28 mars 2024

Dakar, arrivée, « Peter » et Benavides, dans la grande histoire

30 ans après sa première victoire à moto sur le Dakar, Stéphane Peterhansel a ajouté un 14e titre à sa collection, le 8e en auto, devenant aussi l’unique pilote à avoir gagné sur trois continents. A l’arrivée à Jeddah, Kevin Benavides a lui aussi écrit une page d’histoire en devenant le premier vainqueur sud-américain dans la catégorie moto, tandis qu’un de ses compatriotes, Manu Andujar, s’est imposé parmi les quads. Les véhicules légers ont été dominés comme en 2019 par un autre latino, le Chilien « Chaleco » Lopez, le podium 100 % Kamaz des camions étant quant à lui occupé au sommet par le Russe Dmitry Sotnikov.

#302 Peterhansel Stephane (fra), Boulanger Edouard (fra), Mini, X-Raid Mini JCQ Team. Pht. Antonin Vincent/DPPI

Après 12 étapes et plus de 8000 kilomètres parcourus au total depuis le 3 janvier dernier, 200 véhicules (vs 286 partants) se sont engagés dans la dernière étape qui boucle le trajet retour de la 43e édition, la deuxième organisée en Arabie Saoudite. Il y aura dans le classement général final 64 motos, 11 quads, 50 autos, 43 véhicules légers et 32 camions. Par ailleurs 16 véhicules ayant abandonné en cours de route bénéficient de la formule Dakar Expérience qui leur a permis de poursuivre l’aventure jusqu’à Jeddah.

Enfin, la catégorie Dakar Classic, accueillant pour sa première édition 24 véhicules du XXe siècle se départageant sur une course de régularité remportée par Marc Douton au volant d’un Buggy Sunhill.

L’ESSENTIEL

Motos : Benavides, la consécration

 

#47 Benavides Kevin (arg), Honda, Monster Energy Honda Team 2021, Motul. Pht. Florent Gooden/DPPI

 

 

 

 

 

 

 

Ce n’est peut-être pas la teinture blonde qui a fait la différence, mais Kevin Benavides a changé… et atteint la consécration sur le Dakar à sa cinquième participation. Après avoir débarqué en fanfare sur le bivouac en butant au pied du podium 2016, l’Argentin a encaissé les désillusions, particulièrement en 2018, lorsque le titre lui paraissait déjà accessible jusqu’à une erreur de navigation fatale du côté de Salta, sa ville natale. Cette année encore, une lourde chute lui a mis le nez et la cheville en compote sans l’empêcher de prendre le pouvoir sur l’étape 5. Délogé du fauteuil de leader dès le lendemain, Kevin a su attendre son heure, puis est redevenu le patron lors de la chute de son coéquipier Nacho Cornejo… il faut bien aussi un peu de réussite sur le Dakar. Le premier vainqueur Sud-Américain de la catégorie a ensuite résisté à un final à haute tension, dans lequel Sam Sunderland est resté menaçant jusqu’aux derniers kilomètres de l’avant-dernière étape, tout autant que Ricky Brabec qui est venu terminer à moins de cinq minutes en s’adjugeant l’ultime spéciale. L’Américain réalise sur le fil le premier doublé Honda depuis Cyril Neveu et Edi Orioli en 1987. Du travail propre, tout comme dans un autre registre le Lituanien Arunas Gelazninkas qui s’impose avec une heure d’avance sur le tant Emanuel Gyenes chez les « Original by Motul », les motards engagés sans assistance.

Quads : Andujar, première

Andujar Manuel (arg), Yamaha, 7240 Team, Quad. Pht. Antonin Vincent/DPPI

L’Argentine est doublement à la fête sur le podium du Dakar. Ce qui n’a rien d’une surprise, puisque la catégorie quads avait déjà été dominée à six reprises par des « albiceleste » depuis la création officielle de la catégorie en 2009. Mais parmi les prétendants, c’est plutôt sur Nicolas Cavigliasso que les parieurs auraient misé leur fortune. Et malgré un démarrage plus lent que lors de sa victoire en 2019, le revenant semblait respecter une feuille de route idéale en menant la course à la journée de repos. La casse de son moteur dans l’étape marathon en a décidé autrement. Manuel Andujar, qui avait déjà remporté une étape et se trouvait en embuscade à ce stade, se trouvait au bon endroit et au bon moment pour prendre les commandes du rallye. Le podium final de la catégorie est complété par le Chilien Giovanni Enrico et l’Argentino-américain Pablo Copetti… Fiesta latina !

