24 avril 2024

Dakar 2021, J-1, à vos masques , prêts

À retenir :

Ø  L’année 2021 est placée sous le signe de l’enthousiasme et du soulagement pour les pilotes et équipages du Dakar, qui ont dû se plier comme tout l’environnement de la course à des mesures de protection face au virus Covid-19. Une campagne de plus de 2 400 tests PCR a été bouclée pour former la « bulle Dakar » dans laquelle évoluera la caravane du rallye pendant près de deux semaines.

Ø  Les concurrents sont maintenant concentrés sur le programme des vérifications techniques et administratives qui se tiennent au stade du Roi Abdallah à Jeddah, sur un format réduit qui se clôturera à la mi-journée.

Ø  Les chronos seront en effet déclenchés dès demain à l’occasion d’un prologue de 11 km servant à établir une première hiérarchie et surtout à définir un ordre de départ cohérent pour la première étape le 3 janvier.

Pht. Florent Gooden/DPPI

ROMA, EN VERSION FRANÇAISE…

Dans l’équipe Bahrain Raid Xtreme, le duo Loeb-Elena devait côtoyer la paire composée de Nani Roma et Dani Oliveira, respectant ainsi une égalité entre Français et Espagnols.

Roma Nani (esp), Hunter, Bahrain Raid Extreme, BRX, Auto. Pht. Antonin Vincent/DPPI

L’équilibre a été rompu après le forfait bien involontaire du copilote du double vainqueur du Dakar, contraint au dernier moment de changer ses plans pour l’édition 2021 : « Il se trouve que Dani a été une première fois contrôlé positif le 9 décembre, donc il ne devait plus être contagieux au moment de partir pour le rallye. Or, le 24 il n’avait toujours pas développé d’anticorps et était encore potentiellement contagieux, donc nous avons pris la décision de chercher un autre copilote ». Un casse-tête s’est donc présenté à résoudre en urgence pour trouver la personne capable d’assumer le rôle : « La liste des copilotes de qualité n’est pas longue et ils étaient tous pris avec un autre pilote. J’ai demandé à Michel Périn, qui n’a pas souhaité s’engager si rapidement, mais qui m’a appris qu’Alexandre Winocq était peut-être libre ». Sans baquet sur le Dakar, certes, mais le copilote qui fréquente le Dakar depuis 1999 n’était pas totalement disponible pour autant, occupé par des sujets bien éloignés du désert saoudien : « Mon activité familiale, c’est de travailler avec des chevaux et nous étions en plein déménagement, entre Val d’Isère et Tignes, explique le navigateur qui avait déjà bouleversé son emploi du temps après le renoncement de son projet avec Guerlain Chicherit. Quand Nani m’a appelé, mon premier réflexe a été de lui dire que c’était trop tard. Mais je le connais depuis longtemps, on était déjà dans la même équipe quand nous étions embarqués avec Guerlain dans le buggy « Zèbre » de X-Raid. Mais j’ai vite changé d’avis car c’est une superbe opportunité, Bahrain Raid Xtreme a fait du beau travail en peu de temps. Donc j’ai dû aussi trouver des solutions en urgence, il a fallu que j’emploie des personnes pour faire travailler les chevaux, il ne suffisait pas de prendre son sac à dos et de partir ! ». Décider et réagir vite, voilà une qualité essentielle pour un copilote sur le Dakar.

#305 Loeb Sebastien (fra), Hunter, Bahrain Raid Xtreme, Auto. Pht. Eric Vargiolu/DPPI

