19 mars 2024

Dakar, E4, Brabec et Al-Attiyah, patrons du marathon

L’œil dans l’objectif

Les ingrédients de la première partie de l’étape marathon donnent le ton du défi. En quittant la Cité blanche, une petite zone de dunes distrait les pilotes, qui comprennent vite que la journée risque d’être indigeste : le fesh-fesh use les nerfs et les machines, et ils en trouveront presque tout au long de l’étape. Par endroits, notamment en longeant le Rio Tambo pour boucler les 200 premiers kilomètres, la piste devient plutôt caillouteuse. Mais en contournant la Pampa Clemeci, c’est-à-dire après avoir quitté les haut-plateaux, c’est bien avec cette fine poussière indomptable qu’il faut composer. La ligne droite finale entre la ville portuaire d’Ilo et Moquegua apporte un peu de réconfort à ceux qui s’amusent avec les trajectoires… à condition de slalomer habilement entre les pierres, ce qui n’a pas été le point fort de Sébastien Loeb aujourd’hui !

Etape 4

L’essentiel

Battu sur le fil hier, Ricky Brabec a réagi en champion sur la route de Moquegua et donné une véritable leçon à ses adversaires. Sur un rythme supérieur à tout le monde tout au long des 351 km de spéciale, l’Américain signe un coup de maitre et sa deuxième victoire d’étape sur le Dakar pour prendre la tête du classement provisoire. Le trio d’officiels KTM limite la casse avec Walkner/Price/Sunderland dans cet ordre alors que Pablo Quintanilla et Xavier de Soultrait ont bu la tasse à plus de 20 minutes.

Ricky Brabec. Photo DPPI/Dakar

Des écarts également importants chez les autos sous l’impulsion d’un nouveau duel à couteaux tirés entre Nasser Al-Attiyah et Stéphane Peterhansel, cette fois à l’avantage du pilote Toyota. Le Qatari conforte son leadership au général devant le Français tandis que les choses bougent en SxS avec la première victoire de Sergei Kariakin qui ne cesse de monter en puissance et prend les commandes du rallye. La course quad a elle repris son cours « normal » avec le troisième succès en quatre étapes du favori argentin Nicolas Cavigliasso. Côté camions, Andrey Karginov a joué au chat et à la souris avec Martin Macik pour finalement empocher sa deuxième victoire consécutive et remonter à la deuxième place du général.

Nasser Al-Attiyah.  Photo Florent Gooden / DPPI / Dakar

La perf du jour

Lorenzo Santolino. Photo Antonin Vincent / DPPI / Dakar

En pariant sur Lorenzo Santolino pour épauler ses deux pilotes officiels Michael et Adrien Metge, Sherco ne s’est pas trompé. L’Espagnol est aujourd’hui le meilleur représentant de la marque française avec son premier Top 10 à Moquegua et une solide 13e place du classement général, premier rookie. Santolino fait surtout preuve d’une progression constante depuis le début du rallye et sera à surveiller pour les jours à venir…

Le coup dur du jour

Sébastien Loeb a pris l’habitude de souffler le chaud et le froid sur le Dakar. Sa course semble avoir pris un virage bien délicat à négocier entre Arequipa et Tacna, où il a crevé à trois reprises, se retrouvant contraint à rejoindre l’arrivée de la spéciale avec une roue en capilotade, après avoir utilisé ses deux roues de secours. Le débours du jour n’est que de 12 minutes sur Al-Attiyah, et Loeb pointe toujours en 5e position du général (à 50’), mais le problème prend une autre dimension en étape marathon. L’Alsacien devrait toutefois compter sur le soutien d’un camion de course engagé par son équipe… et qui aura peut-être anticipé ce type de mésaventure.

Sébastien Loeb. Flavien Duhamel/Red Bull Content Pool

La statistique du jour

Avec la victoire de Nicolas Cavigliasso en quad, l’Argentine reste invaincue dans cette catégorie depuis le départ de Lima. C’est même un véritable triomphe lors de cette quatrième étape pour l’Argentine avec 5 de ses représentants qui terminent dans les 6 premiers à Moquegua ! Une catégorie qui attire particulièrement les pilotes sud-américains puisque les Argentins, Boliviens, Chiliens, Colombiens, Paraguayens, Péruviens et Uruguayens composent l’écrasante majorité du plateau.

  La réaction du jour

Stéphane Peterhansel : « On a changé de décor aujourd’hui. Pas de dunes, mais des vallées et des plateaux avec beaucoup de fesh fesh. Sous cette farine, des cailloux cachés. C’était très compliqué et ça va être l’enfer pour ceux qui suivent. Du fait de l’étape marathon, il fallait gérer au mieux la voiture, d’autant que David et moi ne sommes pas des as de la mécanique. La suite ? Il va falloir gérer l’ensablement, la navigation… La deuxième semaine avec la remontée d’Arequipa vers Lima sera plus compliquée que cette première partie de rallye. »

Stephane Peterhansel. Pht. Marcelo Maragni/Red Bull Content Pool

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