Autos : « Monsieur Dakar », tout en contrôle

Peterhansel Stephane (fra), Mini, X-Raid Mini JCW Team, Auto, Boulanger Edouard (fra), Mini, X-Raid Mini JCQ Team. Pht. Julien Delfosse/DPPI

Il n’existe pas de succès facile sur le Dakar, mais Stéphane Peterhansel s’affirme comme le seul qui pourrait prétendre qu’il maitrise son sujet. Les appétits étaient féroces sur la ligne de départ, avec des prétendants déclarés au titre ou au podium comme Yazeed Al Rajhi, Sébastien Loeb, Giniel De Villiers, Martin Prokop, Yasir Seaidan, Mathieu Serradori, Bernhard Ten Brinke… tous engagés avec l’enthousiasme le plus sincère. « Peter » a pourtant pris la tête à l’issue de la 3e étape, le combat pour le titre se réduisant dès le lendemain à un match à trois avec ses compagnons de podium de l’année dernière. Puis les déboires de Carlos Sainz ont laissé place à un duel entre le buggy Mini numéro 302 et le Toyota Hilux de Nasser Al Attiyah. Le chasseur qatarien n’a pas manqué d’arguments, remportant au total 6 spéciales (prologue compris) dans son Tour d’Arabie Saoudite et exerçant une pression constante sur sa proie. Mais « Peter » n’a pas tremblé et son avantage de 4’50’’ est passé à près de 18 minutes lors de l’unique étape qu’il a remportée cette année, à trois jours de l’arrivée. Il ne lui en fallait pas davantage pour sécuriser son 14e titre. Le « podium inversé » que regrette Carlos Sainz à l’arrivée comble l’écurie X-Raid, tandis que Toyota aura de la peine à s’en consoler, y compris avec la 4e place de Jakub Przygonski qui égale son score de 2019. En revanche, la 5e place de Nani Roma a valeur de réel encouragement pour les débuts de Bahrain Raid Xtreme.

Quandt Sven, owner of Xraid Rallye Team, #302 Peterhansel Stephane (fra), Boulanger Edouard (fra), Mini, X-Raid Mini JCQ Team, Auto. Pht. Frederic Le Floc’h/DPPI
#311 Roma Nani (esp), Winocq Alexandre (fra), Hunter, Bahrain Raid Xtreme, BRX. Pht. Julien Delfosse/DPPI
#322 Chabot Ronan (fra), Pillot Gilles (fra), Toyota, Overdrive Toyota. Pht. Julien Delfosse/DPPI

 

#308 Serradori Mathieu (fra), Lurquin Fabian (bel), Century, SRT Racing, Motul. Pht. Julien Delfosse/DPPI

 

Véhicules légers : « Chaleco », le patron

Pour son dixième Dakar, Chaleco Lopez a dû composer avec des novices de la catégorie tous plus rapides les uns que les autres. Parmi eux Seth Quintero, vainqueur à deux reprises tout comme Kris Meeke, ou encore Cristina Gutierrez devenue la première femme à triompher sur le Dakar depuis 2005. Et pourtant, face à l’adversité, le Chilien, en vieux briscard, a su mettre un coup de collier quand il l’a fallu. Sur le podium de quatre spéciales en incluant le prologue, Chaleco Lopez a affiché une régularité exemplaire jusqu’au départ de la sixième étape durant laquelle il a été victime d’un problème mécanique. Une heure perdue et un bilan lourd de conséquences puisqu’il accusait 36’ de retard sur son successeur au sommet, Aron Domzala, avant la pause. Qu’à cela ne tienne, Lopez a réagi en remportant les trois spéciales suivantes pour se retrouver à nouveau en tête du général à trois jours de la fin. Dès lors, Lopez a pu gérer son avance, observer les faux pas de ses adversaires Seth Quintero, Aron Domzala ou encore Austin Jones, et coiffer une deuxième couronne après celle de 2019.

