Le Gallois s’est imposé au terme d’un Rallye de Turquie complètement fou pour reprendre la tête du Championnat du Monde FIA des Rallyes.
Elfyn Evans (Toyota Yaris WRC) réalisait un dimanche matin remarquable sur des routes piégeuses pour surgir de la quatrième à la première place et signer sa deuxième victoire de la saison avec 35 »2 d’avance alors que ses rivaux tombaient les uns après les autres. Le Gallois compte désormais dix-huit points d’avance au championnat alors qu’il ne reste plus que deux manches à disputer.
Le pilote Toyota Gazoo Racing était le seul à échapper aux griffes de la redoutable spéciale de Çetibeli (38,15 km) pendant que ses adversaires étaient ralentis par des crevaisons et des problèmes mécaniques.
« C’était un week-end difficile », déclarait Elfyn Evans. « Nous avons tout simplement essayé de bien piloter et de rester au milieu de la route. Cette stratégie a été récompensée. Je suis bien conscient qu’il faut un brin de réussite et je n’aime jamais profiter du malheur des autres, mais c’est la nature du Rallye de Turquie. »
Leader vendredi soir, Thierry Neuville (Hyundai i20 WRC) terminait deuxième avec 24 »2 de marge sur son équipier Sébastien Loeb (Hyundai i20 WRC). Les espoirs de victoire des deux hommes s’envolaient avec une crevaison dans Çetibeli, le Belge cédant 1’40 » et le Français 1’20 ».
Thierry Neuville pourrait toutefois être considéré comme le pilote le plus rapide du week-end avec sept meilleurs temps sur douze spéciales et la position de leader à deux reprises.
En tête du championnat avant le départ, Sébastien Ogier (Toyota Yaris WRC) perdait 1’15 » en raison d’un problème similaire. Il restait toutefois en lice pour un podium jusqu’à son abandon dans la répétition de la spéciale, de la fumée sortant du capot moteur de sa voiture.
Lui aussi victime de la malédiction de Çetibeli, Kalle Rovanperä (Toyota Yaris WRC) prenait la quatrième place à plus d’une minute et demie de Sébastien Loeb. Les points inscrits par Elfyn Evans et le Finlandais permettaient également à Toyota Gazoo Racing de porter son avance au championnat constructeurs à neuf points sur Hyundai Motorsport.
Gus Greensmith (Ford Fiesta WRC) signait le meilleur résultat de sa carrière en complétant le top cinq après avoir évité le carnage. Le Britannique devançait son équipier Esapekka Lappi (Ford Fiesta WRC), qui bouclait la dernière spéciale avec un amortisseur cassé après avoir subi une crevaison plus tôt aussi.
De son côté, Teemu Suninen (Ford Fiesta WRC) devait abandonner dans Çetibeli, suspension cassée, tandis que Pierre-Louis Loubet (Hyundai i20 WRC) s’arrêtait dans le même test en raison de problèmes moteur.
WRC2, Pontus Tidemand fait coup double
Le Suédois a su garder son sang-froid pour s’imposer dans la catégorie WRC2 au Rallye de Turquie et prendre les rênes du championnat.
Respectant son plan du début à la fin, Pontus Tidemand (Skoda Fabia Rally2) s’attachait à rester au milieu de la route afin d’éviter les plus grosses pierres. Le Suédois héritait alors des commandes lorsque ses rivaux rencontraient des problèmes samedi matin avant de préserver une confortable avance jusqu’à l’arrivée.
Pontus Tidemand ralliait Marmaris dimanche après-midi avec un avantage de 1’42 »9 sur son plus proche rival et en profitait pour se hisser en tête du championnat.
« C’est assurément une bonne opération pour le championnat », se réjouissait-il. « C’était un rallye difficile, mais c’était pareil pour tout le monde. Nous voulions prendre un maximum de points ici et nous l’avons fait. Nous devons désormais faire pareil au prochain rendez-vous. »
Le pilote M-Sport Ford Adrien Fourmaux a terminé le week-end en deuxième place
Protégé de M-Sport Ford, Adrien Fourmaux (Ford Fiesta R5) terminait deuxième à l’issue d’une prestation mêlant promesses et déceptions.
