25 avril 2024

FFSA-GT, le grand retour à Lédenon ! Résurrection de la coupe Robert Benoist.

Après une petite pause, le Championnat de France FFSA GT reprend ses droits dans le cadre des Lédenon GT Series (5-7 juillet). Alors que les deux premiers événements de l’année ont vu trois équipages représentant trois équipes différentes s’imposer, les concurrents retrouvent le circuit gardois pour ouvrir un mois de juillet intense qui culminera avec les courses organisées lors de la folle semaine des Total 24 Hours of Spa.

Avec l’arrivée de l’été, la température promet de monter d’un cran en Championnat de France FFSA GT, où un peloton composé de quarante GT4 prend la direction de Lédenon pour clore la première moitié de saison.

STOP OU ENCORE POUR AUDI ET ALPINE ?

Alpine et Audi figurent parmi les favoris en arrivant dans le Gard, la marque de Dieppe ayant monopolisé les victoires à Nogaro avant que celle d’Ingolstadt n’en fasse de même à Pau.

Champions de France FFSA GT en titre, Fabien Michal / Grégory Guilvert (Audi R8 LMS GT4 / Saintéloc Racing) se sont emparés des commandes du classement général après leur succès à Pau. Si les deux hommes veulent distancer leurs poursuivants, ils ne s’attendent à aucun cadeau de leurs adversaires, menés par Stéphane Lémeret / Pierre-Alexandre Jean (Alpine A110 GT4 / CMR), un duo avide de rebondir après un week-end palois difficile.

Vainqueurs lors de la course paloise disputée de nuit, Michaël Blanchemain / Steven Palette (Audi R8 LMS GT4 / IMSA Performance) souhaitent poursuivre leur montée en puissance, mais d’autres équipages ont bon espoir d’ajouter leurs noms au palmarès de cette saison 2019.

Forts de leurs premiers podiums, Benoit Lison / Vincent Beltoise (Alpine A110 GT4 / Mirage Racing) et Éric Debard / Simon Gachet (Audi R8 LMS GT4 / Saintéloc Racing) visent désormais leurs premières victoires, tout comme Rudy Servol / Stéphane Tribaudini (Alpine A110 GT4 / CMR) et Benjamin Lariche / Robert Consani (Alpine A110 GT4 / Speed Car), dont les équipes basées au Pôle Mécanique Alès-Cévennes s’affronteront à deux pas de leurs ateliers.

La forme des Audi et Alpine – qui monopolisent le top six du classement Pro-Am – peut aussi profiter à Rodolphe Wallgren / Pierre Courroye (Alpine A110 GT4 / Speed Car), Olivier Pernaut / Théo Nouet (Audi R8 LMS GT4 / Orhes Racing), Jean-Charles Rédélé / Nicolas Prost (Alpine A110 GT4 / Bodemer Auto) et Bruno Hernandez / Soheil Ayari (Alpine A110 GT4 / CMR). Ces derniers espèrent d’ailleurs terminer la première moitié de saison sur une bonne note en capitalisant sur leurs expériences passées à Lédenon.

RIPOSTE ATTENDUE

Malgré l’apparente domination des équipages Audi et Alpine, ceux engagés avec d’autres marques sont restés au contact et comptent exploiter la moindre opportunité pour se hisser sur la plus haute marche du podium, voire du classement général.

Bien remis de leur spectaculaire accident à Pau comme ils l’ont démontré en remportant la Pro-Am Cup aux 1000 Kilomètres du Circuit Paul Ricard, Jean-Luc Beaubelique et Jim Pla (Mercedes AMG GT4 / AKKA-ASP Team) veulent mener la charge du constructeur à l’étoile. Leurs équipiers Benjamin Ricci / Thomas Drouet et Fabien Barthez / Mike Parisy ainsi que le jeune duo Edouard Cauhaupé / Arthur Rougier (CD Sport), toujours présent dans les points cette année, souhaitent également sabrer le champagne dès Lédenon.