DE SOULTRAIT, UN NOUVEAU DÉPART

La vilaine cicatrice qui orne son poignet droit n’est plus qu’un mauvais souvenir. Celui d’un abandon en pleine ascension. Il y a deux ans, Xavier De Soultrait avait terminé le Dakar en septième position, avec sous la ceinture une victoire d’étape. Parti en janvier dernier pour jouer le podium final, le pilote de Moulins a malheureusement dû jeter l’éponge dès la quatrième étape, avec le nerf radian du poignet coupé à 80%. De cette mésaventure, Xavier garde aussi une sensibilité accrue au froid. « J’ai totalement récupéré les mouvements de la main grâce à un gros boulot avec mon kiné, mais c’est vrai que je crains désormais un peu plus le froid. Il faudra que je mette de gros gants en partant le matin. » Si l’ancien coéquipier d’Adrien Van Beveren est prêt à tout donner, c’est aussi parce qu’il roule aujourd’hui l’esprit libéré, désormais sous les couleurs d’Husqvarna : « Je n’ai jamais été du genre à tout remettre en cause. Je fais même plutôt partie de ceux qui n’aiment guère le changement. Finalement, j’ai réalisé cette année que ça pouvait être une super idée. J’ai pris mon courage à deux mains, j’ai sollicité mes partenaires et ils m’ont suivi. Cette nouvelle situation m’a épanoui. Je suis bien dans mes pompes et j’ai augmenté mon niveau. » Avec sa 450 Rally, Xavier De Soultrait dit se régaler, d’autant que le service course autrichien suit le Français de près. « Cette année j’ai gagné une course en Turquie, et même si je n’ai pas fait une super performance en Andalousie à cause d’une erreur le deuxième jour, j’ai très bien roulé, avec un très bon rythme. » Pour son huitième Dakar, le pilote de Moulins ne se fixe d’autre objectif que de donner le meilleur de lui-même. Avec bien évidemment dans un coin de la tête le rêve d’un podium.

Brabec Ricky (usa), Honda, Monster Energy Honda Team 2021, Motul, Moto. Pht. Charly Lopez

MOINS DE PNEUS, PLUS DE SÉCURITÉ

Depuis que le sport moto existe, l’équation n’a pas changé : comment aller plus vite que ses adversaires tout en limitant les risques ? Le Dakar n’échappe pas à ce qui est aujourd’hui devenu un dilemme dans le monde de la compétition mécanique. D’un côté des pilotes en quête de performances, de l’autre un organisateur qui met au centre de ses préoccupations la sécurité des pilotes. C’est pour essayer d’apporter des réponses à cette problématique qu’une réunion s’est tenue à Lisbonne, à l’automne dernier, entre représentants des différents acteurs du rallye-raid : pilotes, constructeurs, organisateurs, fédérations… « On se rend bien compte aujourd’hui que les motos vont trop vite, souligne David Castera, le directeur du Dakar. Les 450 monocylindres qui courent actuellement sont aussi rapides que les twins 800 de la fin des années 80. Et en termes d’accélération, ces motos sont encore plus performantes. Il y a deux axes de travail pour améliorer la sécurité. La sécurité active qui consiste à améliorer l’équipement, comme par exemple en rendant l’airbag obligatoire, et la sécurité passive que l’on peut renforcer en contraignant les pilotes à rouler moins vite. Trop de pilotes veulent rouler comme s’ils couraient en motocross. Le rallye-raid c’est autre chose. Ça doit être avant tout une affaire d’endurance et de résistance. » Voilà pourquoi les top pilotes ne pourront utiliser que six pneus arrière pour boucler les deux semaines de course. « Ils ne pourront pas se permettre de rouler à fond dans les pierres s’ils veulent gagner, insiste David Castera. Ils vont devoir entretenir et économiser leur matériel pour durer. » C’est l’officiel de course Jordi Perez qui a été chargé de marquer les six pneus des concurrents soumis à cette nouvelle restriction. « Trente-six pilotes sont concernés, précise l’Espagnol, préposé aux vérifications techniques. Les pneus, qui doivent tous être du même modèle, sont marqués au fer rouge. On leur appose également un sticker spécial. Avec en plus un coup de marqueur réactif à la couleur. » Même agressif, le sable saoudien ne devrait pas pouvoir effacer un tel marquage.

 

Sainz Carlos (esp), Mini, X-Raid Mini JCW Team, Auto.
#314 Despres Cyril (fra), Horn Mike (swi), Peugeot, PH Sport, Abu Dhabi Racing.

 

#409 Matlock Kristen (usa), Polaris, Polaris RZR Factory Racing, Motul, SSV Series – T4. Pht. Eric Vargiolu/DPPI

Rappel liste des engagés ici