Camions : Sotnikov, à la régulière

#507 Sotnikov Dmitry (rus), Akhmadeev Ruslan (rus), Akhmatzianov Ilgiz (rus), Kamaz, Kamaz – Master. Pht. Julien Delfosse/DPPI

Depuis 2017, Dmitry Sotnikov a toujours remporté au moins une spéciale et faisait figure de favori légitime dans la course au titre cette année. Si l’an passé son coéquipier Andrey Karginov a été impérial avec sept victoires de spéciales, c’est la régularité qui a payé pour Sotnikov durant ce 43e Dakar. Et pour cause ! Sur les 12 étapes au programme, l’équipage Kamaz a toujours fini sur le podium sauf une fois avec une quatrième place jeudi dernier, son plus mauvais résultat. Alors que Karginov a perdu plus de 1h30 lors de la première spéciale, Sotnikov s’est hissé au sommet du général pour ne plus jamais en descendre. Il n’a ensuite laissé que des miettes à ses rivaux en particulier Anton Shibalov, double vainqueur d’étape tout de même. Ce titre est le 18e de Kamaz au Dakar, le cinquième d’affilée, égalant ainsi le record établi par la firme des camions bleus de 2002 à 2006 et par Mercedes de 1982 à 1986. Le Tchèque Martin Macik, vainqueur de trois étapes dans ce tableau presque tout bleu, tente de se placer pour mettre fin à la série.

LA PERF’

Quintero Seth (usa), OT3, Red Bull Off-Road Team USA, Light Weight Vehicles Prototype – T3. Pht. Julien Delfosse/DPPI

Il fallait bien le prendre au sérieux. Seth Quintero avait déjà rendu visite aux concurrents du Dakar 2020, alors qu’il attendait à 17 ans de pouvoir passer son permis de conduire, promettant qu’il reviendrait pour y briller dès l’année suivante. La promesse a été tenue et avec la manière. Bien que le pilote de l’écurie RedBull ait perdu ses chances de s’imposer dans la catégorie véhicules légers dans l’étape 9, alors qu’il talonnait le leader d’alors Austin Jones avec 10 minutes de retard, la prestation globale du « Californian kid » impose le respect. En devenant le plus jeune vainqueur d’étape de l’histoire du Dakar, qui plus est à deux reprises, Quintero fait son entrée en grand dans le monde du rallye raid.

#383 Quintero Seth (usa), Zenz Dennis (deu), OT3, Red Bull Off-Road Team USA, Light Weight Vehicles Prototype – T3. Pht. Antonin Vincent/DPPI

LE COUP DUR

#42 Van Beveren Adrien (fra), Yamaha, Monster Energy Yamaha Rally Team. Pht. Frederic Le Floc’h/DPPI

Depuis 2019, Yamaha avait toujours placé au moins un de ses pilotes dans le Top 10 du Dakar. Cette année, l’usine d’Iwata déplore cinq abandons dans sa structure officielle. Le cauchemar a commencé dès la deuxième étape avec la panne d’Andrew Short, puis celle de Jamie McCanney, lui aussi victime d’un problème mécanique. À la pause, Ross Branch, Franco Caimi et Adrien van Beveren répondaient encore présents. Mais dès la reprise, ce fut au tour de l’Argentin. Après une chute, une chaîne coincée, quelques larmes le même jour, Branch subit un sort similaire le lendemain. Tous les espoirs de l’usine aux diapasons ont donc reposé sur les épaules d’Adrien van Beveren. Par mesure de précaution, Yamaha a même changé le moteur du Français, quitte à encaisser 15 minutes de pénalité. Si le jeu a fonctionné jusqu’au départ de l’ultime spéciale, le natif d’Hazebrouck a dû rendre les armes après 30 minutes sur panne. Van Beveren portant également les meilleures chances françaises dans l’élite, il faut descendre dans le classement jusqu’au 22e rang pour trouver un tricolore, le nouveau venu Camille Chapelière.

