Joan Mir (Suzuki) a remporté le Grand Prix d’Europe sur le circuit de Valence. L’Espagnol s’envole au classement des pilotes face au Français Fabio Quartararo (Yamaha-SRT), qui a chuté au premier tour avant de repartir pour terminer 14e.
Mir a devancé son coéquipier et compatriote Alex Rins, Suzuki réalisant ainsi son premier doublé depuis 1982. Quartararo, toujours deuxième du championnat, compte désormais 37 points de retard sur Mir alors qu’il reste deux manches à disputer. Il est à égalité de points (125) avec Alex Rins.
C’est la première victoire en MotoGP pour le pilote espagnol, il avait été couronné champion du monde Moto3 en 2017. « Je suis super content. Il me manquait une victoire et elle arrive au parfait moment », a souligné l’Espagnol après sa victoire.
Un troisième espagnol, Pol Espargaro (KTM), a pris la 3e place devant le Japonais Takaaki Nakagami (Honda-LCR).
Après deux jours ‘essais sur un bitume gras-mouillé, les 21 pilotes se sont présentés sur la grille de départ avec l’impression de plonger dans l’inconnue. Les nombreux changements entre les pneus, témoignaient des doutes nourris par certains pilotes jusqu’à la dernière minute de faire leurs choix de gommes.
Pol Espargaró parti de la pole a conservé les commandes au départ, résistant au très bon départ d’Álex Rins depuis le deuxième emplacement, alors que Takaaki Nakagami conservait sa troisième place.
Mais, avant la fin du premier tour, Fabio Quartararo et Aleix Espargaró sont en effet tombés dans le virage 8, sans même se toucher ! Le Français a bondi pour reprendre la piste pour espérer sauver quelques précieux points.
Devant, Joan Mir a doublé Nakagami pour se hisser à la troisième place, et Miguel Oliveira, avait lui aussi pris l’avantage sur le Japonais. Rins n’a pas tardé à attaquer Espargaró, s’emparant des commandes de la course dans le deuxième tour. Puis, dans la boucle suivante, le pilote KTM perdait une place de plus à la faveur de Mir.
Derrière, ça restait animé ! Valentino Rossi qui s’arrêtait en piste, en cause d’ un problème technique alors qu’il faisait son retour après deux forfaits pour cause de corona virus. Dans la foulée, deux autres chutes rayaient Pecco Bagnaia et Cal Crutchlow du classement.
Maverick Viñales, contraint de partir de la pitlane, pénalisé pour avoir utilisé ce week-end un sixième moteur alors que cinq seulement sont autorisés pour la saison, s’est retrouvé dans les points dès le sixième tour à la faveur de tous ces événements, et devançait donc Quartararo pour lui aussi tenter de sauver d’un week-end catastrophique.
Sur la courte piste de Valence à l’approche de la mi-course Oliveira n’était désormais plus au contact des trois hommes de tête, menacé par Nakagami. Seul Pol Espargaró parvenait encore à tenir le rythme des deux pilotes Suzuki à l’avant de la course.
Rins s’est maintenu en tête jusqu’au 17e puis son coéquipier, a fini par trouver l’ouverture pour le passer et est parti en quête de cette fameuse première.
Auteur du meilleur tour de la course Mir a montré qui était le patron. Impérial sur cette fin de course, il est enfin entré dans le clan des vainqueurs de MotoGP en devançant de six dixièmes son coéquipier à l’arrivée, et offrir à Suzuki un nouveau doublé en course et prendre une avance conséquent au championnat.
Derrière, la lutte pour la quatrième place a tourné à l’avantage de Nakagami sur Oliviera. Derrière eux, le duel entre Johann Zarco et Jack Miller s’est prolongé, mais le français en difficulté dans les derniers tours a dégringolé en 9e position.
Dovizioso a quant à lui tout tenté pour prendre l’avantage sur Álex Márquez, l’espagnol à quatre tours de l’arrivée, partait à la faute, manquant de peu l’accrochage avec le pilote Ducati, Brad Binder qui après avoir observé la pénalité long-lap résultant du Grand Prix précédent, a pu accrocher le top 10.
Le top 10 est complété par Zarco, puis Petrucci, devant Morbidelli et Bradl. Quant à Viñales et Quartararo, ils ont fini par marquer respectivement trois points et deux points.
A noter que Valentino Rossi a été stoppé par un problème très rare.
C’est un souci électronique que Yamaha n’avait plus connu depuis 2008 qui a provoqué l’abandon de Valentino Rossi.
Touché par le COVID-19 et absent des deux dernières courses, Valentino Rossi n’a pu faire que quatre tours pour son retour en MotoGP. Le pilote Yamaha a été stoppé par une perte de puissance alors qu’il occupait la 13e position du à une défaillance électronique.
« Aujourd’hui quand la moto s’est éteinte, je ne me suis même pas énervé… ça m’a fait rire ! » , déclare « El Doctor ».
« Nous avons eu un problème électronique, donc le moteur n’est pas cassé », « Ils m’ont dit que c’est un problème qui n’était plus arrivé depuis 12 ans ! »
Fabio Quartararo n’a pu sauver que deux petits points, au terme d’un week-end qui n’aura été que de mal en pis. À deux semaines de la fin du championnat, le Français ne se fait plus d’illusions.
« Mes sensations au warm-up n’étaient pas très bonnes, mais on avait fait de petits changements pour la course. Malheureusement je n’ai pas eu beaucoup de temps pour les expérimenter avant ma chute » « Aleix est tombé juste devant moi, il était très proche, j’ai dû freiner un peu plus fort en réaction et ça a été similaire à ce qui s’est passé à Silverstone pour moi. »
« Donc malheureusement je suis tombé, puis je suis revenu et ensuite j’ai eu un problème avec le variateur de hauteur, qui est resté bloqué pendant beaucoup de tours. Dans tous les tours où je me suis montré plutôt rapide, par rapport au rythme qui était le nôtre, le variateur n’était pas mal », souligne Quartararo, gêné en revanche à chaque fois que le système abaissait à nouveau l’arrière de sa machine et restait bloqué dans une position destinée aux départs des courses. « Dans certains tours je le sentais, dans d’autres non, et on a vu que pendant la majeure partie de la course, environ la moitié, la moto était en position basse. Souvent, l’ajusteur était juste bloqué en bas. »
« J’ai perdu le championnat aujourd’hui », estime le pilote Petronas, tout en retenant un autre épisode néfaste pour ses chances, celui du Grand Prix d’Aragón, où en partant de la pole position il a terminé hors des points à cause d’une pression de pneu avant mal évaluée. Aujourd’hui, il se montre très clair sur les coulisses de cet épisode, révélateur de ce qu’il veut voir changer pour la saison prochaine : « On voulait prendre le départ avec moins de pression à l’avant, mais compte tenu du protocole Yamaha, ils ont dit non et j’ai eu la plus mauvaise course de ma vie, avec zéro point à la clé alors que j’avais le rythme pour me battre pour la cinquième ou la sixième place. Ce sont les deux courses où on a perdu le championnat. »
Prochain rendez-vous avec le MotoGP le 15 novembre sur le même circuit pour le GP de la communauté de valence.