26 avril 2024

Dakar, étape 3, le grand manège de Neom, Sainz prend la tête

L’œil dans l’objectif

La ville du « nouveau futur » n’existe pas encore, mais c’est bien un voyage dans le temps auquel ont été conviés les équipages sur la boucle autour de Neom. Les pistes roulantes des 100 premiers kilomètres ont emmené les concurrents pour une grande partie de slalom entre les rochers géants de Wadi ash Sharmah évoquant l’éternité. C’est ensuite au cœur des paysages typiques de la Jordanie voisine qu’ont évolué les pilotes en contournant les montagnes de Jabal ash Shifa. Sur le final, les passages rocailleux ont contraint les pilotes à la plus grande prudence.

Sainz Carlos, Cruz Lucas, Mini John Cooper Works Buggy, Bahrain JCW X-Raid Team. Pht. Eric Vargiolu / DPPI

L’essentiel

Ricky Brabec avait envie de frapper fort autour de Neom et a parfaitement réussi son coup. Malgré un terrain et un programme de navigation à nouveau délicats, l’Américain a méthodiquement déposé ses adversaires pour s’imposer avec une large avance sur le reste de la meute qui lui permet de prendre les commandes du rallye.

Brabec Ricky, Honda, Monster Energy Honda Team. Photo Florent Gooden / DPPI

Côté quads, Giovanni Enrico a mis fin à la suprématie d’Ignacio Casale pour remporter sa première victoire d’étape. En autos, Carlos Sainz n’en est plus à son coup d’essai puisque l’Espagnol empoche sa 33e victoire sur le mythique rallye. De quoi prendre les commandes du général devant son dauphin du jour et l’un de ses duellistes les plus réguliers, Nasser Al-Attiyah.

Peterhansel Stephane, Fiuza Paulo, Mini John Cooper Works Buggy, Bahrain JCW X-Raid Team. Pht. Florent Gooden / DPPI

La bataille s’avère également serrée en SSV, remportée aujourd’hui par Gerard Farres grâce à un joli finish dans les derniers kilomètres. Andrey Karginov n’a de son côté laissé aucune chance à Siarhei Viazovich pour la victoire d’étape camion et met la pression sur son rival biélorusse au général.

Karginov Andrey, Mokeev Andrey, Leonov Igor, Kamaz. Photo DPPI

La perf’ du jour

Seaidan Yasir, Kuzmich Alexy, Mini, Race World Team. Photo Eric Vargiolu / DPPI

Avec seulement deux Dakar à son actif et quatre années d’absence, Yasir Seaidan est moins en vue que son compatriote Yazeed Al Rajhi. Mais la venue du Dakar en Arabie saoudite a de quoi décupler la volonté des Saoudiens et son excellente connaissance du team a permis au pilote Mini X-Raid de réaliser une grande performance autour de Neom. Quatrième à cinq minutes de Carlos Sainz, Seaidan en profite pour se replacer aux portes du top 10 du classement général. Une performance prometteuse pour la suite du rallye.

Le coup dur du jour

Van Beveren Adrien, Yamaha. Photo Florent Gooden / DPPI

Le Dakar se refuse décidément à sourire à Adrien Van Beveren. Après avoir dû abandonner lors des deux dernières éditions alors qu’il était dans le coup pour la gagne, le Français quitte à nouveau prématurément la course au soir de la troisième étape. Une spéciale qui n’aura duré que 4 kilomètres pour le multiple vainqueur de l’Enduropale du Touquet, parti à la faute à haute vitesse. Un coup dur pour celui qui fait du Dakar son objectif numéro 1 depuis plusieurs années et porte les espoirs de Yamaha sur l’épreuve.

La stat’ du jour

Deux pilotes saoudiens dans le Top 6 d’une étape, c’est tout simplement inédit dans l’histoire du Dakar. Une performance que l’on doit à Yasir Seaidan et Yazeed Al Rajhi, et qui est prometteuse pour le futur du rallye raid au Moyen-Orient. Avec les paysages sublimes rencontrés en Arabie saoudite et les performances des pilotes locaux qui n’ont jamais été aussi nombreux au départ, une nouvelle nationalité pourrait à l’avenir s’installer durablement dans les hauteurs du classement.

La réaction du jour

De Soultrait Xavier, Yamaha. Photo Eric Vargiolu / DPPI

Xavier de Soultrait : « Je suis triste qu’Adrien nous quitte parce que c’est un super pilote et notre stratégie était bien construite. Mais il se passe toujours des choses pas possibles sur le Dakar et on en subit les conséquences. J’ai fait une super bonne spéciale, une bonne opération. En revanche vers le kilomètre 350 j’ai fait une chute à environ 15 km/h, mais en me rattrapant je me suis bien coupé le bras, donc j’ai fait un garrot avec du scotch pour arrêter l’hémorragie. J’ai peur de souffrir des points de suture, parce que je n’aime pas ça. Je voulais être bien placé tous les jours, et prendre la première semaine comme une période qualificative. Je suis toujours dans cette ligne. »

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