LA STAT : 19

Il y a 19 ans, Marek Dabrowski participait à son 3e Dakar à moto, qu’il achevait en 21e position. Il venait aussi d’accueillir au monde son fils Konrad, qui a bien grandi depuis et à qui il a transmis en compagnie de son complice Jacek Czachor sa passion du Dakar et certainement quelques ficelles qui lui permettent d’exceller. Car le tout jeune homme vient d’achever son premier Dakar en 28e position du classement général… autant dire un exploit ! Les archivistes les plus sérieux enquêtent pour trouver trace d’une telle précocité dans la catégorie motos, la plus exigeante physiquement sur le Dakar… sans succès. Il y a fort à parier que la pépite de Varsovie, qui s’apprête tout juste à entrer à l’université, attire déjà l’œil des équipes professionnelles. Talent à suivre.

SUR UN AIR DE CLASSIC

#229 Douton Marc (fra), Etienne Emilien (fra), Buggy, Team Sunhill, Dakar Classic. Pht. Gustavo Epifanio/A.S.O

Lors de ses premières tentatives au début des années 80 le préparateur Yves Sunhill n’était pas parvenu à conduire jusqu’au Lac Rose les buggys de sa création. Quarante ans plus tard, deux exemplaires ont rejoint dans la première édition du Dakar Classic les rivages de la Mer Rouge à Jeddah… et avec les honneurs. C’est en effet celui piloté par Marc Douton qui remporte la course de régularité.

#210 Gutierrez Antonio (esp), Heras Rodriguez Luis (esp), Mercedes, Rumbo Zero, Dakar Classic. Pht. Gustavo Epifanio/Fotop

Décès de Pierre Charpin (111)

C’est au cours de son transfert par avion sanitaire entre Jeddah et la France que Pierre Cherpin est décédé des suites de blessures consécutives à une chute survenue au cours de la 7ème étape Ha’il – Sakaka, le 10 janvier dernier.

C’est au km 178 de la 7ème étape que le pilote avait chuté aux environs de 13h00. Les secours dépêchés sur place par hélicoptère l’avaient rejoint alors qu’il était inconscient. Transporté à l’hôpital de Sakaka son bilan médical faisait état d’un traumatisme crânien grave avec perte de connaissance. Opéré en urgence en neurochirurgie, il avait depuis été maintenu en coma artificiel, son état étant demeuré stable tous ces jours derniers. Il avait été transporté par avion sanitaire de Sakaka à l’hôpital de Jeddah puis vers la France où il devait rejoindre l’hôpital de Lille.

#111 Pierre Cherpin

Passionné de grands espaces, Pierre Cherpin effectuait son quatrième Dakar. Il avait fait connaissance avec l’épreuve en 2009, alors que le Dakar abordait pour la première fois le continent Sud-Américain. Il s’était engagé en tant que « malle-moto » et était revenu en 2012 toujours dans la même catégorie. Il avait les deux fois terminé l’épreuve. Engagé à nouveau en 2015, il avait dû abandonner sur casse de son moteur. Six ans plus tard, en 2021, c’est toujours dans la même catégorie devenue « Original by Motul » qu’il s’était inscrit, curieux d’aborder un nouveau continent. Il occupait au soir de la 6ème étape la 77ème place au classement général.

Grand amateur de voile, ce chef d’entreprise de 52 ans n’avait d’autres ambitions en effectuant le Dakar que de vivre une aventure, sans vraiment se soucier du podium : « je suis un amateur, je n’y vais pas pour gagner mais pour découvrir des paysages que je n’aurais jamais eu l’occasion de voir. Tout est grisant, rouler avec une moto de course, vivre sa passion, apprendre à se connaitre ».

A sa famille, à ses proches, à ses amis, toute la famille du Dakar présente ses condoléances attristées. La rédaction de FlashInfoAuto présente à ses proches nos sincères condoléances.

