Après de nombreuses épreuves, la ligne d’arrivée du Rallye Dakar a enfin été franchie, marquant la fin d’une édition mémorable, du Prologue à l’étape 12. Cette année, plusieurs concurrents ont eu l’honneur de remporter leur première victoire, gravant ainsi leur nom sur le prestigieux trophée du rallye. Les participants ont dû braver les déserts d’Arabie Saoudite, faisant face à des dunes de sable impressionnantes, à des températures extrêmes et à un parcours de plus de 5 000 kilomètres. Retour sur les exploits de ceux qui ont triomphé dans cette épreuve considérée comme la plus difficile au monde.
À retenir :
La 47e édition du Rallye Dakar, qui marque la sixième édition disputée en Arabie Saoudite, s’est conclue à Shubaytah avec un total impressionnant de 175 véhicules ayant franchi la ligne d’arrivée. Parmi eux, 77 motos (dont 67 dans la catégorie Rally 2), 40 véhicules Ultimate, 1 en Stock, 21 Challenger, 23 SSV et 13 camions ont parcouru l’intégralité des 7 453 km (FIM) / 7 828 km (FIA) du parcours. De plus, 52 véhicules ayant bénéficié de jokers ont également atteint Shubaytah, tandis que 108 ont été contraints à l’abandon, représentant 32,24 % des participants.
La catégorie motos a vu le retour triomphant de KTM, qui a remporté son 20e succès dans cette épreuve emblématique grâce à l’inébranlable Daniel Sanders, devenant ainsi le deuxième Australien à décrocher la victoire après une domination sans faille, un exploit similaire à celui de Marc Coma en 2009.
En autos, un nouveau nom et une nouvelle nationalité entrent dans le palmarès avec Yazeed Al Rajhi. Le pilote saoudien, après 11 participations, a su saisir son destin en remportant la course à domicile, rejoignant ainsi le rare club des vainqueurs locaux, comme l’avait fait Pierre Lartigue en 1994 lors du Paris-Dakar-Paris.
D’autres pilotes ont également marqué cette édition : Nicolas Cavigliasso, vainqueur en quad en 2019, a été titré en Challenger, tandis que Brock Heger a remporté la catégorie SSV le jour de ses 25 ans. Martin Macik, quant à lui, a brillamment défendu son titre chez les camions.
La course de régularité des Dakar Classic a vu 80 des 95 véhicules engagés atteindre la ligne d’arrivée, avec l’Espagnol Carlos Santaolalla s’imposant comme le premier double vainqueur depuis la création de la catégorie en 2021.
Enfin, les cinq véhicules engagés dans le challenge Mission 1000 ont complété leur parcours de 1300 kilomètres. Des avancées notables en autonomie et en performance ont été enregistrées, notamment par le camion KH7 de Jordi Juvanteny, déjà vainqueur en 2024, ainsi que par le SSV à hydrogène de HySe. Les nouvelles motos électriques de Segway, participantes au challenge, ont également prouvé leur technologie sur les terrains exigeants du Dakar, se projetant avec enthousiasme vers 2026.
Moto, une première pour Sanders, vingtième pour KTM
Rien n’a pu arrêter Daniel Sanders lors de cette édition. Pilier de la première semaine, où il a remporté 4 des 6 spéciales, le pilote australien, surnommé « Chucky », a habilement géré son avance dans l’Empty Quarter. Stratège de l’édition 2025, il a décroché sa première victoire, offrant ainsi à l’Australie sa troisième victoire au Dakar, après celles de Toby Price en 2016 et 2018. Sanders devient également le premier à s’imposer tout en menant le classement général de bout en bout depuis Marc Coma en 2009, une consécration pour ce pilote de 30 ans qui participait à son cinquième rallye.
Pour Honda, le succès continue, avec deux de ses pilotes sur le podium. Tosha Schareina, en prenant la deuxième place, signe sa première médaille sur le Dakar, tandis qu’Adrien Van Beveren, avec sa troisième place, réitère sa performance de l’année précédente. Luciano Benavides, en terminant quatrième, réalise le meilleur résultat de sa carrière, tandis que le tenant du titre, Ricky Brabec, complète le Top 5.
Dans la catégorie Rally 2, Edgar Canet, à seulement 19 ans, devient le plus jeune pilote officiel à remporter cette compétition, en plus de terminer premier rookie. La pépite espagnole devance l’espoir autrichien Tobias Ebster. Romain Dumontier, quant à lui, enchaîne avec un quatrième podium consécutif dans cette catégorie, terminant comme premier pilote non-KTM avec sa Honda.
Le duel acharné entre Emanuel Gyenes et Benjamin Melot pour la victoire dans la catégorie Original by Motul a tenu le bivouac en suspens jusqu’au dernier kilomètre. Le Roumain s’est imposé de justesse (+3’05 ») face au Français, répétant ainsi le doublé de l’édition 2020.
