22 octobre 2024

WRC, Thierry Neuville triomphe en Grèce et accroît son avance au championnat

Thierry Neuville s’est rapproché de son premier titre de Champion du Monde FIA des Rallyes en remportant l’exténuant Rallye EKO Acropole Grèce 2024.

Thierry Neuville (Hyundai i20 N Rally1) sortait vainqueur des trois jours de compétition à Lamia pour emmener un triplé Hyundai Motorsport complété par ses équipiers, Dani Sordo et Ott Tänak.

Principal rival du Belge pour le titre, Sébastien Ogier (Toyota GR Yaris Rally1) connaissait un spectaculaire tonneau dans la Wolf Power Stage alors qu’il occupait la deuxième place du rallye. Le Français remettait sa monture sur ses roues pour rallier l’arrivée et prendre les quinze points obtenus samedi soir. Il chutait toutefois au classement après avoir perdu plus de vingt minutes dans l’opération.

#11, Thierry Neuville/Martijn Wydaeghe, Hyundai, Winner. Pht. Jaanus Ree

Leader en début d’épreuve, Sébastien Ogier avait déjà concédé du terrain lorsque sa voiture était ralentie par une panne de turbocompresseur vendredi après-midi. Ott Tänak et Dani Sordo subissaient également les foudres de l’Acropole et voyaient leurs propres espoirs de victoire s’envoler après des crevaisons.

Propulsés en tête, Thierry Neuville et son copilote Martijn Wydaeghe n’étaient pas épargnés par la brutalité du parcours. Malgré un moteur défaillant dans la première boucle vendredi, le duo parvenait à rebondir et mettait en place une stratégie soigneusement équilibrée pour éviter de nouveaux contretemps sur des pistes ne laissant aucun répit.

#6, Dani Sordo/Candido Carrera, Hyundai, P2. Pht. Jaanus Ree

Ce résultat porte l’avance de Thierry Neuville à trente-quatre points sur Ott Tänak alors que Sébastien Ogier rétrograde au troisième rang. Il ne reste plus que 90 unités en jeu sur les trois derniers rallyes du calendrier. Du côté des constructeurs, Hyundai compte désormais un avantage de trente-cinq longueurs sur Toyota.

« Je n’avais aucune information sur l’accident d’Ogier, et je n’étais pas sûr que c’était lui quand j’ai vu la voiture », confiait Thierry Neuville. « Dès lors, j’ai compris qu’il fallait juste ramener la voiture à l’arrivée. Depuis hier matin, nous avons su survivre et suivre nos objectifs. Je suis également très fier de mon équipe et de Martijn. Nous avons amené la voiture jusqu’au bout et c’est ce qui compte. »

#8, Ott Tänak/Martin Järveoja, Hyundai, P3. Pht. Jaanus Ree

Avec les malheurs de Sébastien Ogier, Ott Tänak inscrivait onze points sur un maximum de douze en jeu le dimanche. L’Estonien signait aussi son cinquantième podium en WRC et devance Sébastien Ogier de quatre points au championnat.

Les espoirs de titre d’Elfyn Evans (Toyota GR Yaris Rally1) connaissaient un sérieux revers avec un tonneau samedi après-midi. Les M-Sport Ford Puma Rally1 d’Adrien Fourmaux et Grégoire étaient également contraints de repartir en super-rallye après leurs propres incidents.

#17, Sébastien Ogier/Vincent Landais, Toyota, P16. Pht. Jaanus Ree

L’Acropole s’avérait si impitoyable que les concurrents engagés en WRC2 complétaient le top dix. Sami Pajari (Toyota GR Yaris Rally2) s’imposait non seulement dans l’antichambre, mais le Finlandais prenait la quatrième place du classement général. Il devançait de justesse Robert Virves (Škoda Fabia RS Rally2), les deux hommes terminant à égalité de temps avant d’être départagés par le meilleur chrono de Sami Pajari dans l’ES1.

Pht. Jaanus Ree

Les classements ici

Le WRC prend désormais la direction de l’Amérique du Sud pour la onzième manche de son calendrier 2024. Le Rallye du Chili Bio Bío se déroulera à Concepción du 26 au 29 septembre.

WRC2

Pajari s’impose d’un souffle en WRC2 à l’Acropole

Sami Pajari s’est adjugé la victoire en WRC2 par la plus petite des marges au Rallye EKO Acropole Grèce puisqu’il a fallu départager Robert Virves et le Finlandais sur l’un de leur meilleur temps après que les deux hommes ont terminé à égalité.