Après s’être construit une impressionnante avance de 33 »7 samedi matin, le Français perdait plus de deux minutes en étant victime d’une crevaison à l’arrière gauche lors de la redoutable spéciale de Yeşilbelde.
Malgré ses six scratches ce week-end, il ne parvenait pas à surmonter l’écart et à rattraper tout le temps perdu.
« Je suis satisfait, car découvrir ce rallye représentait un immense défi », rappellait-il. « Je suis aussi un peu déçu puisque nous voulions battre Pontus, mais nous avons eu une crevaison samedi. Le rallye est ainsi et savons que nous avons affiché un bon rythme ce week-end. »
Eyvind Brynildsen (Skoda Fabia Rally2) complétait le podium malgré un parcours accidenté avec une crevaison et la perte d’une roue samedi matin.
Fidèles aux valeurs du rallye, le Norvégien et sa copilote Ilka Minor se démenaient pour repartir et finir l’épreuve à 1h08’24 »7 des leaders.
« C’était difficile, mais je me dois d’être heureux à l’arrivée », confiait-il. « Je ne suis qu’un homme normal allant travailler la semaine et qui a la chance de pouvoir jouer avec les grandsgarçons le week-end ! J’ai consacré beaucoup d’efforts pour pouvoir être derrière ce volant et je dois dire que j’ai apprécié l’expérience malgré toute la difficulté du week-end. Nous nous rendrons en Sardaigne en espérant connaître un peu plus de réussite. »
WRC3, Kajetan Kajetanowicz domine les débats
Le Polonais s’est montré intouchable tout au long de la dernière étape pour remporter une victoire bien méritée dans la catégorie WRC3 au Rallye de Turquie.
Imperturbable dans des conditions torrides, Kajetan Kajetanowicz (Skoda Fabia Rally2) réalisait une prestation sans faute pour éviter les pièges du Rallye de Turquie, s’imposer avec 2’10 »9 d’avance et prendre la septième place du championnat.
« Après notre grosse sortie en Estonie, nous y sommes enfin arrivés ! », s’exclamait le Polonais. « Je pense que c’est l’un des rallyes les plus difficiles de ma carrière. C’est une sensation incroyable. C’est difficile d’en parler tant je suis heureux. »
Le prodige bolivien Marco Bulacia (Citroën C3 R5) prenait la deuxième place après s’être battu vigoureusement. En tête dès le premier jour, il remportait cinq spéciales durant l’événement. Malgré une crevaison dans la spéciale de Çetibeli dimanche matin, il s’emparait tout de même de la tête du championnat avant les deux derniers rendez-vous.
Le Bolivien Marco Bulacia prend la tête du classement général en WRC3
« Nous sommes ravis de mener au championnat », confiait le nouveau leader. « Il y a quelques regrets avec cette crevaison dans le dernier passage dans Çetibeli comme nous essayions de rattraper Kajto. Nous continuerons à nous battre en Sardaigne pour tenter d’être titrés. »
Le héros local Yağiz Avci (Citroën C3 R5) complétait le podium à plus de cinq minutes de Marco Bulacia. Après une longue pause loin du sport, le Turc se réjouissait de ce résultat.
« C’était une épreuve vraiment difficile », admettait l’enfant du pays. « Après deux ans loin des rallyes, notre prestation est synonyme d’un beau retour. C’était vraiment dur mentalement, mais nous avons essayé de gérer cela. »
Alberto Heller (Ford Fiesta R5) se classait quatrième à 9’27 »9 des vainqueurs tout en précédant Burak Cukurova, 2’44 »0 plus loin en cinquième position.
Jan Solans, Champion du Monde Junior des Rallyes en titre, a dévoilé un intéressant potentiel avec un scratch dans la première spéciale du dimanche. Sa Ford Fiesta couvait toutefois un problème de direction assistée l’obligeant à terminer les spéciales au ralenti tout au long de la dernière boucle. L’Espagnol était finalement contraint à l’abandon.
HighLights Rallye de Turquie – Video Red Bull Media House
Le prochain rendez-vous du calendrier mènera les concurrents en Sardaigne pour la sixième et avant-dernière manche de la saison, le Rally Italia Sardegna autour d’Alghero (8-11 octobre).