29 mars 2024

Dakar à J-2, un réveillon sous pression (Raids)

Une grande partie des favoris du Dakar se sont présentés aux vérifications techniques et administratives à Asunción. Peterhansel, Loeb, Roma, Al Attiyah et De Villiers en auto, tout comme Price, Quintanilla et Gonçalves à moto, s’attendent à une confrontation serrée.
La chaleur au Paraguay, l’altitude en Bolivie, les changements de règlement en navigation, plongent l’ensemble des pilotes et équipages à un niveau de concentration maximal.

A deux jours de la première étape, le petit monde du Dakar se prête aux spéculations quant aux chances des uns et des autres de prétendre au titre suprême, ou simplement de boucler le parcours dans son intégralité. Pour bien démarrer l’année, un réveillon ultra-light s’impose…
« Mon programme… c’est de fêter le nouvel an », plaisante Sébastien Loeb en se présentant sur le site des vérifications techniques et administratives. Car bien entendu, les préparatifs du réveillon passent au deuxième plan pour tous les pilotes du Dakar, que l’on vise le titre comme ceux du Team Peugeot, où que l’on ambitionne simplement de rejoindre l’arrivée finale… un bonheur que seuls la moitié des partants devrait connaître, si l’on s’en tient aux statistiques.

Sébastien Loeb déjà prêt

Avec l’entrée sur la scène médiatique des favoris de la course, le ton général a gagné un cran dans la solennité. Du haut de ses 12 titres conquis depuis ses débuts en 1988, Stéphane Peterhansel peut aisément prendre de la distance avec le sujet et déclarer qu’il n’est « jamais sur les nerfs ou prêt à attaquer à ce stade. C’est une fois qu’on voit les premiers classements qu’on se jette vraiment dans la course ». La confidence est probablement sincère, mais les pilotes ne la partagent pas nécessairement, y compris les plus expérimentés comme Joan « Nani » Roma : « juste avant de faire ma sieste, j’ai encore senti une boule au ventre… c’est l’adrénaline qui monte. Je me rends compte que je suis dans le même état qu’en 1996 pour mon premier Dakar. Et c’est ça qui est génial, nous avons une chance énorme ». Le vainqueur auto de 2014 fait désormais équipe chez Toyota avec Giniel de Villiers, qui table lui aussi très gros sur cette édition : « Je ne me suis jamais autant préparé pour l’altitude, notamment en dormant dans une tente à oxygène. Nous avons davantage de chances de lutter avec les Peugeot que l’année dernière, ce sera plus serré. D’ailleurs, je préfère subir de la pression et me retrouver à la bagarre à l’avant ». Avec sa cool-attitude habituelle, Nasser Al Attiyah, lui aussi engagé au volant d’un Hilux, n’imagine pas non plus d’autre scénario qu’une confrontation dans laquelle il aurait le beau rôle : « Je crois que nous sommes prêts, je ferai au mieux pour monter sur la plus haute marche du podium. Je suis sûr qu’on sera dans le match. Et on essaiera de commencer par une victoire sur la première spéciale ». Rendez-vous est pris.


L’envie de bien faire s’exprime avec tout autant de vigueur chez les motards, à commencer par les nouveaux venus sur le Dakar. Qu’ils viennent de Sao Paolo comme Richard Filter, du Portugal comme Luis Portela ou du Botswana comme Vince Crosbie, tous sont bien décidés à engager toute leur énergie pour aller au bout de l’aventure. Ils rouleront à coup sûr bien loin de la bataille pour le titre, que le Chilien Pablo Quintanilla préfère ignorer pour le moment, en dépit de son statut de champion du monde de rallye raid. « J’attends le départ avec impatience, c’est un mélange de nervosité et de bonheur. Mon objectif, c’est de prendre soin de la moto et de me faire plaisir au guidon », affirme prudemment le 3ème de l’édition 2016.

D’ailleurs, la décontraction toute australienne du tenant du titre Toby Price ne dissimule pas totalement la crainte qu’éprouvent tous les concurrents avant de se lancer dans leur périple : « Beaucoup de gens me désignent comme le favori, mais on ne sait jamais à quoi s’attendre, on verra bien ce que nous réserve l’aventure. C’est stressant d’avoir le numéro 1, mais je ne suis pas le seul à l’être ici : tout le monde veut cette place au sommet, et j’ai j’en envie d’y revenir moi aussi ». En attendant, bon réveillon Toby ! « J’vais me coucher très tôt, c’est plus sage ».

pht. Dakar-DPPI, Peugeot

 

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