La 10ème édition de l’Africa Eco Race bat son plein à deux jours de l’arrivée à Dakar. Après l’étape la plus difficile hier, l’organisation en partenariat avec l’AMADE (association monégasque) s’est rendue dans le village de Tawas pour distribuer des lampes solaires aux enfants vivant dans des foyers sans électricité. Autre décors, autre ambiance pour les concurrents qui ont encore été servis avec une spéciale ensablée de 453 kilomètres. Il fallait être patient à l’arrivée pour voir les plus rapides conclure avec deux heures de retard sur l’horaire prévu.
Des montagnes de dunes
C’est dans une vallée au décor de canyons ensablés que les concurrents se sont élancés ce matin. Fatigués des efforts de la veille, les voitures et les organismes ont été ménagés avec un réveil plus tardif grâce à une liaison courte de 45 kilomètres avant de voir les premières motos prendre le départ à partir de 8h43. Et il fallait être bien réveillé dès le début pour aborder un gros franchissement de dunes dans les premiers kilomètres. Un échauffement pour la suite du tracé de plus en plus compliqué au milieu des montagnes de dunes où il ne fallait pas perdre son cap. Quel soulagement alors de trouver la ligne d’arrivée à l’entrée du bivouac situé à quelques kilomètres de la ville d’Akjoujt.
La médaille pour Laure et Crespo, Ceci toujours là
« Je ne sais pas comment on a fait… », ce sont les premiers mots prononcés par Dominique Laure et Christophe Crespo (FRA/OPTIMUS) en sortant de leur buggy jaune juste derrière la ligne d’arrivée. 6h21’19 » de course au compteur sur la journée la plus compliquée, soit 13’07 » de mieux que les leaders du Serradori Racing Team, une performance exceptionnelle pour ces amateurs pour leur première participation en course. « Malabille et Malabar » font partie de la tribu des « fous du volant » de chez MD Rallye Sport et ont créé la surprise avec cette belle victoire. Mathieu Serradori et Fabian Lurquin (FRA-BEL/MCM) conservent leur leadership avec 57’28 » d’avance sur Vladimir Vasilyev et Konstantin Zhiltsov (RUS/MINI) arrivés 4èmes de la spéciale. Tous avaient les traits tirés en arrivant au bivouac, fatigués d’avoir dû se sortir à plusieurs reprises d’un sable mou et d’une navigation compliquée. Un autre équipage de chez MD Rallye Sport prend la 3ème place. Il s’agit de Guillaume Gomez et François Borsotto (FRA/OPTIMUS) arrivés au bout et à bout de cette étape révélatrice des plus grands rallyes africains.
Belle histoire du jour, celle de Loïc Bonnevie et Sophie Hamys (FRA/CAN-AM) qui prennent la 6ème place aujourd’hui. Un exploit puisqu’il s’agit de la meilleure performance jamais réalisée par un SSV sur l’Africa Eco Race depuis son existence.
Encore une belle surprise chez les camions puisque c’est Johannes Van De Laar (NL/DAF) qui arrive devant en prenant la 5ème position. Il franchit la ligne d’arrivée juste devant Gérard De Rooy (NL/IVECO) qui s’est arrêté pour le laisser passer, le fairplay du hollandais qui a voulu remercier son compatriote pour l’avoir sorti du sable pendant la spéciale.
Chez les motos, la sagesse et l’expérience de Paolo Ceci (ITA/KTM) ont encore frappé. Le solide leader s’impose devant Simone Agazzi (ITA/HONDA). Luis Oliveira (POR/PROTO) est relégué à la 3ème place à cause d’une pénalité de 23 minutes pour excès de vitesse. Encore un coup dur pour Pal Anders Ullevalseter (NOR/KTM) qui a été contraint d’abandonner à mi-parcours à cause d’un nouveau souci moteur.
ILS ONT DIT…
Dominique LAURE : « C’est difficile de croire à cette victoire, c’est une grosse surprise ! On s’est arrêté deux fois dans le sable sans trop perdre de temps. C’est mon premier rallye et j’appréhendais beaucoup les dunes. Hier on s’est bien planté dans le sable, du coup aujourd’hui on a décidé d’y aller tranquille puis on a accéléré au fur et à mesure et ça finit très bien pour nous. On est surtout soulagés d’en avoir fini avec les dunes, on est très content. »
Mathieu Serradori « Il est où Vasilyev ?!… Celle là on l’a pas volée ! On s’est aidés mutuellement toute la journée avec Fabian, c’était la spéciale la plus difficile pour nous. On ne savait plus où on allait dans les dunes, on a doublé Vasilyev qui était coincé dans le sable et on ne s’en est pas mal sortis. En plus la radio est tombée en panne à la fin, on a du communiquer en langage des signes jusqu’à l’arrivée. »
Guillaume GOMEZ : « C’était difficile… très dur… Cette spéciale nous a surpris, on ne s’attendait pas à ça. On s’est posé cinq ou six fois dès le début puis on a encore perdu 45 minutes un peu plus loin. On est fatigués par le stress mais finalement on s’en sort pas si mal, c’est le métier qui rentre ! »
Images : Africa Race. Montage : Claude Molinier pour FlashInfoAuto