25 avril 2024

Dakar, Etape 7, l’Africain nous a quittés

Pht. Eric Vargiolu/DPPI

Les informations concernant l’état de santé d’Hubert Auriol laissaient craindre la tragique nouvelle qui est parvenue aux organisateurs du Dakar durant la 7e étape. L’ancien pilote a succombé à une maladie qui l’avait considérablement affaibli mais qui ne l’avait pas empêché de rendre une dernière visite à la communauté qu’il a nettement contribué à créer et à animer, l’année dernière à Ha’il pour la première édition en Arabie Saoudite. Bien avant cette nouvelle ère, c’est sur le continent africain qu’il était devenu l’un des personnages les plus emblématiques du rallye à l’époque des pionniers, remportant l’épreuve à moto en 1981 puis en 1983. Le natif d’Addis-Abeba avait rapidement hérité du surnom de « l’Africain », mais ce sont aussi ses duels épiques avec Cyril Neveu, en particulier celui de 1987 qu’il a perdu en se brisant les deux chevilles sur l’avant-dernière étape, qui ont bâti sa légende et celle du Dakar. Passé sur quatre roues, Auriol est ensuite devenu en 1992 le premier pilote à s’imposer dans deux catégories, associé au navigateur Philippe Monnet. Après sa dernière participation en 1994 (2e), le pilote a été appelé à prendre les commandes de la machine du Dakar tout entière, restant le patron du rallye jusqu’en 2003.

Hubert Auriol célèbre sa victoire à Dakar en 1982. Pht. SRO

Émue et attristée, l’organisation du Dakar présente ses condoléances à toute la famille et aux proches de celui qui fut un guide tout au long de l’histoire de l’épreuve, avec une pensée particulière pour ses filles Julie, Jenna et Leslie.

Didier Auriol (to the right) with General secretary (Joe Jolissaint) from FlashInfoAuto (Rétromobile -Paris)

La rédaction de FlashInfoAuto, présente les sincères condoléances aux proches d’Hubert Auriol.

L’essentiel

#303 Al Rajhi Yazeed (sau), Von Zitzewitz Dirk (deu), Toyota. Pht. Eric Vargiolu/DPPI

Il ne voulait pas vraiment de cette victoire d’étape. Ricky Brabec a bien observé ce qui arrivait à ceux qui héritent de la responsabilité d’ouvrir la piste depuis le début du rallye, qu’il s’agisse de son coéquipier Joan Barreda ou de Toby Price. Pour autant, l’Américain a signé le meilleur temps du jour, mais la meilleure opération revient tout de même à Ignacio Cornejo, qui a pris les commandes du classement général avec une avance infime sur Toby Price et qui pourrait même mieux s’en sortir que Brabec dans la position d’éclaireur grâce à un sens aiguisé de la navigation.

#01 Brabec Ricky (usa), Honda, Monster Energy Honda Team. Pht. Florent Gooden/DPPI

En quads, c’est sur un casse mécanique que Nicolas Cavigliasso a été contraint à l’abandon, laissant le fauteuil de leader à Manuel Andujar, qui compte désormais plus de 20 minutes d’avance sur Alexandre Giroud et Giovanni Enrico. De son côté, Yazeed Al Rajhi s’est parfaitement acquitté de son objectif de rallier Sakaka avec le meilleur temps, tandis que les deux leaders du classement général, Stéphane Peterhansel et Nasser Al Attiyah, se sont aussi souciés de préserver leurs véhicules en vue de la deuxième partie de l’étape marathon, pour laquelle le Qatarien aura le bénéfice de partir dans le rôle du chasseur avec 6 minutes de retard… il adore !

Stephane Peterhansel (FRA) of X-Raid JCW Team, toujours en tête du général. Pht. Marcelo Maragni/Red Bull Content Pool

Chez les véhicules légers, la troisième victoire d’étape de « Chaleco » Lopez ne lui permet pas encore d’inquiéter le Polonais Aron Domzala, toujours en tête, mais simplement d’entamer une remontée au 4e rang, à 25 minutes. En camions, Dmitry Sotnikov a repris sa moisson d’étapes : la 4e de la quinzaine lui vaut maintenant une avance de plus de trois quarts d’heure sur son coéquipier Anton Shibalov au général.

Dmitry Sotnikov (RUS) toujours en tête chez les camions. Pht. Marcelo Maragni/Red Bull Content Pool

La perf’ du jour

Al Rajhi Yazeed (sau), Toyota, Overdrive Toyota. Pht. Eric Vargiolu/DPPI

Six ans, c’est le temps que Yazeed Al Rajhi a dû attendre avant d’accéder à nouveau à la victoire d’étape… et quoi de mieux que de le faire à la maison ? Avant cette victoire au terme de la septième spéciale, le dernier succès du pilote Toyota remontait à 2015 au Chili à Iquique. En deuxième position derrière Stéphane Peterhansel peu avant la mi-parcours, le Saoudien a pris son mal en patience, attentif au moindre faux pas du Français, ce qui se produisit à moins de 100 km de l’arrivée. Totalement concentré sur la chasse aux spéciales depuis qu’il perdu ses espoirs de victoire en même temps que sa boite de vitesse sur une étape de la première semaine, il y a gros à parier que Yazeed n’attendra pas 2027 pour remporter sa prochaine spéciale.