#20, Sami Pajari/Enni Mälkönen, Toyota, P1. Pht. Jaanus Ree

Sami Pajari (Toyota GR Yaris Rally2) semblait bien parti pour signer sa troisième victoire de la saison puisqu’il comptait près de trente secondes d’avance sur Robert Virves (Škoda Fabia RS Rally2) au départ de la Wolf Power Stage.

Dans le plus pure tradition du Rallye de l’Acropole, un ultime rebondissement allait toutefois avoir lieu. Victime d’une crevaison à l’avant gauche à cinq kilomètres de la ligne d’arrivée, Sami Pajari concédait du temps dans le sprint final. Au moment de faire les comptes, Robert Virves avait comblé son déficit, revenant à égalité parfaite sur leurs temps totaux respectifs.

#28, Robert Virves/Aleks Lesk, Skoda, P2. Pht. Jaanus Ree

Le règlement indique que le meilleur temps de la première spéciale du rallye est utilisé pour départager les pilotes dans cette situation. Vendredi, Sami Pajari s’était montré 19’’7 plus rapide que son rival dans Ano Pavliani, d’où sa victoire ce dimanche.

« À cinq kilomètres environ de l’arrivée, je me suis rendu compte que nous avions une crevaison et je savais que la meilleure option était de continuer plutôt que de m’arrêter pour changer la roue », expliquait le Finlandais, qui n’accuse plus que trois points de retard sur le leader du classement général en WRC2. « En franchissant la ligne, j’ai regardé autour de moi pour voir si quelqu’un connaissait le résultat, mais personne ne semblait savoir. Il a fallu quelques minutes pour découvrir que nous avions gagné et c’était un énorme soulagement. C’était une bataille fantastique avec Robert, surtout dans un rallye aussi difficile ! Cette victoire est extrêmement importante pour nos espoirs de titre. Dans ce sport, chaque dixième de seconde compte ! »

Robert Virves rencontrait également des difficultés dans la dernière spéciale : « Nous avons eu un petit problème avec le levier de vitesse et nous avons dû lever le pied pour éviter de le casser complètement. »

#21, Yohan Rossel/Florian Barral, Citroën, P3. Pht. Jaanus Ree

Yohan Rossel (Citroën C3 Rally2) complétait le podium à 30’’8 du duo de tête. Le Français avait dominé la plupart des spéciales du vendredi avant qu’un changement de roue coûteux ne l’écarte de la course à la victoire. Les Škoda Fabia RS Rally2 de Kajetan Kajetanowicz, Fau Zaldivar et Josh McErlean suivaient dans cet ordre.

Le triomphe de Sami Pajari lui valait également la victoire en WRC2 Challenger. Dans le même temps, l’Allemand Armin Kremer (Škoda Fabia RS Rally2) s’imposait en WRC Masters Cup, un résultat lui permettant de s’assurer le titre dans une catégorie où il compte désormais cinq victoires en autant de départs cette année.

WRC3

Maior impose sa loi en Grèce et signe sa première victoire en WRC3

Champion FIA Junior ERC en 2023, Norbert Maior a ajouté une nouvelle ligne à son palmarès croissant en obtenant sa première victoire en WRC3 au Rallye EKO Acropole Grèce dimanche.

#63, Norbert Maior/Francesca Maior, Ford, P1. Pht. Jaanus Ree

Copiloté par sa sœur cadette Francesca et coaché par Simone Tempestini, Champion Junior WRC en 2016, le Roumain âgé de vingt-six ans franchissait la ligne d’arrivée avec 1’06’’1 d’avance sur l’Estonien Romet Jürgenson. Le Belge Tom Rensonnet complétait ce podium monopolisé par les Ford Fiesta Rally3 de M-Sport Poland en terminant six minutes plus loin.

Norbert Maior avait entamé la dernière journée avec un avantage confortable de deux minutes sur Romet Jürgenson. Gérant parfaitement son rythme sans prendre de risques superflus, il n’était jamais vraiment inquiété et attribuait son succès à une association entre talent, chance et confiance en sa copilote.

« C’était un week-end incroyable », confiait-il. « C’était difficile pour en arriver là, mais tout s’est parfaitement déroulé et je ne m’y attendais pas. C’était vraiment dur, peut-être le plus dur de ma carrière. Je pensais que la Sardaigne était un enfer, mais ça va encore plus loin ici ! »

Les crevaisons touchaient la plupart des concurrents, y compris Norbert Maior, même si la sienne arrivait à un moment presque opportun, à savoir dans l’avant-dernière spéciale de samedi.