Du côté des BMW M4 GT4, Laurent Hurgon / Julien Piguet (BMW Team France) ambitionnent de répéter leur podium surprise de Pau avant d’aborder des tracés plus favorables à leur voiture. Christopher Campbell / Ricardo van der Ende (L’Espace Bienvenue) et Romain Brandela / Morgan Moullin-Traffort (3Y Technology) comptent de leur côté s’appuyer sur leur connaissance du terrain pour créer la surprise et se relancer au championnat.

Olivier Jouffret / Éric Trémoulet (Porsche 718 Cayman GT4 / Team Jouffruit par Vic’Team) espèrent aussi tirer leur épingle du jeu, tout comme la Ginetta G55 GT4 d’Alain Gaunot / Nicolas Schatz (Schatz-Lestienne Racing), discrète jusqu’ici, ou celle de Christopher Cappello (CMR), épaulé ce week-end par le jeune Grégory Segers, qui a fait ses gammes en Formule Renault et Renault Sport R.S.01.

D’autres changements sont à noter dans la liste des engagés. Philippe Giauque rejoint Grégoire Demoustier au volant de l’Alpine A110 n°35 de l’équipe Bodemer Auto et Bruno Besson, champion de Formule Renault Eurocup en 1998, supplée Adrien Tambay au coté de Cyril Saleilles dans la Porsche 718 Cayman GT4 n°141 du Cool Racing.

QUI ARRÊTERA LA PORSCHE DE GOMAR / LAMBERT ?

Dans la catégorie Am, Julien Lambert / Nicolas Gomar (Porsche 718 Cayman GT4 / AGS Events) ont frappé fort en s’offrant le doublé ainsi que la deuxième place au scratch à Pau. Le succès de la structure AGS Events était d’ailleurs tel que ses équipiers Gilles Vannelet / Éric Herr et Didier Dumaine / Christophe Carrière ont complété le podium de la course 1 avec leurs Porsche Cayman GT4 CS MR pour se porter en tête du peloton de chasse.

Si ces équipages vont tenter de répéter leur démonstration de force pour le week-end « à domicile » de Nicolas Gomar, ils doivent s’attendre à une réaction du seul duo ayant réussi à les vaincre cette année, Pascal Huteau / Valentin Simonet (Ginetta G55 GT4 / K-Worx).

En parallèle, les Russes Dmitry Gvazava / Danila Ivanov (Alpine A110 GT4 / Speed Car) et Christophe Hamon / Gwenael Delomier (Audi R8 LMS GT4 / Full Motorsport) espèrent élever leur niveau de jeu d’un cran pour décrocher leur premier succès de la saison tandis que Christophe Bourret / Pascal Gibon (Mercedes AMG GT4 / AKKA-ASP Team) souhaitent convertir leur régularité par un premier podium.

Extrêmement véloces sur un tour, les Libanais Shahan Sarkissian / Jihad Aboujaoude (Ginetta G55 GT4 / K-Worx) veulent concrétiser après avoir obtenu leurs premiers points à Pau. Le contingent de Ginetta est complété par Sylvain Caroff / Erwan Bastard (Schatz-Lestienne Racing), Stéphan Guérin / Pierre-Laurent Figuière (Arkadia Racing) ainsi que par Gilles Lallemant (CMR) et Thomas Hodier (Arkadia Racing), respectivement rejoints par l’Alésien Wilfried Cazalbon et Lucas Frayssinet. 

Comme à Pau, Jean-Paul Buffin et Sylvain Debs (BMW M4 GT4 / 3Y Technology) refont équipe alors que Lauris Nauroy retrouve Xavier Dayraut dans la Porsche Cayman GT4 CS MR n°79 d’AGS Events. Enfin, Pierre-André Nicolas (Ginetta G55 GT4 / ABM Grand Prix) espère jouer les premiers rôles après avoir été reclassé dans la catégorie Am avec l’arrivée de Théo Chalal à ses côtés.