Le coup dur du jour

#150 Cavigliasso Nicolas (arg), Yamaha, Dragon Rally Team. Pht. Antonin Vincent/DPPI

Nicolas Cavigliasso avait clairement affiché ses intentions pour ce Dakar : « je cours pour gagner, je vais récupérer ma couronne ». Après avoir fait preuve de prudence au prologue, l’Argentin est monté en puissance pour renouer avec la victoire au terme de la troisième étape. Depuis, le vainqueur de l’édition 2019 n’avait jamais quitté le podium… jusqu’à aujourd’hui. Tombé en panne d’embrayage à moins de 100 km de l’arrivée de cette étape marathon alors qu’il occupait la cinquième position, Cavigliasso n’a pas tout de suite rendu les armes, attendant l’aide d’un concurrent derrière lui… en vain. Il s’est finalement résolu à l’abandon et a laissé sa place en tête du classement à un autre représentant argentin en la personne de Manuel Andujar.

La stat’ du jour : 1’’

#04 Cornejo Florimo Jose Ignacio (chl), Honda, Monster Energy Honda Team. Pht. Antonin Vincent/DPPI

Après exactement 2 741,69 km parcourus depuis le départ du prologue de Jeddah, Ignacio Cornejo a pris la tête du classement général avec une seconde d’avance sur Toby Price. Au-delà des deux leaders de la course, le Top 5 de la discipline est extrêmement serré, puisque Kevin Benavides pointe à 7’49’’, ce qui lui laisse encore la possibilité de jouer la gagne. À titre de comparaison, le 5e chez les autos, « Nani » Roma, est chronométré à 1h59’’ de Stéphane Peterhansel.

Sur un air de Classic

A l’occasion de la journée de repos, les 23 véhicules engagés dans la catégorie, tous encore en course, ont été rassemblés pour une photo de famille.

La réaction du jour

#302 Stéphane Peterhansel : « On n’a pas saisi l’opportunité »

Peterhansel Stephane (fra), Mini, X-Raid Mini JCW Team. Pht. Eric Vargiolu/DPPI

Toujours leader du classement général, « Peter » accroît même légèrement son avantage sur Nasser Al Attiyah, mais aurait pu réaliser une plus belle opération.

« À 40 km de l’arrivée, j’ai tapé une pierre et ça a cassé la jante. On a mis longtemps pour changer la roue, c’était un peu la galère. C’est dommage parce qu’on était pas trop mal sur les intermédiaires et il y avait un peu de temps à reprendre aujourd’hui mais on n’a pas saisi l’opportunité ».

#383 Seth Quintero : « On est parti sur un rythme tranquille »

Même s’il ne termine que septième de la septième étape, Seth Quintero se hisse à la deuxième place du classement général avec toujours 8 minutes de retard sur Aron Domzala.

« Cette étape était super longue. On est parti sur un rythme tranquille en sachant que nous attaquions une étape marathon. On s’est fait doubler par plusieurs concurrents, et puis après le premier ravitaillement nous les avons rejoints. »

#303 Yazeed Al Rajhi : « Je veux signer des bons chronos tous les jours »

Le pilote saoudien, sorti du jeu en première semaine pour la victoire finale, s’attaque maintenant aux victoires d’étapes. Il remporte aujourd’hui la deuxième de sa carrière.

« C’était une bonne étape, on a fait de notre mieux, même si nous avons subi deux crevaisons. On a bien attaqué quand même et nous étions motivé parce qu’on était dans le même rythme que Carlos quand nous avons crevé dans la poussière au bout de 40 kilomètres.La navigation n’a pas été trop dure pour nous. Maintenant, je veux juste signer des bons chronos tous les jours, c’est notre objectif. »

#1 Ricky Brabec : « Je ne sais pas si on fait beaucoup de stratégie »

Brabec Ricky (usa), Honda, Monster Energy Honda Team. Pht. Eric Vargiolu/DPPI

Le tenant du titre a remporté l’étape du jour mais ne remonte qu’à la 8e place du général, à 14’52’’ de son coéquipier Ignacio Cornejo.