Les classements ici

Les réactions

 Stéphane Peterhansel : « Chaque course est toujours aussi difficile à gagner »

Au terme d’une course pleine de maîtrise, Stéphane Peterhansel, qui disputait cette année son premier Dakar avec Edouard Boulanger, accroche une quatorzième victoire à son palmarès. Un succès acquis trente ans après sa première victoire à moto en 1991.

« Il y a toujours autant de pression. Chaque course est toujours aussi difficile à gagner. Il faut vraiment se donner à fond, il faut être complet, il faut avoir une bonne voiture, un bon team… Mais malgré tout ça l’erreur est humaine, on peut facilement en faire une. Gagner une quatorzième fois, c’était important car il y a trente ans je gagnais mon premier Dakar à moto. C’était en 1991. Je suis aussi le seul à avoir gagner sur les trois continents… »

Francisco “Chaleco” Lopez : « On s’est bien débrouillé »

Vainqueur en 2019 du dernier Dakar organisé en Amérique du sud, Francisco “Chaleco” Lopez a ajouté une deuxième victoire à son palmarès après avoir dû l’an dernier se contenter de la troisième marche du podium. Malgré une sixième étape compliquée qui l’a vu rétrograder de la première à la cinquième place du classement général, le Chilien a récupéré le leadership à Neom. Et il ne l’a plus quitté…

« C’était une course difficile. Cette édition aura été compliquée à préparer à cause du Covid. Je suis vraiment heureux que nous ayons pu gagner après notre troisième place de l’an dernier. On s’est bien débrouillé en termes de stratégie et de navigation, c’était une course très longue… »

Dmitry Sotnikov : « Nous entretenons la tradition »

La 18e victoire de Kamaz en camions est signée Dmitry Sotnikov, qui apparait pour la première fois au palmarès du Dakar et a mené la course sans interruption depuis l’arrivée de la première étape.

« C’est la plus belle course de ma carrière, c’était mon rêve et cela représente beaucoup de travail. J’ai fait mon premier Dakar en 2014 et finalement nous gagnons. L’année dernière, nous avions eu une panne mais cette fois-ci tout s’est bien passé. La deuxième semaine, j’ai juste pensé à finir l’étape tous les jours, c’était la meilleure stratégie pour nous. L’équipe a fait un super boulot, c’est une œuvre collective et nous entretenons la tradition de victoire. Je pense qu’on a le meilleur camion du monde. Je pense qu’il y a aussi d’autre pilotes et camions très rapides, ils l’ont montré sur plusieurs étapes, Martin Macik par exemple. Ce n’était pas si facile ».

Manuel Andujar : « Il y a beaucoup d’émotions »

 

Alors qu’il participait à son quatrième Dakar, Manuel Andujar s’impose à Jeddah devant Giovanni Enrico et Pablo Copetti. Avec Benavides vainqueur en moto, les pilotes argentins auront bel et bien marqué l’édition 2021.

« C’est mon quatrième Dakar, ma première victoire… Il y a beaucoup d’émotions… Je suis reconnaissant envers tous ceux qui m’ont permis d’être là aujourd’hui. Cette course est tellement difficile… J’ai mal partout, mais je suis là, je suis premier et si content. »

Carlos Sainz : « Je ne suis pas à 100 % heureux »

Le tenant du titre termine cette année sur la troisième marche d’un podium où figurent les deux buggys du team X-Raid. Une consolation pour l’Espagnol.

« Un podium c’est toujours important, mais je ne suis pas à 100 % heureux parce que nous avions la possibilité de rivaliser pour la victoire mais nous n’avons pas fait un assez bon boulot en navigation. Nous n’avons pas compris, et nous avons payé. Mais d’un autre côté, je suis heureux pour l’équipe et pour Stéphane, il a du mérite, on peut vraiment l’appeler « Monsieur Dakar ». C’est le même podium que l’année dernière, mais inversé ! »

Nasser Al Attiyah : « Nous reviendrons plus forts »

Le triple vainqueur du Dakar termine cette année pour la 5e fois de sa carrière à la deuxième place du classement général… dur à avaler !