Les jeunes marques récemment arrivées sur le Dakar ont également fait sensation et accumulé de l’expérience. Neels Theric a offert à Kove le meilleur résultat de son histoire en terminant 15e, un exploit pour une moto chinoise. De même, Jérémy Miroir a permis à la marque italienne Fantic de réaliser son meilleur classement avec une 27e place. Hoto, entrant cette année dans la compétition, place ses trois machines dans le Top 40, avec la meilleure d’entre elles pilotée par Xavier Flick, qui termine 28e.
KTM, avec cette 20e victoire, consolide sa position de leader avec le plus grand nombre de succès dans l’histoire du Dakar. En plus de triompher dans toutes les catégories, la firme autrichienne a remporté 8 des 13 spéciales, dont 5 grâce à Sanders, 2 pour Benavides et 2 pour Michael Docherty. Honda, de son côté, a remporté 3 étapes (Van Beveren, Brabec, Schareina), tandis que Sherco a renoué avec la victoire grâce à Lorenzo Santolino.
Auto, Al Rajhi, l’éloge de la patience
Pour son grand retour au Dakar après une absence en 2024, Henk Lategan a montré sa solidité en prenant la tête à mi-parcours, ajoutant une spéciale à son palmarès. Cependant, c’est lors de la neuvième étape qu’il a dû faire face à son rôle d’ouvreur. Derrière lui, Yazeed Al Rahji a dû redoubler d’efforts pour le distancer, réussissant finalement à s’imposer sur la boucle de Shubaytah. Le pilote saoudien a pris sa revanche sur l’Empty Quarter, qui l’avait éliminé l’année précédente : à la veille de l’arrivée, il affichait une avance de six minutes sur son dernier rival, lui permettant de conclure avec 3’57’’ d’avance et de remporter son premier titre à sa onzième participation. Seul Jean-Louis Schlesser peut se vanter d’une telle persévérance avant de triompher, en 1999.
Derrière ce duel de tête, la lutte pour la troisième marche du podium s’est tenue entre Mattias Ekstrom et Nasser Al Attiyah. Le Suédois a pris position dès la troisième étape et n’a plus quitté le Top 3. Sa constance, agrémentée d’une victoire d’étape à Shubaytah (étape 11), compense la sortie prématurée de Carlos Sainz, qui a marqué les esprits lors de sa première participation. Ekstrom a su garder son calme face aux attaques de Nasser Al Attiyah, qui, malgré quelques erreurs en partenariat avec Edouard Boulanger, a dû se contenter de la quatrième place depuis l’étape marathon. Dacia, pour sa première participation, a tout de même réussi à se distinguer avec une victoire d’étape et un résultat honorable, malgré l’élimination de Sébastien Loeb.
La compétition a également vu l’inauguration d’une nouvelle voiture chez X-raid avec la Mini à moteur essence, qui repart d’Arabie Saoudite avec un maigre bilan : une victoire d’étape signée Guillaume de Mévius, qui avait déjà perdu tout espoir de rivaliser avec les meilleurs après la spectaculaire cascade qui a mis hors course Guerlain Chicherit. La première Mini à franchir la ligne d’arrivée était celle du jeune Joao Ferreira, 8e à seulement 25 ans, mais avec la version diesel.
Dans un Top 10 très disputé, Mitch Guthrie a réussi à s’inviter dans l’élite avec son deuxième Raptor (5e), tandis que la conversion au T1+ de Mathieu Serradori lui a permis d’améliorer son record personnel en prenant la 6e place. Bien que les jeunes talents n’aient pas brillé autant que lors de la première semaine, la septième place de l’Argentin Juan Cruz Yacopini, âgé de 25 ans, et la neuvième de l’Américain Seth Quintero, 22 ans, témoignent de la montée en puissance de la relève.
Après les abandons de Laia Sanz et de Christian Lavieille, Pierre Lachaume s’est imposé en tant que vainqueur parmi les deux roues motrices, terminant avec près de deux heures d’avance sur son coéquipier espagnol chez MD Rallye Sport, Ferran Jubany.
Challenger, Cavigliasso le sans faute
À l’instar de Daniel Sanders et Edgar Canet dans les catégories Rally GP et Rally 2, Nicolas Cavigliasso et son épouse Valentina Pertegarini ont su garder la tête du classement général depuis Bisha. Le couple argentin, fort de son expérience acquise lors de la saison W2RC 2024 où ils ont terminé à la deuxième place, a évité tous les pièges du Dakar, concluant la compétition avec plus d’une heure d’avance sur leurs poursuivants.
Les deux recrues de la Red Bull Off-Road Junior Team, qui faisaient leurs débuts sur le Dakar, ont également marqué les esprits. Bien que Corbin Leaverton ait été contraint à l’abandon en raison de problèmes mécaniques avant la mi-course, l’Américain a réussi à obtenir cinq podiums, dont deux victoires. Son coéquipier, le Portugais Gonçalo Guerreiro, a montré une belle régularité en montant sur quatre podiums sans jamais décrocher la victoire. Il termine finalement à la deuxième place, à 1h11’38’’ du vainqueur.