« Nous avons eu une crevaison à cinq kilomètres de l’arrivée », racontait-il. « J’ai demandé à Francesca si nous devions nous arrêter, mais elle m’a dit de continuer. Je lui ai dit que je lui faisais confiance et c’était la bonne décision puisque Romet avait connu le même souci, mais il s’est arrêté. »

Grâce à sa victoire, Norbert Maior passe de la quatorzième à la quatrième place du WRC3, vingt-six points derrière le leader Diego Dominguez, qui avait choisi de ne pas inscrire de points en Grèce. Deuxième de l’épreuve, Romet Jürgenson remonte de la cinquième à la deuxième position alors que l’Australien Taylor Gill complète le podium provisoire.

JUNIOR WRC

Jürgenson remporte le titre en FIA Junior WRC en Grèce

Deuxième à l’arrivée du Rallye EKO Acropole Grèce, Romet Jürgenson a inscrit son nom au palmarès du FIA Junior WRC pour rejoindre Sébastien Ogier, Thierry Neuville et Craig Breen parmi les lauréats du championnat.

#58, Romet Jügerson/Manon Deliot, Ford, P1. Pht. Jaanus Ree

Leader du classement général au départ de la finale du calendrier, Romet Jürgenson adoptait une approche prudente et calculée alors que ses rivaux succombaient aux pièges des pistes grecques. Après avoir géré son rythme dans les trois dernières spéciales dimanche, l’Estonien terminait à 1’06’’1 du vainqueur, Norbert Maior.

Âgé de vingt-quatre ans, Romet Jürgenson avait obtenu le volant d’une Ford Fiesta Rally3 dans le championnat monotype organisé par M-Sport Poland grâce à l’opération mondiale de détection FIA Rally Star. Il devient également le deuxième pilote estonien à remporter le titre en FIA Junior WRC après Robert Virves en 2022.

Sa victoire historique lui permettra de disputer quatre épreuves européennes l’an prochain en WRC2. Il y pilotera une Ford Fiesta Rally2 préparée par M-Sport, tout en bénéficiant de précieuses séances d’essais et d’une dotation pneumatique de la part de M-Sport Poland et de Pirelli.

Pilote le plus régulier tout au long de la saison 2024, Romet Jürgenson s’est offert trois podiums en cinq rallyes et a pris vingt-neuf points Wolf Stage Win, plus de deux fois plus que n’importe lequel de ses adversaires.

Sacré en FIA Junior ERC l’an passé, le Roumain Norbert Maior profitait de sa victoire pour bondir de la septième à la deuxième place du championnat, trois points devant l’Australien Taylor Gill. Le Belge Tom Rensonnet complétait le podium à l’arrivée du rallye.

« C’est formidable de rejoindre des noms comme Ogier, Breen et tant d’autres grands pilotes ayant remporté le Junior WRC », se réjouissait Romet Jürgenson. « Sur ce rallye, il faut beaucoup piloter avec les yeux. Nous avions un bon instinct et nous avons évité pas mal de grosses pierres. Cela s’est finalement bien passé ! »

L’Acropole se montrait à la hauteur de sa réputation et la bataille du Junior WRC se transformait rapidement en une question de survie puisque tout le peloton, ou presque, était contraint de s’arrêter pour changer de roue à différents moments durant les quinze spéciales du week-end.

Plusieurs prétendants au titre voyaient leurs rêves être anéantis par des problèmes mécaniques. Taylor Gill a dû ménager sa monture dans les dernières spéciales du samedi avec une suspension arrière endommagée. Peu après, Ali Türkkan était contraint à l’abandon sur la liaison vers la dernière spéciale, triangle de suspension cassé.

Vice-champion l’an dernier, Diego Dominguez devait composer avec des problèmes de surchauffe et de suspension mettant fin à ses espoirs de faire mieux en 2024. Troisième samedi soir, Petr Borodin s’arrêtait définitivement dans l’avant-dernière spéciale du parcours.

Au cours de cette saison historique pour le FIA Junior WRC, vingt-deux pilotes ont pris le départ d’au moins une épreuve. Parmi eux, dix-neuf ont inscrit des points et neuf sont montés sur le podium en cinq rallyes.

Communiqué WRC