L’œil dans l’objectif
Les concurrents se sont engagés dans une étape de 48 heures, s’étalant sur 947 kilomètres de spéciale, avec un départ et une arrivée à Bisha, et une première destination encore inconnue. Au cours de cette épreuve, six « breakzones » ont été installées entre les kilomètres 491 et 671, plongeant chaque participant dans l’incertitude concernant le parcours qui les attendait. Cette étape, la plus longue de la compétition, était également marquée par un aspect sauvage, avec des campements appelés « breakzones » disséminés le long de la réserve naturelle Majami al’Hadb, territoire des lièvres d’Arabie. Les spectateurs ont ainsi pu observer le Ford Raptor de Carlos Sainz, coincé sur le dos, offrant une image saisissante.
La célèbre fable de Jean de La Fontaine, « Rien ne sert de courir, il faut partir à point », résonne particulièrement dans ce contexte, illustrant la rivalité entre un lièvre et une tortue. Cependant, le champion en titre dans la catégorie auto a su déjouer les attentes et demeure en lice. Demain, tous les concurrents prendront le départ à partir de 7 heures, chaque minute, pour entamer l’étape 2, qui promet déjà de délivrer une leçon totalement différente de celle observée l’année précédente pour les véhicules de pointe.
L’essentiel
- Carlos Sainz a subi un retournement de son Ford Raptor, ce qui lui a coûté un temps précieux, mais sa détermination à poursuivre la course reste intacte. Sébastien Loeb, quant à lui, a été freiné par une avarie mécanique, anéantissant ses espoirs de remporter la 48h Chrono comme en 2024. Yazeed Al Rajhi et Nasser Al Attiyah ont réalisé une belle performance, occupant respectivement les premières et deuxièmes places virtuelles du Dakar autos, à seulement 1 minute et 19 secondes l’un de l’autre. Henk Lategan, vainqueur du prologue, a enregistré le 4e temps jusqu’au camp E et est virtuellement sur le podium général, à un peu plus de 2 minutes du leader saoudien.
- Toby Price et Sam Sunderland ont affiché un rythme compétitif avec leur Hilux, visant tous deux un Top 5 au général à l’arrivée demain à Bisha.
- Les trois motards qui se distinguent depuis le début de la course ont de nouveau été les plus rapides aujourd’hui. Daniel Sanders, vainqueur du prologue et de l’étape 1, a encore dominé la compétition, devançant Ricky Brabec et Ross Branch. Au camp E ce soir, l’Australien possède virtuellement 4 minutes et 2 secondes d’avance sur l’Américain, et 5 minutes et 59 secondes sur le Botswanais. À 8 minutes et 17 secondes, Tosha Schareina demeure le 4e concurrent à surveiller demain.
- En catégorie Challenger, Nicolas Cavigliasso a pris une sérieuse option pour sortir vainqueur de la 48h Chrono et s’emparer de la première place au général. Du côté des SSV, le duo Heger-De Soultrait a été irrésistible, et Polaris pourrait même envisager un triplé demain avec Florent Vayssade.
- Enfin, chez les Camions, Martin Macik et Ales Loprais continuent de lutter à égalité, avec un léger avantage pour le Tchèque. Cependant, l’écart au général virtuel dépasse juste les deux minutes.
La perf’ du jour
L’équipe Polaris, dirigée par le champion en titre en SSV, Xavier de Soultrait, connaît un Dakar exceptionnel, et la première partie de la 48h Chrono n’a fait que confirmer cette tendance. Le rookie Brock Heger a créé la surprise en remportant le prologue, tandis que « XdS » s’est imposé lors de l’étape 1. Aujourd’hui, les mésaventures sur la piste se sont multipliées pour leurs principaux rivaux d’hier, Jeremias Ferioli et « Chaleco Lopez », ainsi que pour Sebastian Guyasamin et Sara Price. En conséquence, Heger et De Soultrait se retrouvent ce soir à dîner en tête à tête.
Les deux pilotes de Sébastien Loeb Racing, soutenus par l’usine Polaris, sont les seuls de leur catégorie à avoir atteint le camp D. Lors du dernier pointage, leur coéquipier Florent Vayssade occupait la 3e position. Avec un triplé à portée de main lors de la 48h Chrono demain à Bisha, l’équipe pourrait réaliser une performance historique pour la marque américaine sur le Dakar.
Le coup dur du jour
La première 48h Chrono de l’histoire du Dakar avait été favorable à Sébastien Loeb l’année dernière, qui en était sorti vainqueur. Cependant, le Français n’avait pas réussi à réaliser son rêve, laissant Carlos Sainz triompher à sa place. Yazeed Al Rajhi, alors en tête de la course, avait été contraint de l’abandonner après une culbute derrière une dune, tandis que Nasser Al Attiyah avait dû renoncer à cause de problèmes mécaniques. Un an plus tard, les rôles sont inversés : les gagnants d’hier se retrouvent parmi les perdants de cette première partie de l’étape. À l’instar d’Al Rajhi l’an dernier, Sainz a également fini sur le toit, au kilomètre 327. Remis sur ses roues par son coéquipier Mitch Guthrie, « El Matador » a néanmoins poursuivi sa route, mais avec un retard de près de 50 minutes au général virtuel, le chrono se stoppant demain.
Loeb, quant à lui, a été immobilisé au kilomètre 409 en raison de problèmes de ventilateur, ce qui l’a considérablement ralenti, le plaçant à plus d’une demi-heure de la tête de la course. La ration que dégusteront Al Rajhi et Al Attiyah autour du feu aura certainement un goût différent. Le champion du monde en titre et son poursuivant se coucheront en grands gagnants de cette première journée, virtuellement en tête de la course avec une minute d’écart en faveur du Saoudien.
La stat’ du jour
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Parti en tête de la spéciale avec le statut de plus jeune leader de l’histoire du Dakar, Seth Quintero a rapidement vu sa position contestée par pas moins de six pilotes. Guerlain Chicherit a d’abord pris les rênes du classement général virtuel, suivi de près par son coéquipier Guillaume de Mévius, qui a ensuite pris la tête. Trois anciens vainqueurs du Dakar ont ensuite fait leur apparition : Carlos Sainz, qui a malheureusement rencontré une faute, Nasser Al Attiyah, puis Nani Roma. Avant le signal final qui impose à tous de rejoindre le camp le plus proche, c’est Yazeed Al Rajhi qui semblait détenir les commandes virtuelles du général.
Ce parcours tumultueux de 626 km ne se résume pas seulement à sa longueur, mais illustre aussi un véritable relais d’une intensité rare, entamé aujourd’hui pour boucler le tour de piste de 48h autour de Bisha.