« Nous avons fait un travail incroyable, dans la voiture et dans toute l’équipe. Mais nous devons changer les règles pour que la bataille soit juste. Je suis déçu, mais je suis fier quand même. Je suis sûr que nous reviendrons plus forts et que nous pourrons gagner. Nous n’avons que quatre doigts et les autres cinq, ça n’aide pas, il y a quelque chose qui ne va pas ».

Kevin Benavides : « C’est vrai, j’ai gagné le Dakar »

A sa 5e participation, le pilote Argentin de Honda devient le premier Sud-Américain à s’imposer dans la catégorie. Au terme d’une course ultra-mouvementée.

« J’ai commencé l’étape devant et après 15 kilomètres, j’ai trouvé que c’était compliqué mais je suis resté concentré, sans rouler à 100 %. Et maintenant, c’est vrai, j’ai gagné le Dakar, je suis super heureux. C’est impossible de faire un Dakar parfait. Mais quand on fait une erreur il ne faut pas paniquer. Sur l’étape 5, quand j’ai chuté je me suis dit que mon Dakar était peut-être terminé. Mais j’ai continué à attaquer et maintenant c’est encore meilleur.

Je n’ai pensé à gagner le Dakar qu’aujourd’hui… dans le dernier kilomètre. Car tout peut changer en une seconde. C’était mon rêve d’écrire l’histoire, je suis le premier Sud-Américain à gagner en moto. Nous avons fait un beau travail d’équipe chez Honda, même s’il y a eu aussi les chutes de Nacho et Joan. Mais maintenant nous avons une super moto et nous sommes tous hyper connectés dans le groupe ».

Ricky Brabec : « On a fait du mieux possible »

Malgré tous ses efforts, Ricky Brabec n’a pas réussi à refaire son retard sur Kevin Benavides. En revanche, l’Américain coiffe sur le poteau Sam Sunderland pour offrir à Honda son premier doublé depuis 1987.

On a essayé de donner le meilleur, mais mon coéquipier a super bien roulé. C’est cool de faire un doublé, mais évidemment la première marche du podium est plus importante que la deuxième…  On a fait du mieux possible… On a galéré la première semaine mais on est revenu fort durant la seconde. Je reviendrai l’an prochain pour essayer de retrouver le sommet…

Le podium du Dakar. Stephane Peterhansel (FRA)Carlos Sainz (ESP) for X-Raid Mini JCW Team and Nasser Al-Attiyah (QAT) for Toyota Gazoo Racing Team. Pht. Flavien Duhamel/Red Bull Content Pool

Information in English

Peterhansel and Benavides enter the history books

30 years after his first victory on a bike on the Dakar, Stéphane Peterhansel has added a 14th title to his collection and his 8th behind the wheel of a car, becoming the only driver to have won on three continents. At the finish in Jeddah, Kevin Benavides has also written himself into the history books as the first South American winner of the bike category, whilst one of his countrymen, Argentinean Manuel Andújar, was victorious in the quad race. As in 2019, the lightweight vehicle category was dominated by another Latino, Chilean “Chaleco” López. As for the 100% Kamaz coloured podium in the truck race, its first step has been conquered by Russian Dmitry Sotnikov.

 After 12 stages and more than 8,000 kilometres covered in total since 3rd January, 193 vehicles (in comparison to the 286 starters) completed the 43rd edition of the Dakar, the second organised in Saudi Arabia. The rally’s final general standings include 63 bikes, 11 quads, 49 cars, 41 lightweight vehicles and 29 trucks. What’s more, 19 competitors who had to withdraw from the competition prematurely took advantage of the Dakar Experience formula, allowing them to continue the adventure to Jeddah.

Finally, the Dakar Classic category, which for its first edition welcomed vehicles from the 20th century enrolled in a race for consistency, has been won by Marc Douton behind the wheel of a Sunhill Buggy.