« Je ne suis pas sûr de gagner beaucoup de temps, Toby était encore juste derrière moi. Il faut que je reste concentré et surtout qu’on fasse attention à la mécanique pour la deuxième journée du marathon. Je ne sais pas si on fait beaucoup de stratégie. Il s’agit surtout de ne pas ouvrir, parce que celui qui ouvre perd systématiquement du temps. Maintenant il reste 5 étapes, et il faut réussir à terminer à peu près dans les 7 premiers tous les jours et voir si ça permet de gagner du temps. »

HighLights Stage 7

Video : Red Bull Media House – Montage : FlashInfoAuto

Les classements ici

Information in English

The African passes away

Hubert Auriol won the Dakar three times, first on a motorbike (1981 and 1983) and then in a car (1992), and served as race director for almost a decade. He inspired generations of riders and drivers and has been an integral part of the rally throughout its history.

The recent updates on the health of Hubert Auriol foreshadowed the tragic news received by the organisers of the Dakar during stage 7. The former biker and driver has succumbed to a disease that sapped his strength but was unable to stop him from paying one last visit to the community he helped to build and galvanise, last year in Ha’il, on the occasion of the first edition of the rally in Saudi Arabia. Long before the start of this new era, back when the race was still in its infancy in Africa, he became one of the most iconic faces in the rally, going on to win the motorbike class in 1981 and 1983. The man from Addis Abeba soon came to be known as « The African », but it was especially his epic duels with Cyril Neveu (particularly in 1987, when he lost after breaking both ankles in the penultimate stage) that established his legend and that of the Dakar. Following a switch to the car class, the 1992 edition saw Auriol become the first competitor to win in two different categories, a feat he achieved together with the navigator Philippe Monnet. After his final participation, when he finished as runner-up in 1994, he jumped behind the wheel of the whole event, staying at the helm of the Dakar until 2003.

The organisers of the Dakar, shocked and saddened by the news, would like to extend their sincere condolences to the friends and family of a man who was a guiding light throughout the history of the rally, with a special thought for his daughters Julie, Jenna and Leslie.

Outline

The stage win came as a poisoned gift to Ricky Brabec, who had already noted that every rider faced with the challenge of opening the way since the start of the rally had ended up floundering, including Toby Price and his own teammate Joan Barreda. The American clocked the fastest time in the special, but the big winner was Ignacio Cornejo, who seized the overall lead by a tiny margin over Toby Price and could even do better than Brabec in the role of pathfinder thanks to his great sense of navigation. In the quad category, Nicolás Cavigliasso was knocked out of the race by a mechanical, leaving Manuel Andújar in control of the general standings by more than 20 minutes over Alexandre Giroud and Giovanni Enrico. Yazeed Al-Rajhi achieved his goal of posting the fastest time in Sakakah, while the top two men in the general standings, Stéphane Peterhansel and Nasser Al-Attiyah, made sure not to push their cars too hard ahead of the second part of the marathon stage, in which the Qatari will benefit from starting in second place, six minutes behind his rival —a scenario tailored to his abilities. « Chaleco » López claimed his third stage win in the lightweight vehicle category, propelling him up to fourth place overall, but still 25 minutes behind the leader, Pole Aron Domżała. Dmitry Sotnikov added a fourth victory to this year’s bumper crop and increased his gap to teammate Anton Shibalov in the general standings to over 45 minutes.

A crushing blow

Nicolás Cavigliasso made no secret of his ambitions in this year’s Dakar: « I’m here to win and take back my crown ». Following a cautious start in the prologue, the Argentinian got stronger as the race went on and got back to his winning ways in stage 3. The 2019 champion finished every stage since then on the podium… until today. A broken clutch less than 100 km before the line of the marathon stage, when he was running fifth, sent him scrambling to enlist the assistance of another competitor in a vain attempt to stay in contention. Seeing the writing on the wall, he eventually threw in the towel, relinquishing the lead to fellow Argentinian Manuel Andújar.

Performance of the day

Yazeed Al-Rajhi’s latest stage win was six years in the making… and what better place than home? The Toyota driver’s most recent victory had come in Iquique, Chile, in 2015. Running second behind Stéphane Peterhansel shortly before the halfway point, the Saudi patiently looked for the tiniest chink in the Frenchman’s armour, which he found and exploited within the final 100 kilometres. No longer in contention for the overall victory after a gearbox problem in the opening week, Yazeed is now free to focus on chasing more stage wins, and only a fool would bet against him claiming another special before 2027.

Stat of the day: 1″

José Ignacio Cornejo leads the general standings by one second over Toby Price after exactly 2,741.69 km of racing since the start of the prologue in Jeddah. The rest of the top 5 in the motorbike category is also very tight, with Kevin Benavides still within striking distance at 7′49″. To put it into perspective, the fifth-placed driver in the car category, « Nani » Roma, trails Stéphane Peterhansel by 1 h 59.

The makings of a Classic

The 23 vehicles in the category (including every single car and truck that started the race) came together for a family portrait on the occasion of the rest day in Ha’il.