Zagato et seront repris sur d’autres Coupés. Cet exemplaire est l’un des 42 carrossés par le créateur milanais et l’un des trois importés en Suède en 1955 par le pilote de Formule 1 Joachim Bonnier, également distributeur local d’Alfa Romeo. L’un sera utilisé en course sur piste et sur glace par le pilote, et les deux autres vendus à des gentlemen drivers.

 

Alfa Romeo 6C 3000 CM Superflow (1960)(châssis 00128) A l’origine, ce concept-car était une machine de course : l’une des huit 6C CM carrossées par Colli et engagées en compétition en 1956. Sur ces huit exemplaires, deux furent convertis en voiture de route : le premier par Boano pour le Président d’Argentine Juan Peron, et le second (celui qui nous intéresse) fut donné à Pininfarina qui travailla sur quatre études de style successives d’un concept-car dont voici l’ultime version. Cette Alfa Romeo 6C 3000 CM Superflow IV fut présentée au Salon de Genève en 1960.