Le courage et la détermination triomphent lors de la bataille des dunes à l’étape 10 du Rallye Dakar
Dans un affrontement acharné au cœur des dunes, l’étape 10 du Rallye Dakar a révélé la résilience exceptionnelle des participants. Les pilotes, confrontés à des défis redoutables, ont fait preuve d’un courage inébranlable et d’une détermination sans faille, marquant cette étape d’une empreinte mémorable.
L’œil dans l’objectif
L’Empty Quarter, véritable défi du Dakar, a révélé ses secrets lors de la dixième étape, où les concurrents se sont élancés avant l’aube depuis Haradh. Ils ont parcouru plus de 500 kilomètres en direction des rivages du golfe Arabique, avant de s’enfoncer dans un océan de dunes, un terrain de jeu où les spécialistes du franchissement s’illustrent. Cette étape a proposé une première immersion de 117 kilomètres dans le sable.
Michael Docherty, quant à lui, a mis à profit sa vitesse et sa connaissance des dunes pour s’imposer et décrocher ainsi son premier succès dans cette compétition. De son côté, Nani Roma a ajouté une nouvelle victoire à son palmarès, réalisant sa 26e victoire d’étape sur le Dakar, toutes catégories confondues (moto et auto), en plaçant une Ford Raptor en tête à Shubaytah. Les enjeux du classement général se poursuivront demain dans l’Empty Quarter.
L’essentiel
Michael Docherty a saisi une belle opportunité lors de cette étape, conscient que les principaux concurrents risquaient de se neutraliser. Le pilote sud-africain de Rally 2 a démontré son habileté sur les dunes, lui permettant de décrocher sa première victoire d’étape sur le Dakar avec 1 minute et 20 secondes d’avance sur Rui Gonçalves et 2 minutes et 21 secondes sur Tobias Ebster.
Les prétendants au titre ont effectivement choisi d’adopter une stratégie prudente en vue de la deuxième étape dans l’Empty Quarter prévue pour demain. Daniel Sanders reste en tête du classement général, affichant une avance de 16 minutes et 31 secondes sur Tosha Schareina, et de 22 minutes et 24 secondes sur Adrien Van Beveren. Les ordres de départ, à surveiller attentivement, pourraient offrir aux poursuivants de l’Australien l’occasion de réaliser un exploit.
Nani Roma, parti de la 27e position, a su tirer parti de son avance pour s’imposer dans ce parcours réservé aux autos. Il inscrit ainsi son nom au sommet du classement du Dakar après 10 ans d’absence. Au volant d’une Mini, il a offert à Ford sa première victoire avec le Raptor, terminant avec une avance de seulement 18 secondes sur Lucas Moraes. Cette victoire marquait sa 26e spéciale cumulée en moto et en auto.
Cette courte spéciale a été riche en rebondissements. Après une journée difficile, Henk Lategan a repris les rênes du classement général en adoptant une stratégie audacieuse, terminant avec un écart de 2 minutes et 27 secondes sur Yazeed Al Rajhi et de 26 minutes et 46 secondes sur Mattias Ekstrom. L’Saoudien a rencontré des problèmes de ravitaillement, tandis que le Suédois a choisi de ralentir dans les derniers kilomètres.
Nasser Al Attiyah, quant à lui, a perdu près de vingt minutes à cause d’une erreur de navigation au kilomètre 9, rendant la victoire de plus en plus improbable, Lategan ayant désormais 30 minutes d’avance. Cependant, la troisième place de Mattias Ekstrom reste à sa portée, à moins de 4 minutes d’écart.
Dania Akeel a non seulement remporté l’étape en Challenger, succédant ainsi à des figures telles que Cristina Gutierrez, Sara Price et Jutta Kleinschmidt, mais elle a également signé le troisième meilleur temps du jour, juste derrière la Ford de Nani Roma et la Toyota de Lucas Moraes. La Saoudienne ne menace pas le leader Nico Cavigliasso, qui conserve une avance de 26 minutes sur Gonçalo Guerreiro.
En SSV, « Chaleco » Lopez a remporté sa cinquième étape de cette campagne saoudienne 2025, se rapprochant à une quinzaine de minutes de Xavier de Soultrait, toujours deuxième, mais loin derrière son coéquipier en Polaris, Brock Heger.
Ales Loprais joue également un rôle clé sur le Dakar, remportant sa quatrième étape, bien qu’il ne parvienne pas à réduire suffisamment l’écart avec Mitchel van den Brink pour l’instant, et reste encore plus loin de Martin Macik, qui domine la catégorie camions avec une avance de 2 heures et 22 minutes.
La perf’ du jour
Il est exceptionnel de voir des pilotes de la catégorie Rally 2 triompher face aux élites du Rally GP, une performance qui ne s’est produite qu’une fois depuis la création de cette catégorie en 2022. Cette année-là, Danilo Petrucci avait ouvert la voie en remportant l’étape 5. Aujourd’hui, Michael Docherty s’ajoute à cette prestigieuse liste.
Alors que d’autres se concentraient sur des stratégies complexes, Docherty a choisi une approche simple : mettre les gaz à fond sur un terrain qu’il maîtrise parfaitement. Originaire de Kempton Park, ce pilote de BAS World KTM Racing réside aux Émirats arabes unis, pays voisin de l’Arabie Saoudite et abritant une partie du désert de l’Empty Quarter. Il a d’ailleurs déjà connu le succès de l’autre côté de la frontière, s’imposant lors de l’Abu Dhabi Desert Challenge, deuxième manche du championnat du monde de rallye-raid.