OUTLINE

Bikes : consecration for Benavides

It was perhaps not his bleached blond hair that made the difference, but Kevin Benavides has changed and has achieved consecration on the Dakar for his fifth participation. After a very noticeable debut on the rally with a finish just at the foot of the podium in 2016, the Argentinean overcame disillusionments, especially in 2018 when the title seemed to be within his grasp until a navigation error proved fatal to his hopes near Salta, his home town. This year once again, a nasty fall broke his nose and damaged his ankle, but could not stop him from taking control of the category on stage five. Pushed off the leader’s throne the very next day, Kevin was able to bide his time and regained the lead when his team-mate Nacho Cornejo exited the rally prematurely… to win the Dakar, you also need a bit of luck. The first South American winner in the category then withstood the attacks during a very tense finish, in which Sam Sunderland remained a threat until the last few kilometres of the penultimate stage, as did Ricky Brabec, who finished less than five minutes behind him with victory in the final special. Right at the end, the American ensured the first one-two finish for Honda since Cyril Neveu and Edi Orioli in 1987, making the winged-logo brand’s rally a very good job. The same can be said of the performance displayed by Lithuanian Arūnas Gelažninkas, who won thanks to a lead of one hour over the previous title holder Emanuel Gyenes in the “Original by Motul” category, for unassisted bikers.

 

Quads : first for Andújar

Argentina has two reasons to celebrate this year’s Dakar. This is not surprising, because the quad race has already been dominated on six previous occasions by the nation’s light blue and white colours since the official creation of the category in 2009. However, among the pretenders for the crown, most of the smart money had been put on Nicolás Cavigliasso. Despite a slower start than when he won the race in 2019, the returning former winner seemed to be following an ideal strategic road-map as he led the general standings on the rest day. Nevertheless, a broken engine on the marathon stage put paid to his hopes. Manuel Andújar, already with a stage win in the bag at this point and perfectly placed to take advantage found himself in the right place at the right time to take control of the rally. The final podium in the category was completed by Chilean Giovanni Enrico and Americano-Argentinean Pablo Copetti, making this edition a veritable ‘Fiesta Latina’ !

Cars : “Mister Dakar” in full control

There are no easy triumphs on the Dakar, but Stéphane Peterhansel has shown himself to be the only one who can lay claim to being a past master in winning the race. The appetites for success were voracious on the starting line, with pretenders declaring their hunger for the title or others for the podium, such as Yazeed Al Rajhi, Sébastien Loeb, Giniel De Villiers, Martin Prokop, Yasir Seaidan, Mathieu Serradori and Bernhard Ten Brinke, to name but a few, all with the utmost sincerity. Nonetheless, “Peter” took the lead during stage 3 and the fight for the title was whittled down on the following day to a three-way battle between the occupants of last year’s podium. The setbacks encountered by Carlos Sainz meant this soon turned into a duel between Mini number 302 and the Toyota Hilux driven by Nasser Al-Attiyah. The Qatari’s quest for supremacy was persuasive, winning 6 specials in total (including the prologue) on his tour of Saudi Arabia, exerting constant pressure on his rival. However, the Frenchman never faltered and his lead of 4’50’’ increased to almost 18 minutes during the only stage he won this year, three days from the finish. This was sufficient to make sure of his 14th title. The “inverted” podium that Carlos Sainz regretted after the rally’s end will delight the X-Raid team, while it will be difficult to console Toyota, despite the 4th place achieved by Jakub Przygoński, who equalled his performance of 2019. On the contrary, the 5th place obtained by Nani Roma will be of genuine encouragement to the Bahrain Raid Xtreme team for their debut on the rally.

Lightweight vehicles : “Chaleco” the boss

For his tenth Dakar, Chaleco López had to overcome a horde of quick-paced newcomers to the category. Among them were Seth Quintero, who won two stages, Kris Meeke, who did likewise, or also Cristina Gutiérrez, who became the first woman to taste stage victory on the Dakar since 2005. Nonetheless, in the face of adversity, the Chilean veteran called upon all his experience to know when to make a special effort when it was needed. Chaleco López featured on the podium on four specials including the prologue and displayed excellent consistency until the start of stage six, during which he suffered mechanical problems. After losing an hour, this significant setback put him thirty-six minutes behind his successor at the top of the general standings, Aron Domżała, before the rest day. Yet this turned out to be of little concern to López, who reacted perfectly to win the following three specials and climb back to the category’s summit three days before the end of the rally. From then onwards, López protected his lead, observing the missteps of his rivals Seth Quintero, Aron Domżała or Austin Jones, to grab a second crown after his triumph in 2019.