NOUVEAU CHALLENGE POUR LES GT4                                                          

Situé près de Nîmes, Lédenon retrouve le Championnat de France FFSA GT après plusieurs années d’absence et les voitures répondant à la réglementation GT4 vont s’affronter pour la première fois sur ce circuit figurant parmi les plus techniques, vallonnés et sinueux de France.

Développé sur 3150 mètres dans le sens antihoraire, ce tracé laisse peu de place à l’erreur avec ses réaccélérations en montée, ses virages en aveugle ou encore ses enchaînements piégeux à l’image du triple gauche, du cavalet et de la servie. En somme, un défi complet et complexe requiert bravoure et précision des pilotes et des réglages extrêmement réactifs !

Jeudi, trois séances de tests (10h05-11h25, 14h00-15h00 et 16h10-17h30) sont au programme pour que les concurrents puissent prendre la mesure de la piste. Deux sessions d’une heure d’essais libres suivront vendredi à 9h45 et 14h20 avant que la tension monte d’un cran lors des qualifications samedi à 11h10. Le départ de la première course sera donné samedi à 16h05 avant la revanche dimanche à 12h50.

La Coupe Robert Benoist renaît à Lédenon

Dans la foulée du 75eanniversaire du Débarquement, le Championnat de France FFSA GT rendra hommage à l’une des figures de la Résistance en remettant au goût du jour la Coupe Robert Benoist qui récompensera le pilote le plus combatif de chaque course à Lédenon.

Figure héroïque de la Résistance, Robert Benoist fait ses armes dans le régiment d’infanterie avant de rejoindre les forces aériennes durant la Première Guerre mondiale. Après l’Armistice, il se lance en courses de côte et en voiturettes pour retrouver les sensations de pilotage.

Sa victoire au Bol d’Or 1923 attire l’attention de Delage, avec qui il gagne le Grand Prix de France 1925 avant de permettre au constructeur français de devenir Champion du Monde des Manufacturiers en l’emportant sur les quatre Grands Prix européens au calendrier en 1927.

Après une pause provoquée par le retrait de Delage, Robert Benoist s’impose avec Alfa Romeo aux 24 Heures de Spa en 1929 avant d’être nommé responsable de la compétition chez Bugatti, où il prépare un programme aux 24 Heures du Mans. Il remporte l’épreuve sarthoise avec Jean-Pierre Wimille en 1937, année à l’issue de laquelle il décide de raccrocher le casque.

Rappelé par l’Armée de l’Air à l’aube de la Seconde Guerre mondiale, Robert Benoist veut poursuivre le combat après la capitulation. Il part alors à Londres, où il est recruté avec Jean-Pierre Wimille, qui compte alors plus de trente victoires à son actif, et Robert Mazeau, pilote Delahaye, par William Grover-Williams, vainqueur de sept Grands Prix avec Bugatti afin d’intégrer les réseaux français du Special Operations Executive, soutenus par les services secrets britanniques. Présent à la tête de plusieurs cellules de sabotage, il échappe plusieurs fois à l’occupant jusqu’à son arrestation en juin 1944. Déporté à Buchenwald, Robert Benoist est exécuté deux mois plus tard.

Son rôle dans la Résistance est toutefois célébré dès les premières manifestations sportives suivant la reddition complète de l’Axe. Le 9 septembre 1945, trois épreuves sont organisées au Bois de Boulogne et la Coupe Robert Benoist, réservée aux voiturettes, ouvre l’événement complété par la Coupe des Prisoniers et la Coupe de la Libération.

Comme un symbole, le dernier survivant de la cellule Chestnut, Jean-Pierre Wimille, remportera la deuxième Coupe Robert Benoist dans le cadre du Grand Prix automobile de Nîmes en 1947. À seulement dix kilomètres de là, le Championnat de France FFSA GT décernera cette année une Coupe Robert Benoist au pilote jugé le plus combatif, à l’image de ce véritable héros français, sur chacune des deux courses disputées à Lédenon.

Après le rendez-vous gardois, les concurrents se rendront à Spa-Francorchamps pour se produire en support des Total 24 Hours of Spa, quatre-vingt-dix ans après le retentissant succès de ce même Robert Benoist.