25 avril 2024

Dakar, E7, Brabec et Peter : opération escabeau

L’œil dans l’objectif

Les visiteurs qui se rendent à San Juan de Marcona sont le plus souvent à la recherche du meilleur programme pour découvrir les lineas de Nazca. Ce n’est absolument pas l’objet de la 7e étape du Dakar, dont les difficultés sont susceptibles d’user les nerfs de tous les types de pilotes. Les plus véloces se sentent à l’aise dans les portions de hors-piste rapide des 100 premiers kilomètres, mais ragent en entrant dans les zones de fesh-fesh et les pistes cassantes qu’ils trouvent sur un plateau d’altitude à mi-course. Ensuite, les experts du franchissement de dune ont la parole sur près de 50 kilomètres dans les massifs de « Dunas Grande » et de « Dunas Argentina », mais doivent rapidement s’adapter aux secteurs plus roulants de la fin d’étape… sans se faire piéger par des choix de navigation cruciaux en approchant de San Juan.

Etape 7

L’essentiel

Sam Sunderland joue aux montages russes dans ce Dakar 2019 et était définitivement au sommet de la dune dans la boucle de 323 km autour de San Juan de Marcona. Le vainqueur 2017 remporte sa deuxième victoire d’étape et se replace au général alors que la belle opération du jour est à mettre au crédit de Ricky Brabec qui profite de la journée en demi-teinte de Pablo Quintanilla pour lui reprendre la tête du général. Adrien Van Beveren continue pour sa part de jouer placé, une attitude imitée par Nasser Al-Attiyah.

Sam Sunderland. Photo Florent Gooden / DPPI / Dakar

Nasser Al-Attiyah, chez les autos avec un mode « cruising » qui lui permet de rejoindre l’arrivée à 12 minutes du vainqueur. Avec presque une demi-heure de marge sur son dauphin au général, le Qatari n’a de toute façon aucun risque à prendre, au contraire d’un Stéphane Peterhansel qui profite des ennuis de Sébastien Loeb pour renouer avec la victoire. Bien que plus rapide que ses adversaires, le pilote Peugeot paye en effet cher un problème de connecteur sur sa 3008, qui lui a fait perdre 40 minutes en début de spéciale.

 Nasser Al-Attiyah, 4e et 1er au général. Pht. Flavien Duhamel/Red Bull Content Pool

Nicolas Cavigliasso n’a lui toujours pas connu le moindre ennui avec son quad Yamaha et empile les succès jour après jour pour mener le rallye avec 1h15 d’avance sur son plus proche poursuivant. Une démonstration rarement vue sur le Dakar et qui contraste avec la situation en SxS où les rebondissements sont quotidiens. C’est cette fois Chaleco Lopez qui tire les marrons du feu avec pas moins de 22 minutes d’avance sur le nouveau leader du général Reinaldo Varela. Eduard Nikolaev n’est de son côté pas décidé à lâcher les rênes du provisoire camion, malgré le retour en force de Gerard de Rooy qui s’offre sa deuxième victoire consécutive. Avec plus d’une demi-heure d’avance sur Siarhei Viazovich, le Hollandais a réussi un véritable tour de force et se place en dauphin du leader Kamaz au général.

 Stephane Peterhansel remporte l’étape 7. Pht. Flavien Duhamel/Red Bull Content Pool

La perf du jour

José Ignacio Cornejo.  Photo Antonin Vincent / DPPI / Dakar

 

Engagé en urgence pour pallier au forfait de dernière minute de Paulo Goncalves l’an passé, José Ignacio Cornejo avait largement gagné sa place de titulaire dans la prestigieuse équipe Honda officielle. Et si le jeune Chilien est encore en apprentissage sur le plus exigeant des rallyes, il est déjà une valeur sûre sur laquelle le HRC peut s’appuyer. Disponible pour aider ses coéquipiers en cas de besoin, Cornejo est aussi très rapide et intelligent comme il l’a prouvé en renouvelant son meilleur résultat en carrière obtenu il y a deux jours, une belle deuxième place derrière Sam Sunderland. Il ne lui manque désormais plus grand-chose pour rejoindre la liste des vainqueurs d’étape sur le Dakar.

Le coup dur du jour

Premier et deuxième du classement général ce matin pour leur premier Dakar en SxS, Gerard Farres et Sergei Kariakin pouvaient se targuer d’une course exemplaire jusqu’à présent. Une belle aventure brutalement gâchée par une étape 7 très compliquée pour les deux hommes et notamment un tonneau en début de spéciale qui a copieusement abimé le train avant du BRP de Kariakin. Loin de renoncer, l’Espagnol et le Russe terminent finalement la journée dans les profondeurs du classement et perdent toutes leurs chances de victoire finale. La triste loi du Dakar pour Farres et Kariakin qui seront, à n’en pas douter, de nouveaux candidats à la victoire dans le futur…

 

La statistique du jour

20 : Les pilotes et équipages ont disputé aujourd’hui la 20e étape péruvienne du Dakar (avec bivouac d’arrivée au Pérou), réparties sur les éditions 2012, 2013, 2018 et 2019. Sur ces quatre millésimes, quatre pilotes se partagent la première place du classement des vainqueurs d’étapes péruviennes. Les deux leaders du classement général du jour en autos, Nasser Al-Attiyah et Stéphane Peterhansel, ont remporté chacun 6 étapes dans le pays, tout comme Gerard de Rooy en camions, et Nicolas Cavigliasso en quad… mais en moins d’un seul Dakar.

La réaction du jour

Ricky Brabec. Pht. @World / ASO / Charly Lopez / Dakar

Ricky Brabec : « J’avais besoin de ce genre d’étape aujourd’hui, à l’attaque. J’ai très bien roulé, et je suis en position de reprendre la tête de la course. Ça se termine bien, je savais que ça pouvait marcher. Je suis impatient de me lancer dans ces trois dernières journées, il va falloir se battre jusqu’au dernier kilomètre. La clé, c’est de ne pas commettre d’erreur, mais ça reste très difficile. »

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