Sa victoire dans les dunes marque un retour en force de l’Afrique du Sud sur la scène du Dakar, 22 ans après le dernier triomphe d’Alfie Cox en 2003. Fait intéressant, Docherty porte aujourd’hui le numéro 22, une coïncidence qui évoque le souvenir de cette victoire passée.
Le coup dur du jour
Yazeed Al Rajhi maintient son objectif de remporter le Dakar en vue, et il semble avoir sa meilleure chance depuis ses débuts dans l’épreuve en 2015. En tant que représentant de l’Arabie Saoudite, hôte de la compétition pour la sixième année consécutive, il rêve d’une consécration. Cependant, l’incident survenu aujourd’hui n’était certainement pas prévu dans sa stratégie.
Après avoir pris les rênes du rallye hier, Al Rajhi a vu Henk Lategan reprendre la position qu’il convoitait depuis longtemps. Pour la deuxième fois, le pilote Toyota se retrouve face à une situation difficile dans l’Empty Quarter. L’année dernière, une poussée trop agressive l’avait contraint à abandonner après avoir perdu le contrôle de sa machine. Cette fois-ci, c’est un excès de prudence qui lui a coûté cher : naviguant trop lentement sur les dunes, il s’est enlisé au kilomètre 83, entraînant une pause bien trop longue qui le laisse désormais avec un retard de 2 minutes et 27 secondes sur le leader sud-africain.
Demain, sa position de départ éloignée (27e) pourrait jouer en sa faveur, mais Lategan, partant de la 11e position, ne sera pas non plus chargé d’ouvrir la voie durant les 284 kilomètres de la spéciale. La chasse aux secondes sera impitoyable, et chaque erreur pourrait se révéler fatale.
La stat’ du jour : 3655
Nani Roma a mis fin à une attente de 10 ans et 2 jours depuis sa dernière victoire d’étape sur le Dakar, lors de l’étape 9 en 2015. Alors que beaucoup auraient misé sur Carlos Sainz, qui fait partie de l’équipe Ford, pour offrir au Raptor son premier succès, c’est finalement Roma qui s’est imposé. Bien qu’exclu de la bataille pour le titre et désormais en charge d’assister l’équipe M-Sport, il a réussi à faire briller le constructeur américain en obtenant son 13e scratch en catégorie auto et son 26e au total, en comptant ses victoires en moto.
Parmi les exemples précédents, on peut mentionner Guerlain Chicherit, qui avait connu un parcours similaire de près de 10 ans, entre 2013 et 2023. Cependant, Roma parvient à surpasser ce délai, gravant ainsi son nom dans l’histoire du rallye-raid.
La réaction du jour :
Michael Docherty : « Ce que j’attendais depuis le début »
« Content d‘être de retour dans les dunes, c’est ce que j’attendais depuis le début du Dakar. Même si c’était court, c’était bon d’être de retour dedans. J’ai chuté une fois, je me suis refait mal à l’épaule un peu plus, mais j’ai essayé de faire quelque chose de bien sur ce Dakar, pas comme dans l’étape 1. Je n’ai rien à perdre, je suis content d’ouvrir demain, j’aime le faire dans les dunes. »
Sur un air de classic
Ce matin à Bisha, 82 véhicules sur 95 figuraient sur la liste de départ du Dakar Classic. Cependant, le numéro 704, actuellement 3e au général, n’a pas pris le départ. Le Land Rover Defender de Maxence Gublin et Anthony Sousa, rentré au bivouac à la suite d’un incident hier, n’a pas pu être réparé en raison d’une boîte de vitesses cassée. Un coup dur pour l’équipage, qui fait suite à l’abandon de la Porsche numéro 702 quelques jours plus tôt.
Avec ces deux forfaits, le terrain est désormais dégagé pour la Toyota de Carlos Santaolalla et le Nissan de Lorenzo Traglio. Aujourd’hui, l’avantage s’est déplacé en faveur de l’Espagnol, qui a accru son avance de 6 points, totalisant désormais 31 points. L’étape 10 a comporté deux tests de navigation, et demain, les concurrents seront confrontés à quatre épreuves supplémentaires, accompagnées d’une petite épreuve de régularité.
La compétition pour le Dakar Classic se dessine donc autour d’une quête de waypoints dans le sable, un exercice où les deux 4×4 excellent, mais où chaque erreur coûte 20 points. Ainsi, deux erreurs pourraient permettre à Traglio de prendre l’avantage si Santaolalla parvient à réaliser un sans-faute. Ce duel ne sera pas tranché par un sablier, mais par un océan de sable qui décidera du sort de la course avant l’étape finale.
World Rally-Raid Championship
W2RC : Roma fait Ford !
En remportant l’étape d’aujourd’hui, Nani Roma ravive des souvenirs précieux pour les statisticiens du Dakar. Cela faisait en effet 10 ans que le Catalan ne s’était plus signalé dans cette compétition, sa dernière victoire remontant à 2015. Avec ce triomphe, l’Espagnol égalise ses 13 victoires d’étape en moto sur quatre roues, portant son total à 26 succès.
Au-delà de ces réalisations individuelles, Roma offre également à Ford sa première victoire d’étape, le Raptor participant cette saison à sa première compétition pour le titre de constructeur en championnat du monde, face aux Dacia Sandrider et aux Toyota Hilux. En W2RC, sa dernière victoire sur le Dakar date de 2022, lors de l’étape 6, au volant du Hunter de BRX.
Depuis Bisha, Mattias Ekstrom et Mitch Guthrie ont déjà contribué aux succès de Ford, et il ne fait aucun doute que Carlos Sainz viendra rapidement renforcer l’équipe du Raptor lors des quatre prochaines manches du calendrier mondial.