Trucks : consistency pays for Sotnikov

Since 2017, Dmitry Sotnikov has always won at least one special and was a legitimate favourite in the truck race this year. While last year his team-mate Andrey Karginov displayed imperial form with seven stage successes, in Sotnikov’s case it has been his consistency that has paid dividends on the 43rd Dakar. On the 12 stages on the programme, the Kamaz crew always finished in the top three, except for fourth place last Thursday, which was its worst result. While Karginov lost more than 1 hour and 30 minutes on the first special, Sotnikov climbed to the top of the general standings and did not budge thereafter, leaving nothing but a few crumbs of comfort to his rivals, particularly Anton Shibalov, who all the same won two stages. Despite his considerable lead of 40 minutes, Sotnikov made sure he reached the finish before him. This triumph gave Kamaz an 18th title on the Dakar and the fifth in a row, equalling the record established by the blue truck team between 2002 and 2006, as well as by Mercedes from 1982 to 1986. Czech driver Martin Macík, who won three stages on this Russian dominated edition, will be attempting to put a spanner in the works of Kamaz next year.

PERFORMANCE OF THE DAY

It would have been wiser to take him seriously. Seth Quintero had already visited the competitors on the Dakar 2020, while awaiting his 17th birthday in order to take his driving test, and promised to return to display his talents the following year. He kept his promise with style. Although the RedBull team driver, trailing Austin Jones by ten minutes but with the leader of the general standings in his sights, lost the chance of winning the lightweight vehicle category during stage nine, the overall performance of the “Californian Kid” demands respect. By becoming the youngest ever stage winner on the Dakar, and what’s more on two occasions, Quintero spectacularly wrote his name into the history books of the rally-raid discipline.

A CRUSHING BLOW

Since 2019, Yamaha has always had at least one of its riders in the top 10 on the Dakar. This year, the constructor from Iwata witnessed five early exits from the rally for its official riders. The nightmare started already on the second stage, with Andrew Short’s mechanical problems, followed by Jamie McCanney, also let down by his machine. At the rest day, Ross Branch, Franco Caimi and Adrien Van Beveren were still present, but as soon as the rally resumed, the Japanese brand waved goodbye to the Argentinean. Following a fall, a blocked chain and tears of frustration on that same day, Ross Branch experienced similar rotten luck the next stage. At that point, the hopes of the team with triple forked logo rested upon the shoulders of Adrien Van Beveren. As a precaution, Yamaha changed the Frenchman’s engine, even if this meant a 15-minute penalty. Though this strategy seemed to work until the start of the final special, the man from Hazebrouck was forced to throw in the towel after losing 30 minutes trying to rectify mechanical problems. Van Beveren was the leading French representative among the elite riders until his withdrawal; following his premature exit, the best placed Gallic rider now occupies 22nd place, namely newcomer Camille Chapelière.

STAT OF THE DAY : 19

19 years ago, Marek Dąbrowski took part in his 3rd Dakar on a bike, which he completed in 21st place. He had also just celebrated the birth of his son Konrad. The baby from then has now grown up and has inherited from his father, as well as from Dąbrowski senior’s accomplice Jacek Czachor, a passion for the Dakar. He has also doubtlessly learned some tricks of the trade that help him to shine, because the young man has just completed his first Dakar in 28th position in the general standings… which is no mean feat! The most thorough archivists have investigated whether such precociousness has occurred before in the bike category, the most physically demanding on the Dakar, but their search has been fruitless so far. It is a safe bet that the young gem from Warsaw, who is about to start university, is already arousing the interest of professional teams and will be a talent to watch out for.

THE MAKINGS OF A CLASSIC

On his first attempts at the start of the 1980s, the car finisher Yves Sunhill did not manage to guide the buggies he created to Lake Rebta, the pink lake. Forty years later, for the first edition of the Dakar Classic, two of his specimens have reached the shores of the Red Sea in Jeddah in a very honourable manner, with the vehicle driven by Marc Douton winning the race for consistency.