Pau Navarro, un autre membre de l’équipe BBR, a émergé en seconde semaine, se révélant avec une performance solide qui lui permet de terminer à 1h30’13’’ de son coéquipier vainqueur. L’Espagnol a monté sur tous les podiums d’étape, remportant deux victoires.
Yasir Seaidan, qui a également gagné trois étapes tout comme Nicolas Cavigliasso, a vu sa course contrariée par un problème de direction en début de compétition. Ce contretemps a eu des répercussions sur son classement général. De son côté, la Saoudienne Danial Akeel a réussi à obtenir sa première victoire sur le Dakar lors de l’étape 10. Avec cette victoire, ajoutée à celle de Yazeed Al Rajhi, les pilotes saoudiens établissent un nouveau record avec cinq victoires d’étapes lors de leur sixième édition à domicile.
SSV, Heger garde le trophée chez Polaris
Les Polaris ont brillamment dominé les trois premières spéciales en SSV, tandis que leurs concurrents aux commandes des nouveaux Can-Am Maverick R ont rapidement rencontré des problèmes de mécanique. Les RZR du tenant du titre, Xavier de Soultrait, et du rookie Brock Heger ont su maintenir la tête du classement général tout au long de la compétition.
Cependant, l’avantage a basculé en faveur de l’Américain lors de l’étape 4, lorsque Xavier de Soultrait a endommagé son train avant, une erreur qu’il a malheureusement répétée à deux autres reprises. Ce cumul de mésaventures lui a finalement coûté une place sur le podium à l’issue de l’avant-dernière étape. Brock Heger, pour sa première participation, s’est imposé et a permis à Polaris de conserver le trophée du bédouin.
« Chaleco » Lopez, de retour dans la catégorie après trois éditions en Challenger, a perdu toute chance de victoire dès l’étape 2. Pourtant, le Chilien a réalisé un retour impressionnant, remportant cinq victoires d’étapes, un record pour cette édition, partagé avec le motard Daniel Sanders et Martin Macik dans la catégorie camions. Malgré cet exploit, l’officiel Can-Am termine deuxième, mais à plus de deux heures du vainqueur.
Sara Price, après avoir dû abandonner une spéciale en raison d’un problème mécanique lors de la 48h chrono, a également remporté trois étapes. L’Américaine s’impose comme la recordwoman d’étapes pour cette édition, devant Dania Akeel.
Alexandre Pinto conclut la compétition à la troisième place du général, à plus de trois heures de Heger. À seulement 25 ans, le jeune Portugais se distingue en tant que premier pilote privé de la catégorie.
Camions, Macik double la mise
Le tenant du titre a réalisé un parcours sans faute. Initialement engagé dans une lutte à trois avec Ales Loprais et le nouveau venu Vaidotas Zala, le Tchèque a pris une avance décisive dès l’étape 3, s’emparant définitivement de la tête du classement général après les mésaventures de ses rivaux lors de la 48h chrono. Le patron de MM Technology a remporté cinq étapes, égalant ainsi le record de Loprais pour cette édition.
La bataille pour la deuxième place s’est alors concentrée entre Ales Loprais et Mitchel van den Brink. Après avoir terminé 4e en 2022 et 3e en 2024, le jeune Néerlandais, qui a célébré ses 23 ans lors de l’étape 9, s’est assuré la deuxième position, à 5’30’’ du Tchèque.
Dakar Classic, Santaolalla et Traglio récidivent
Carlos Santaolalla et Lorenzo Traglio ont fait preuve de sang-froid lors du dernier « test de navigation », la seule épreuve de l’étape 12 de la 5e édition du Dakar Classic. L’écart de 31 points en faveur de l’Espagnol est resté inchangé, permettant au pilote du Toyota HDJ 80 de devenir le premier concurrent à remporter deux victoires dans la catégorie Classic.
L’Italien, au volant de son Nissan Terrano Tecnosport, conserve la deuxième place. L’édition 2025 du Dakar Classic sera marquée par l’émergence de spécialistes de la navigation, dont le vainqueur de 2023, Juan Morera. Le pilote de la Porsche 959 Replica, qui avait longtemps été envisagé sur le podium final, a dû abandonner en raison d’un embrayage défectueux.
Le Land Rover de Gublin-Sousa, qui avait également figuré sur le podium provisoire, a dû se retirer de l’étape 10 en raison d’une boîte de vitesses hors service. Finalement, c’est le Land Series III de Karolis Raisys qui monte sur le podium, avec plus de 300 points d’écart par rapport au vainqueur.
Après le buggy Sunhill en 2021, piloté par un Français, cette victoire du Toyota HDJ 80 représente la troisième fois qu’un pilote espagnol s’impose dans cette catégorie.